20 juin 2010

IKE & TINA TURNER : The soul of Ike & Tina Turner


Acquis sur le vide-grenier de Dizy le 30 mai 2010
Réf : 30 CV 1362 -- Edité par Musidisc en France dans les années 1970
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Je ne suis pas resté longtemps à Dizy car il y avait relativement peu de stands et le temps était sombre et menaçant, mais mine de rien j'en suis revenu avec pas mal de disques intéressants. Entre le James Last et le Jean Ségurel, il y avait ces deux bonshommes, deux potes, sympas, qui semblaient plus intéressés par leur conversation que par la vente. Ils avaient un carton de 33 tours à 50 centimes, tout droit sortis d'un grenier vue l'odeur de poussière qu'ils dégageaient. Les vautours du vinyl, qui achètent pour revendre, étaient déjà passés par là beaucoup plus tôt dans la matinée, bien sûr, mais ils avaient dédaigné plusieurs albums Musidisc, des disques considérés comme des sous-produits dès leur sortie dans les années 70, des séries économiques vendues 14 F 90 ou 13 F 45 dans les grandes surfaces.
Même si la maquette des pochettes est moche, il s'agit de réédition d'enregistrements originaux des années 60 et j'ai pris avec plaisir Promised land, une compilation de Chuck Berry de 1975, "Version originale U.S.A. Terre promise" comme il est précisé sur la pochette, en référence à la reprise de cette chanson que Johnny H. a sortie cette année-là.
Il y avait trois albums de Ike & Tina Turner. J'en ai laissé un car il était vraiment en trop mauvais état, mais j'ai pris ce The soul of Ike & Tina Turner et So fine.
Au moment de payer, j'ai eu un coup au coeur car le gars m'a dit que, si les disques m'intéressaient, il avait aussi un carton de 45 tours. J'espérais la bonne affaire, mais malheureusement tous ces disques étaient sans intérêt, contrairement aux albums.
J'avais déjà écouté des compilations CD des débuts de Ike & Tina Turner et je savais qu'ils avaient fait de très bonnes choses, mais j'ai eu une bonne surprise une fois rentré à la maison quand j'ai constaté que mes disques n'étaient pas de simples compilations de titres anodins ou d'enregistrements obscurs, mais des rééditions d'albums entiers. Enfin presque.
Mon So fine est la réédition d'un album sorti chez Pompeii en 1968. Quant à The soul of Ike & Tina Turner, c'est la réédition aux 10/12e d'un album sorti sous ce titre chez Kent en 1964, à ne pas confondre avec le tout premier album de Ike & Tina Turner, également titré The soul of Ike & Tina Turner, sorti chez Sue en 1960 !
10/12e car il manque sur mon disque deux chansons de l'album original,
If I can't be first et Am I a fool in love. Elles sont remplacées par deux très bons instrumentaux, Black's alley et Getting nasty, qui eux proviennent de A black man's soul, un album de 1969 crédité à Ike Turner & the Kings of Rhythm.
Globalement, les titres de 1964 constituent un excellent album de rhythm 'n' blues. Techniquement, la production n'a pas la clarté et la pêche des disques Stax, mais Ike, Tina, leur orchestre (notamment les cuivres) et les Ikettes proposent des arrangements et des interprétations de grande qualité de titres qui, pour la plupart, sont des originaux de Ike Turner.
Mon préféré est sûrement Something came over me, avec un riff de guitare crade en intro, Tina en duo avec Ike (je présume) et les Ikettes qui s'en mêlent. J'aime aussi particulièrement Goodbye so long, un rock digne de Chuck Berry,  sauf que Chuck ne bénéficiait pas de l'apport de Ike et des Ikettes, Gonna have fun, qui a un côté pop à la Motown, et I wish my dream would come true, où Tina fait montre de l'énergie et de l'abattage vocal qui ont fait sa gloire.

Les titres de 1964 de ce disque sont réédités sur le CD The Kent years.
Si vous cherchez de la lecture pour accompagner votre écoute, je vous conseille vivement Comme se dire adieu ? de Laurie Colwin (Goodbye without leaving, 1990), un exemple rare de roman qui réussit à intégrer de façon vivante et vraie des références musicales (Combien pourriez-vous en citer en plus de Haute fidélité ?). Il y est question d'une étudiante américaine qui se retrouve à partir en tournée en tant que choriste blanche des Tremblettes, qui accompagnent Vernon et Ruby Tremblay, des personnages visiblement modelés sur Ike & Tina Turner.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

et ça un peu plus tardif mais excellent et moins articiel (on voit le public et ses hurlements suscités par le chauffeur de salle sur la vidéo please please), en plus la dame qui chante elle est plus féminine sur celle ci , na
http://www.youtube.com/watch?v=DBIPEywzA9g&feature=related
ph

Pol Dodu a dit…

Oui, elle est bien cette version de "Ooh poo pah doo", mais, il s'agit aussi d'une de ces émissions télé américaines très travaillées. Artificiel ou pas, ce qui compte c'est la performance.
Même si le son est pourri et noyé dans les hurlements, j'aime notamment beaucoup la première version de "Goodbye so long" avec les interventions de Ike.

Anonyme a dit…

Cher Pol Dodu, un petit hommage à votre blog sur le mien : http://discoglosse.blogspot.com/2010/05/de-bric-et-de-broc.html

Pol Dodu a dit…

Hey Discoglosse,
Merci pour le coup de pouce. Je n'avais pas vu passer ça.
Par coïncidence, j'ai justement acheté ce week-end un disque d'un Dan(n)y français des sixties. Pas un album et pas Danny Boy, mais un EP des Pirates avec Dany Logan...
Merci encore !