14 janvier 2012

BIG MAYBELLE : Got a brand new bag


Offert par Fabienne M. à Mareuil sur Ay en décembre 2011
Réf : TEG-9925 -- Edité par Traffic Entertainment Group aux Etats-Unis en 2009
Support : CD 12 cm
12 titres

A l'époque où j'ai téléchargé la reprise de 96 tears par Big Maybelle chez WFMU, début 2007, je m'étais dit qu'il faudrait que je me la procure en disque un de ces jours. On trouve assez facilement le 45 tours (sans pochette) pour une poignée d'euros, mais j'ai préféré me faire offrir ce CD, qui reproduit l'album original en modèle réduit et qui ne coûte pas plus cher.
Voilà ce que j'écrivais en 2007 à propos de 96 tears, le titre qui ouvre l'album et qui a été le dernier de Big Maybelle classé dans les charts : "Musicalement, avec son côté soul/rhythm'n'blues, cette version a quelque chose de spécial, et surtout, vocalement. Big Maybelle s'empare de la chanson de façon impressionnante et ne lâche sa prise à aucun moment. Quand elle chante "I'm gonna get you, yes I am. Ah ah ah ah", on se dit que le mec a qui elle s'adresse probablement ne va pas seulement pleurer 96 larmes, mais sûrement aussi pisser dans son froc !".
Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que la tonalité soul/rhythm and blues est donnée par des musiciens de Memphis (non crédités), probablement la crème de chez Stax. En effet, si ce disque a été enregistré à New-York, le groupe embauché pour cette session est en partie celui qui venait d'accompagner Carla Thomas à l'Apollo Theatre.
Cet album ne contient que des reprises, et pas seulement de la sphère rhythm and blues. En fait, on a l'impression que le label Rojac a fait interpréter un album du hit-parade chanté par une chanteuse connue : on trouve de tout ici : soul pop, music-hall, rock, country... Cela a le grand avantage de démontrer que Maybelle n'était pas seulement une gueularde de blues mais une chanteuse versatile capable de s'adapter à de nombreux styles.
Quand j'ai vu dans la liste des titres que la face B débutait par une version du  I can't control myself, j'ai espéré que ce serait du niveau de 96 tears. Ce n'est pas tout à fait le cas, même si c'est excellent. En effet, Maybelle se contrôle un peu trop, justement, et ne se lâche pas un assez. J'ai eu un regain d'espoir après le break vers la fin, mais quarante secondes ce n'est pas assez pour qu'elle donne sa mesure.
D'une manière générale, les réussites sur ce disque sont les titres qui ont vraiment le son de Memphis. Outre ces deux-là, il y a surtout une version d'anthologie de Black is black de Los Bravos et une bonne interprétation du Coming on strong de Brenda Lee.
Pour le reste, on est plutôt dans la curiosité ou l'anecdotique. Big Maybelle qui chante Mellow yellow, on a du mal à y croire. Même s'il reste un peu de cordes, la version d'Eleanor Rigby est intéressante. Elle est plus rythmée et on s'apitoie moins sur le sort de l'Eleanor, mais je pense que le gars qui a rédigé les notes de pochette pousse assez loin le bouchon quand il fait une comparaison avec Mississipi John Hurt.
That's life, une chanson de Frank Sinatra présentée ici avec orgue et cuivres, passe pas mal, mais je n'aime pas les titres les plus mous et pop proposés ici : la chanson-titre de la comédie musicale Cabaret, le tube country Turn the world around the other way d'Eddy Arnold et Love is a hurtin' thing Lou Rawls. Je préfère de loin les pochades, comme There must be a  word (en fait There's got to be a word de The Trade Winds), avec Big Maybelle qui réussit à prendre une voix de gamine, et The egg plant that ate Chicago, un titre de "jug abnd psychédélique" (!) écrit par Norman Greenbaum avant Spirit in the sky. 

96 tears peut être téléchargé chez WFMU.

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