25 juin 2011
MICKEY BAKER : Back to the blues
Acquis sur le vide-grenier de Mareuil-sur-Ay le 1er mai 2011
Réf : BS 3011 -- Edité par Blue Silver en France en 1981
Support : 33 tours 30 cm
8 titres
Cet album provient du stand où j'ai acheté le plus de disques cette année à Mareuil, quelques instants avant de trouver le disque de Sheriff "Dad" un peu plus haut dans la rue.
La dame âgée qui tenait le stand m'a annoncé qu'elles vendaient tous les disques à 50 centimes. Comme à mon habitude, j'ai commencé par les 45 tours et j'ai commencé à tirer du lot un bon tas de disques intéressants. Jusque là, j'étais seul au stand, mais une habituée des vide-greniers, que j'ai régulièrement l'occasion de croiser, s'est alors pointée. Elle a demandé le prix des disques à la dame, 50 centimes le 33 tours, et s'est alors attaquée à l'un des deux cartons d'albums pendant que je me dépêchais de finir les 45 tours. Elle s'est mis à en sortir des disques, Brassens, Brel, Lavilliers, du jazz à un rythme poussé. Un oeil sur mes 45 tours, l'autre sur son manège, j'ai eu un coup au coeur quand je l'ai vu regarder cet album de Mickey Baker. Heureusement, elle a eu la bonne idée de le reposer et je me suis précipité pour le récupérer quand elle a changé de carton.
Entre-temps, le mari de la dame était revenu au stand et il s'est mis à lui faire de vifs reproches quand il a découvert qu'elle nous avait proposé les disques à ce prix. La fille a dû acheter une bonne vingtaine de disques. Pour ma part, je suis reparti du stand avec douze 45 tours, dont certains très intéressants, et onze albums, dont plusieurs d'Haiti ou d'Afrique du début des années 1980.
Sur la pochette, Mickey Baker est photographié par Christian Rose dans un bâtiment en attente de démolition ou au moins d'une grosse rénovation, assis sur un tonneau, les pieds dans des gravats. Sur le disque, Mickey Baker est aussi (sûrement) assis tout seul, mais dans les locaux du Hot Club de France, où ce disque a été enregistré en public en 1981.
Comme le titre l'indique, Mickey Baker, avec juste sa guitare acoustique et un pied qui bat la mesure comme percussion, revisite un répertoire strictement blues, après avoir donné au fil des années dans le jazz, la pop ou la chanson.
Il chante d'une voix douce, placée assez haut, et semble assez charmeur quand il s'adresse au public en français, pendant et entre les morceaux.
Hormis deux reprises de Robert Johnson, tous les titres sont crédités à Mickey Baker, plus Memphis Slim pour le très classique Blues fell this morning qui ouvre le disque, mais avec le folk ou le blues, on sait comment ça marche : le dernier qui l'interprète ne se gêne généralement pas et s'approprie la chanson, traditionnelle ou non. Je ne suis pas un immense spécialiste du genre, mais bon, il est clair que les paroles de Can't find my baby sont mot pour mot les mêmes que celles de Take a walk around the corner, tel qu'enregistré par Leroy Carr en 1934. Quant à E— easy rider, il me semble bien qu'on pourrait aussi bien l'appeler See see rider. Pour Whoa back buck, c'est justement la revue du Hot Club de France qui m'a mis sur la piste dans sa chronique de la réédition CD d'un autre album live de McHouston 'Mickey' Baker, The real folk blues, enregistré live à Montreux en 1973 : il s'agit d'un morceau folklorique présent notamment dans le répertoire de Leabelly.
Ces précisions données, ça n'empêche pas d'apprécier pleinement cet album très calme et très détendu. Whoa back buck, en fin de face A, procure d'ailleurs l'un des meilleurs moments du disque. On n'entend pas la 'répétition' qui a dû avoir lieu juste avant, mais Mickey fait chanter le public et les échanges qu'il a avec lui sont très sympas.
En début de face B, pour Terraplane blues de Robert Johnson (ici bizarrement orthographié Terry Plain blues même s'il est correctement crédité) et B.Z. Jail House blues, Il sort son bottleneck et c'est excellent.
Je crois que Back to the blues n'a jamais été réédité en CD. Mon exemplaire est en parfait état, complet avec son livret de tablatures. Je suis bien content de l'avoir, même si je me doute bien qu'il ne me sera guère plus utile que ma Méthode de guitare S.L.C. de Mickey Baker !
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2 commentaires:
"Je suis bien content de l'avoir", tu parles charles!Elève Dodu vous êtes un comique.Quant à Mickey ce doit être un drôle de zig. Le genre de gars qui en a vu de toutes les couleurs, qui a connu des hauts hauts et des bas bien bas (et pas seulement ceux de sylvia). Quitter son pays pour vivre en france on a beau dire ce doit pas être si simple, surtout pour les raisons de l'époque. C'est sûr qu'il a bcp recyclé,mais comment lui en vouloir. J'aimerais bien qu'il écrive son autobio mais ça doit pas être le genre à s'échiner là dessus.C'est un très bon guitariste de pickin et de blues et de R'n'B.
Bonne pioche again, faut vraiment aimer la musique pour continuer à vous lire sans rage mon cher! (car en plus on en redemande!)
ph
J'étais passé complètement à côté de l'information. Il faut dire que, sauf erreur de ma part, ni mes sources généralistes françaises (Libération, Le Monde, Les Inrocks...), ni les spécialisées anglaises (sites d'Uncut et Mojo) ne l'ont relayée.
Finalement, il a fallu que j'ouvre la page de dernier Rock & Folk en date pour apprendre la mort de Mickey Baker à la fin du mois dernier.
Ça en dit long sur l'estime dans laquelle on tient un musicien important dans l'histoire du rock, du blues, de la pop, et même de du rock français et de la variété...
Court reportage télé sur son enterrement en musique
Brève de L'Express
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