12 octobre 2025

KING CURTIS & THE KINGPINS : The dock of the bay


Offert par Christophe S. à Épernay le 31 décembre 2021
Réf : ATCO 65 -- Édité par ATCO en France en 1968
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The dock of the bay -/- This is soul

L'ami Christophe m'a fait cadeau ce jour-là d'une grosse trentaine de disques, avec plein de bonnes choses, d'Henry Cording à James Brown et de Cousin Joe à Bob Marley. Bizarrement, contrairement aux fois précédentes, je n'avais encore chroniqué aucun de ces disques.
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai écouté puis rangé ce disque. Je l'ai ressorti récemment après que Philippe R. m'a interrogé pour savoir si je connaissais King Curtis.
La première fois que j'ai entendu parler de lui, dans les années 1980, il me semble que c'était associé à des compilations cheap qui mettaient excessivement en valeur la participation de Jimi Hendrix à certains de ses enregistrements.
Plus récemment, j'ai lu des articles sur lui dans Mojo ou Uncut, et j'ai été marqué par le récit de sa mort à 37 ans, poignardé par un gars qui lui bloquait le passage en bas de chez lui.
Ce que je n'avais pas mesuré, c'est en si peu d'années l'importance et la variété du parcours de ce saxophoniste de rhythm and blues, qui joue sur Yakety yak et plusieurs autres tubes des Coasters, et aussi sur mon EP de Bobby Lewis. Buddy Holly lui a offert le crédit d'auteur pour Reminiscing pour le remercier d'avoir pris l'avion exprès pour participer à la session. On l'entend aussi sur Games people play de Joe South. Il fait un solo sur sur la version de Respect d'Aretha Franklin, qu'il accompagne sur l'album Live at Fillmore West en 1971, peu de temps avant sa mort. La même année, il venait aussi de participer à l'enregistrement de deux chansons de l'album Imagine de John Lennon.

La pochette de ce 45 tours est assez simple. C'est la maquette générique des 45 tours de R & B diffusés par Barclay à l'époque, comme celui de Wilson Pickett, souvent illustrés par une photo de Jean-Pierre Leloir. Cette fois-ci, la photo est créditée à X, mais entre la qualité du cliché et le choix de la teinte couleur, c'est assez réussi.

Sur ce 45 tours, King Curtis est accompagné par les Kingpins. C'est le nom qu'il a donné à son groupe à compter de 1967. Parmi les membres principaux, il y avait Cornell Dupree à la guitare, Jerry Jemmott à la basse et Bernard Purdie à la batterie. Billy Preston les a rejoints plus tard.

Dock of the bay est le plus grand tube d'Otis Redding, malheureusement posthume. Étant de la génération new wave, c'est avec une reprise, par Thursdays en 1981, que j'ai connu cette chanson.
La version de Dock of the bay par King Curtis est instrumentale, et fidèle à l'originale, son des vagues et sifflement compris.
Je trouve que ce qui caractérise cette version, c'est qu'elle est pleine de retenue. Certes, le saxo mène la danse, accompagné par d'autres cuivres, mais le son est tout doux et la guitare est également très en valeur. Cette chanson a été incluse sur l'album Sweet soul de 1968.

En face B, This is soul est chanté/parlé par King Curtis. Ce qu'on note d'emblée, c'est qu'il a un défaut de prononciation marqué, un cheveu sur la langue, comme on dit.
La chanson donne une définition de la soul en musique. Elle est bien, mais n'est pas sur l'album, peut-être parce qu'elle sent un peu le réchauffé de sa propre recette du Memphis soul stew, un de ses plus grands tubes, en 1967.

Les trouvailles en broc ou autre ont tendance à se raréfier. C'est rassurant de savoir qu'il me reste des disques de cet acabit cachés dans mes boites...

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