15 avril 2012

BARBARA : L'aigle noir


Acquis sur le vide-grenier de Bisseuil le 8 avril 2012
Réf : 6009-053 -- Edité par Philips en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : L'aigle noir -/- Quand ceux qui vont

L'intérêt du vide-grenier de Bisseuil, c'est que c'est l'un des rares dans la saison où je peux me rendre à vélo (3 km à plat le long du canal, çà reste dans mes cordes). Cette année pour le Dimanche de Pâques, le temps était plutôt agréable et en conséquence les stands étaient plutôt nombreux. Malgré tout, je n'ai fait des achats qu'à trois stands, un très bel album de guitare hawaïenne acheté à M. Beatnik, qui a retrouvé quelques disques dans son garage, deux CD à un autre stand, et surtout une bonne pile de disques pas chers achetés à un couple qui avait un carton d'albums et un de 45 tours. J'ai dégoté notamment une portion d'album de Marcel Bianchi (le disque est grignoté sur le bord sur la largeur de deux titres) et un autre (complet) de musique hawaïenne par Harry Kaapuni, un de Léo Ferré et quelques 45 tours des années 1960-1970, dont celui-ci.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire en jetant un rapide coup d'oeil à la pochette, il ne s'agit pas d'un duo entre Barbara et Marcel. Marcel, c'est simplement l'ancien propriétaire, visiblement, de tous les disques que j'ai achetés à ce stand et, comme moi à une époque, il a succombé au charme de l'étiqueteuse Dymo à ruban rouge et il a commis l'erreur d'en coller sur ses disques. Je peux attester que ces étiquettes sont indécollables, d'ailleurs, plusieurs des pochettes de disques de Marcel étaient abimées car on avait essayer de s'en débarrasser.
Je ne connais de Barbara que ses plus grands succès, Dis quand reviendras-tu ?, Au bois de Saint-Amand, Ma plus belle histoire d'amour, L'aigle noir surtout. D'autres de ses grands titres, comme Göttingen ou Nantes, ne sont que ça pour moi, des titres de chansons dont je suis incapable de citer l'air et les paroles. Et encore, les chansons que je dis connaître, c'est de très loin, surtout pour les avoir entendues à la radio. J'imagine que ces chansons que j'ai citées faisaient partie des sélections de Barbara pour Stop ou encore le dimanche matin sur RTL dans les années 1970.
En fait, j'ai vraiment découvert L'aigle noir, cette chanson que j'aime beaucoup, cette semaine en écoutant attentivement ce 45 tours que je venais d'acheter.
Le charme agit dès l'intro, avec la mélodie sur les premières paroles ("Un beau jour ou peut-être une nuit, Près d' un lac je m' étais endormie"), l'accompagnement au piano. Puis arrivent au fil de la chanson la batterie, la basse, la guitare électrique les choeurs. En écoutant ce son post-psyché/pré-progressif et en pensant à la date de sortie du disque, je me suis dit que cette chanson, arrangée par Michel Colombier, contient tous les ingrédients qui feront le succès l'année suivante de L'histoire de Melody Nelson. Ce rapprochement n'est sûrement pas complètement fortuit : Barbara et Gainsbourg (qui se sont parfois retrouvés à la même affiche, comme à Nancy en 1965) étaient sur le même label, Philips, Michel Colombier a beaucoup travaillé avec Gainsbourg sur cette période et, de son côté, juste avant d'enregistrer L'aigle noir, Barbara avait collaboré avec Jean-Claude Vannier pour l'album Madame.
Les interprétations des paroles de L'aigle noir fleurissent, souvent à sens unique et psychanalytiques. Je préfère m'attacher à leur mystère et à leur poésie. Déjà que, depuis plusieurs années, me trotte dans la tête une variante, implantée là par l'un des membres de L'Opération Kangourou (Le Dérailleur Fou je crois) : "Quand soudain semblant crever le ciel et venant de nulle part, Surgit un nègre noir" ! Ça n'a l'air de rien, mais c'est redoutablement polluant et contagieux. Je viens peut-être de vous transmettre le virus...


Barbara, L'aigle noir, en direct dans l'émission Top à Barbara le 9 mars 1974.

6 commentaires:

debout a dit…

De Barbara je n'arrive à écouter que "si la photo est bonne" dont l'érotisme bonhomme (bonnefemme ?) s'accommode d'un piano quasi bastringue pour accoucher d'une pochade à fredonner en se rasant. Pourquoi aussi peu ? Barbara bêle et met de l'emphase sur chacun de ses mots. C'est Grand Corps Malade avant l'heure, tout le contraire de l'élégance, indispensable en chanson. Tout ça pèse des tonnes. Avec "l'aigle noir", elle atteint des sommets (normal avec ce volatile) et prend la pose de ces vieilles tragédiennes (Cécile Sorel, la Duchesnois, Sarah Bernard, etc.) confondant diction et harangue. Quant au texte, il me rappelle ces poèmes qu'on écrit en première et terminale de lycée après avoir fait une indigestion de Baudelaire. Pour l'orchestration, peut être avez vous raison après tout (je me demande si j'y ai déjà perçu la guitare électrique).
Je suis désolé d'être aussi virulent (je ne remets pas en cause votre choix, c'est le principe même de votre blog et, surtout, continuez ainsi à suivre votre propre boussole) mais chaque fois que j'entends l'hymne à ce gros canari déguisé en Dark Vador (et, là aussi vous avez raison, cela relève-t-il indubitablement du divan du psychanaliste), je me sens l'âme d'un chasseur et décroche ma carabine en lieu et place de mon casque audiophile.
Bon, voilà, bile vidée, ça va mieux.

Anonyme a dit…

M'sieur debout est sévère effectivement, mais bon c'est son droit. Je n'ai pas bcp aimé ce morceau quand il est sorti: ça sonnait trop "raccroc" et il faut repenser à l'époque,plutôt que gainsbourg (qui est pop à ce moment là) c'est plutôt aux expériences de léo ferré qui teste avec plus ou moins de bonheur des trucs avec des musiciens de jazz rock et de rock,(c'est au même moment qu'il travaille avec zoo après les moody blues) vers manset qui vient de cartonner avec le tube chimène de rené joly (il y a le même effet sur la voix de joly que sur la batterie de barbara).
Depuis je me dis que cet aigle noir a du en désorienter plus d'un chez les fans de B tellement ça ne ressemblait pas au reste. A noter qu'elle ne s'est jamais exprimé à ma connaissance sur le traitement donné à cette chanson qui reste unique dans l'ensemble de sa production. Pour le reste barbara est pour moi une grande de la chanson française et "Nantes" c'est vraiment trop fort.
Au fait ya jamais rien sur enrico ou sur jojo (le seul,le vrai l'unique, le caméléon natioanal) dans ce blog: quel ostracisme!!!!....Pol: c'est pout rire.
Ph

Pol Dodu a dit…

Ph,
En préparant ce billet, j'ai quand même lu quelque part que Barbara avait regretté la volonté du producteur de donner une tonalité "tubesque" à "L'aigle noir". Et c'est vrai que c'est très différent du reste de ses productions.
Sinon, question production française, je ne ferai aucun pronostic sur ce qui est susceptible d'apparaître ici. Qui sait, je tomberai peut-être un jour sur "Les millionnaires du dimanche" d'Enrico, qui me semblait passer tous les dimanches à la radio quand on était en pique-nique. Pour l'affreux Jojo, il faudra me retenir si je tombe un jour sur "Une guitare, une fille et un Ricard"...!

debout a dit…

Bon, après avoir attaqué sévèrement, je vais prêter le flanc aux sévères attaques et fournir les bâtons pour me faire battre puisque... de Johnny Hallyday j'avoue énormément aimer deux titres : "joue pas de rock'n'roll pour moi" et "elle m'oublie" (cette dernière me tirant carrément les larmes des yeux).
"Personne n'est parfait" nous a appris, il y a longtemps déjà, le cinéma.

Anonyme a dit…

Salut,
connais-tu l'excellente reprise de l'Aigle noir faite par Warum Joe, sur l'album Tocarre la verita (1984, malheureusement toujours pas réédité) ?
http://www.youtube.com/watch?v=41QqnvSg0GM

Le vieux thorax

Pol Dodu a dit…

Salut Le Vieux Thorax,
J'en avais entendu parler mais je ne la connaissais pas : c'est l'un des albums de Warum Joe que je ne connais pas.
La mélodie originale est passée à la trappe et la chanson est complètement Warume Joe-isée. Mais je suis fan de Warum Joe alors ça me plait !