07 septembre 2024

NME's BIG FOUR


Acquis probablement d'occasion à Londres en 1986
Réf : GIV 3 -- Édité par NME en Angleterre en 1986 -- Given free with NME Feb '86 -- Not for sale
Support : 33 tours 17 cm
Titres : TOM WAITS : Downtown train (NME version) -- THE JESUS & MARY CHAIN : Some candy talking -/- HUSKER DÜ : Ticket to ride -- TROUBLE FUNK : Let's get small

J'ai lu plusieurs articles sur Tom Waits ces derniers temps dans Mojo/Uncut suite à la réédition de ses albums chez Island. Du coup, j'avais ressorti son 45 tours Downtown train pour éventuellement le chroniquer, vu que le cas In the neighborhood a déjà été abordé en 2008.
Par ailleurs, on parle aussi pas mal de The Jesus and Mary Chain, avec un nouvel album il y a quelques mois et un livre autobiographique, Never understood, qui vient de paraître.
C'est alors que j'ai repensé à ce 45 tours diffusé par le NME avec son numéro du 1er février 1986. Il y a toujours eu à boire et à manger avec les enregistrements offerts par des journaux et magazines (45 tours, parfois souples, cassettes ou CD selon les époques). Mais là, comme avec le Sounds waves 3 qui contenait deux inédits des Pixies, on est dans le haut du panier.

A l'époque, c'était la croix et la bannière pour récupérer à Reims ces "cadeaux" des hebdos anglais. Déjà, les magazines arrivaient de façon aléatoire. Plus d'une fois, j'ai fait la demi-heure de marche aller-retour à pied depuis chez moi pour rien car ils n'avaient pas été livrés. Et ensuite, quand il y avait un disque, c'était la loterie. Parfois le disque était bien là et en bon état. Parfois, il avait disparu en route et il ne restait que la trace du scotch. Souvent, il n'y avait rien, sauf une mention expliquant que le disque pouvait ne pas être disponible dans certains territoires pour des questions de droits.
Celui-ci, je pensais bien l'avoir eu comme d'autres chez Guerlin-Martin à Reims, mais en retrouvant les quelques pages du magazine que j'ai conservées, j'ai su que ce n'était pas le cas.
En effet, voici la couverture du NME en question trouvée chez Discogs :



Or, pour mon exemplaire, l'illustration est pleine page, le titre Ten years on est en gros et toute la partie de gauche sur le "Free E.P." est absente. Ça signifie qu'il y eu une couverture spéciale pour l'Europe continentale et que le 45 tours n'y a pas été diffusé. J'en déduis que je l'ai acheté par la suite lors d'un séjour à Londres : ces 45 tours étaient diffusés à tant de milliers d'exemplaires qu'on les trouvait généralement d'occasion facilement et pour pas cher.

Au fil des années, j'ai viré à peu près tous mes hebdos anglais, après y avoir découpé ce qui, sur le moment pouvait m'intéresser. Je n'ai gardé que 3 ou 4 numéros entiers, et quelques dizaines d'articles pleine page. Quand j'ai revu la couverture, ça m'a rappelé des souvenirs et je me suis dit que j'avais peut-être conservé ce numéro précis pour l'article sur Mary Chain qu'il devait contenir. En fait, c'est pour une autre raison que je l'ai gardé : c'est précisément dans ce numéro que j'ai eu mon millionième de seconde de gloire : dans les NME charts, c'est ma sélection du moment que j'avais envoyée qui a été publiée dans le Dancefloor 20 ! :



C'est une sélection dont je ne suis pas mécontent encore aujourd'hui. On voit bien que j'ai tenté d'y placer un maximum de mes obsessions musicales, celles du moment et celles sur un plus long terme. Avec le recul, le seul choix qui me laisse perplexe c'est celui d'Imperial bedroom d'Elvis Costello. Certes, comme il s'agit de chansons individuelles plutôt que de disques, c'est à la face B du single Party party que je pensais, pas à l'album. Je l'aime bien et je la chante souvent, mais je m'étonne de ne pas avoir sélectionné un de ses nombreux autres titres qui me tiennent plus à cœur.

J'étais dans le ton avec ma liste où figurent Tom Waits et The Jesus and Mary Chain, puisqu'ils venaient justement, selon les journalistes du NME, de produire dans cet ordre les deux meilleurs albums de 1985 avec Rain dogs et Psychocandy. C'est sûrement pour cette raison qu'on les retrouve en face A de ce disque.

A l'époque, quand on parlait des guitaristes invités sur Rain dogs, j'ai surtout retenu les noms de Keith Richards et Marc Ribot. Mais parmi ce beau monde il y avait aussi Chris Spedding, sur un titre, et Robert Quine, des Voidoids et de Lou Reed, sur deux chansons, dont Downtown train.
Downntown train sonne un peu à part, sur l'album, un peu plus "normale" que certains autres titres. Ce n'est pas un hasard si, à mes oreilles, elle sonne très Springsteenienne et si Rod Stewart en a fait un tube en 1990 (une version que je ne vous conseille pas particulièrement !). C'est le résultat de la volonté de Tom Waits, qui a fait appel à des musiciens différents pour cette session, notamment Tony Levin, un ancien de King Crimson et Peter Gabriel. L'autre guitariste est G.E. Smith, qui a notamment beaucoup joué avec Hall & Oates. Ce ne sont pas des références qu'on associerait d'emblée à Tom Waits !
La prise de cette version NME de Downtown train est différente de celle de l'album. Les variations ne sautent pas aux oreilles lors d'une écoute distraite, mais les écarts sont bien là, surtout dans la guitare et l'orgue. Je les différencie notamment avec la guitare vers 3'35, qui ne joue pas la même chose dans les deux cas.
En Angleterre, cette version NME n'est pas restée "exclusive", puisque c'est elle qui a été choisie comme face A du single en Angleterre, où il est bien précisé sur le rond central que la version est différente de celle de l'album. Mais ce n'est pas la cas partout : mon 45 tours français a la même pochette et la même face B, mais la face A est celle de l'album...
Parmi tout le catalogue de mon label de disques virtuels, une des références dont je suis le plus content est la compilation de Tom Waits Trained Gods, pour la sélection elle-même, mais aussi pour le titre et la pochette.

A l'entame de 1986, The Jesus and Mary Chain avait sorti quatre singles, dont trois figuraient sur leur premier album, qui a marqué les esprits à sa sortie à l'automne 1985. Avec cet album, et avec une Peel session entièrement acoustique en octobre, ils avaient amplement démontré qu'on ne pourrait pas longtemps réduire leur talent au bruit et à la furie. Il y avait deux chansons inédites sur quatre pour cette session, dont Some candy talking.
Cette excellente chanson n'était donc pas complètement inconnue des fans quand elle est arrivée sur ce 45 tours, mais cette version NME est le premier titre studio publié par le groupe après l'album et aussi la première version officielle de cette chanson qui, six mois plus tard, serait publiée en titre principal d'un EP, avant d'être incluse en bonus des éditions CD de Psychocandy.
Les deux versions sont différentes l'une de l'autre : musicalement, et aussi par le chant. Je ne l'aurais pas repéré par moi-même, mais c'est William plutôt que Jim qui fait la voix principale sur la version NME. Celle-ci est restée longtemps exclusive à ce 45 tours. Elle n'a été rééditée que sur la version Deluxe de Darklands, que je regrette de ne pas avoir achetée à sa sortie en 2011 car son prix s'est envolé depuis.

La face B est moins exceptionnelle, mais reste très intéressante.
Elle s'ouvre avec Husker Dü, qui s'attaque au bon vieux Ticket to ride des Beatles (par ailleurs, ils ont aussi fait un sort au Eight miles high des Byrds). De ce que je vois, cette version studio  est restée inédite par ailleurs. Par contre, on trouve en ligne une version en concert à Londres en 1985 (diffusée notamment sur l'émission Décibels de FR3 en 1986), qui nous permet de constater que c'est le batteur Grant Hart qui en assure le chant principal.

Le dernier titre du disque Let's get small, est une version en concert de 1983 d'un single de 1982 de Trouble Funk. Je ne suis généralement pas un grand fan de Go-Go music, mais là c'est entraînant, et surtout, ce son électro-funk semble bien en avance sur son temps. Une bonne façon de boucler un excellent petit disque en remuant son popotin !


Husker Dü, Ticket to ride, en concert au Camden Palace de Londres le 14 mai 1985.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

en effet en blind test j'aurais dit: Dodu! Il y a le tout Dodu d'une époque dans cette compil et que des bons souvenirsl. Quant au CD du NME hélas le temps a passé et ça ne sonne plus autant et même pour le T W c'est pour moi bien vieillot. Dernière remarque: bravo pou l" l'entame" à ne pas confondre avec l'automne, il faut savoir saison garder. Ph