26 avril 2007

THINK ABOUT MUSTAPHA


Acquis neuf en France en 1994
Réf : A.P.C. 02 -- Edité par A.P.C. en France en 1994
Support : CD 12 cm
11 titres

Les CDs étant souvent emballés sous cellophane, on enlève les étiquettes en les ouvrant, c'est donc autant moins d'indices pour se souvenir du lieu d'achat d'un disque. Pour celui-ci, j'hésite entre Reims et Paris, mais mémoire me fait défaut.
Par contre, je me souviens très bien de Jonathan Richman au Printemps de Bourges en 1994, succédant à Ben Vaughn sur scène et chantant "Tu m'alloumes comme une alloumette" et "Je prends les roses et les épines aussi" quand il reprenait "Mustapha" sur scène.
A.P.C. (Atelier de production et de création) est à l'origine une maison de création de mode, qui s'est diversifiée au fil du temps et s'est lancée dans la production musicale dans les années 1990. Ils sont sorti plusieurs productions de Bill Laswell, plusieurs compilations et surtout, c'est A.P.C. qui a replacé Lili Boniche sur le devant de la scène. Ils sortent moins de disques depuis quelques temps, mais ont encore publié récemment un album de Jean Touitou, "Let the poor boy rock'n'roll", le fondateur d'A.P.C. et l'homme qui, plus que probablement (les notes de pochette ne donnent aucune précision à ce sujet), est à l'origine de cet album.
Cette compilation est consacrée à "Mustapha", une chanson orientale dont l'origine reste discutée (elle se situe probablement en Egypte), surtout connue en France pour la version franco-arabe qu'en a donné Bob Azzam en 1960 ("Chérie je t'aime, chérie je t'adore, como la salsa del pomodoro").
Déjà, j'aime beaucoup cette chanson. En plus, une sacrée brochette de personnalités attachantes s'est attachée ici à lui rendre justice. Il est notamment intéressant de voir rassemblés sur le même disque Jonathan Richman et Pascal Comelade (Comelade reprend depuis des années "Egyptian reggae", sur scène et sur disque), sachant qu'ils n'ont à ma connaissance encorre jamais enregistrés ensemble. Là on y était presque, mais pas tout à fait encore : ils ne jouent pas ensemble, mais leurs titres s'enchaînent.
C'est justement Jonathan Richman qui ouvre le bal, avec un enregistrement produit par Brennan Totten, son producteur attitré de ces années-là. L'arrangement est très travaillé et très réussi, et c'est toujours un plaisir de l'entendre chanter en français. La version instrumentale qui est proposée un peu plus loin sur le disque est un enregistrement différent de la version chantée. Il fait la part belle au jeu de guitare acoustique de Jonathan (avec même un peu de guitare électrique en plus) et est très réussi. Sa version est la plus proche de celle de Bob Azzam, avec celle de Rachid Taha, qui est évidemment parfaitement dans son élément ici et qui "rocke la casbah" avec son interprétation.
Comelade joue avec nos nerfs dans sa version : on a l'impression qu'il la construit élément par élément, et ce n'est que dans le dernier quart des 2'30 qu'elle dure qu'on reconnaît l'air du refrain de la chanson.
On ne peut pas dire non plus qu'on reconnaît beaucoup la chanson de départ dans la version de Solo (mixée par Doctor L.), sauf lors d'un très bref break, qui est dominée par une excellente ligne de basse digne de Jah Wobble. Les deux versions en bonus à la fin du disque avec des sons d'ambiance me plaisent moins
Nicky Skopelitis, avec Bill Laswell à la co-production, donne une autre version instrumentale, de 11'30, qui sonne tèrs orientale, avec des tablas et du sitar.
Grégoire Garriques et Jean Touitou proposent tous deux des versions très rock de "Mustapha". Celle de Grégoire Garrigues, dans un style rockabilly, est chantée dans une langue que j'ai eu du mal à identifier, mais qui semble bien être de l'anglais. Celle de Jean Touitou est plutôt dans un style surf rock, dans un style proche de celui de certains enregistrements de Jonathan Richman, avec l'utilisation d'un effet de son aquatique sur la guitare qui rappelle nombre de disques du genre, et notamment le "Jacques Cousteau" de Plastic Bertrand et Andy Paley.

Ce disque est toujours en vente sur le site d'A.P.C.

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