15 juin 2024

THE UNDERTONES : The love parade


Acquis au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1984
Réf : 12 ARDS 11 -- Édité par Ardeck en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 30 cm
Titres : The love parade -/- Like that -- You're welcome -- Crisis of mine -- Family entertainment

En 1982, ce n'était pas encore si courant d'éditer un single à la fois en 45 tours et en maxi. C'est ce qui est arrivé pour ce disque des Undertones, que j'ai trouvé en bon état, bien qu'il ait une pochette en carton fin, d'occasion et pour pas cher (60 pence) dans le magasin que je fréquentais plusieurs fois par semaine pendant l'année scolaire que j'ai passée à Londres. Je crois que c'était peu de temps après mon acquisition de l'album qui m'a vraiment fait découvrir le groupe et qui m'a emballé, Positive touch.

Ce disque est sorti à l'automne 1982. Il a dû être enregistré au début des sessions de l'album The sin of pride, le dernier avant la séparation du groupe original, qui est arrivé au printemps 1983.

Après Positive touch en 1981, le groupe n'a plus travaillé avec le producteur Roger Bechirian. Début 1982, ils ont sorti un excellent 45 tours hors album, Beautiful friend, produit par David Balfe et Hugh Jones, qui avaient notamment travaillé sur le premier album d'Echo and the Bunnymen. Là, ils ont fait appel à Mike Hedges, réputé à l'époque pour ses productions de The Cure ou Siouxsie and the Banshees. Le problème du groupe était tout simple : depuis My perfect cousin et Wednesday week en 1980, leurs disques se vendaient de moins en moins.

The sin of pride est considéré comme l'album "soul" du groupe. En tout cas, l'influence de Motown est revendiquée puisque, sur les douze titres, il y a deux reprises du catalogue du label de Detroit, Save me, sorti à l'origine par The Miracles en 1966, et Got to have you back (Isley Brothers, 1967), qui ouvre l'album et qui est même sorti en single (ce qui en dit sûrement assez long sur la confiance que le label avait dans le groupe à ce moment-là de son parcours). L'influence de ce son était dans l'air à l'époque, après Get happy !! d'Elvis Costello, Searching for the young soul rebels de Dexys Midnight Runners, et surtout Paul Weller, qui venait de boucler The Jam avec l'ultime album The gift et s'apprêtait à fonder The Style Council.

Avec The love parade, on est dans cette veine et on s'éloigne des perles pop de deux minutes qui étaient la spécialité du groupe. La plupart des éléments étaient déjà en place dans une démo enregistrée un peu plus tôt en 1982. La version enregistrée le 8 novembre 1982 pour une Peel session sonne plus "live", mais est très proche également.
La construction de la chanson est relativement complexe, avec un break marqué vers le milieu. L'orgue de Damian O'Neill y est en bonne place. C'est à mon sens l'instrument phare de l'album.
Il y a un gros travail sur les voix. Outre le chant principal impeccable de Feargal Sharkey, il y a trois sortes de chœurs par le groupe et The Chanter Sisters des "Ouh ouh ouh ouh love" sur le refrain, des phrases en "What's the point" sur les couplets et des "Love love love" pendant le break. Sur le pont, c'est même le bassiste Michael Bradley qui chante.
Cette version maxi est un peu plus longue que la version du 45 tours et de l'album, mais la différence est très légère : 15 secondes d'intro à l'orgue en plus et 45 secondes à la fin avec les chœurs.

La face B, Like that, est excellente. Elle est plus proche dans l'esprit de Positive touch. Elle n'est pas été retenue pour The sin of pride alors qu'il y a sur l'album des chansons que je trouve plus faibles.

Le bonus pour ce maxi, ce sont trois chansons qui sont présentées comme "live". Il y en a deux de Positive touch, You're welcome et Crisis of mine, et une du premier album, Family entertainment. Il n'y a aucune précision sur la date et le lieu d'enregistrement, mais c'était peut-être au Japon : les chansons sont reliées par des montages sonores qui y font penser.

Ce maxi a eu droit pour le Record Store Day 2022 à une réédition pour ses 40 ans, avec la même pochette mais en vinyl vert. Mais le contenu n'est pas identique : il y a les deux faces du petit 45 tours (pas la version maxi de Love parade, donc) et deux démos, de Love parade et d'un autre titre de l'album, Soul seven, qui prennent la place des trois titres live.

Au cours de la tournée qui a suivi la sortie de The sin of pride, Feargal Sharkey a annoncé sa décision de quitter The Undertones, qui s'est séparé mi-1983. Le groupe s'est reformé en 1999 avec un nouveau chanteur. Certes, Sharkey n'écrivait aucune chanson, mais The Undertones sans lui, c'est comme Ultravox! sans John Foxx ou The Stranglers sans Hugh Cornwell, ça n'a aucun sens.




The Undertones, The love parade, en direct dans l'émission Oxford Road Show le 28 janvier 1983.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Dodu. Très bon texte sur ce maxi qui a marqué mon adolescence. Family Entertainment est issu du premier LP, pas de Hypnotised. Ce maxi a été enregistré dans leur studio à Derry
It’s Bob Rock

Pol Dodu a dit…

Salut Bob Rock,
Ce maxi s'étant peu vendu, tu dois être un des rares adolescents qu'il a marqué...!
J'ai corrigé l'erreur sur Hypnotised. Ça m'apprendra à noter des informations de tête sans les revérifier...!

Pol Dodu a dit…

Philippe Lavergne des Freluquets m'a donné une information très intéressante sur la genèse de "The love parade".
Comme Damian O'Neill l'explique dans un entretien avec Michael Wyatt, la chanson a été écrite pour The Wesleys, un projet de parodie sixties monté en 1982 pendant un temps mort dans l'activité des Undertones avec son collègue bassiste des Undertones et le futur batteur de That Petrol Emotion. Ils n'ont donné que trois concerts.
La version originelle était plus rapide que celle des Undertones. On en a une idée avec celle publiée en 2020 par Damian O'Neill and the Monotones.