05 décembre 2009

PETE SEEGER : American favorite ballads, Vol. 1


Acquis sur le vide-grenier de Moslins le 26 juillet 2009
Réf : FWX 52320 --
Edité par Folkways/Le Chant du Monde en France vers 1968
Support : 33 tours 30 cm
17 titres

C'est un paradoxe dû au privilège de la vieillesse : Pete Seeger qui, depuis les années 1930, agit pour garder vivantes les chansons et musiques du passé est lui-même devenu, à plus de 90 ans, un monument vivant de la musique, celui qui nous relie directement au travail d'Alan Lomax, à Leadbelly, Elisabeth Cotten (la vision dans les années 80 de ce passage télé des deux ensemble dans un documentaire m'avait beaucoup marqué) mais aussi à Woody Guthrie (avec qui il a joué dans les Almanac Singers) et à tout le mouvement néo-folk des années 1960.
Militant de la musique folk à la discographie impressionnante (ne serait-ce que parce qu'elle commence en 1941 !), Pete Seeger a toujours été un militant politique sincère et très actif. Le chapitre que consacre Howard Fast dans ses Mémoires d'un rouge aux émeutes de Peekskill en 1949 (le chapitre en VO est ici), à l'occasion d'un concert organisé entre autres par Pete Seeger et avec son groupe les Weavers, en est une excellente illustration. Cette année ou l'an dernier, il y a eu aussi dans Mojo un excellent reportage sur le Clearwater Festival que Pete Seeger organise depuis des années au bénéfice de l'association écologiste qu'il a fondée il y a plus de 40 ans pour dépolluer l'Hudson.
Vulgarisateur de la musique folk traditionnelle, musicien (au banjo) et interprète, Pete Seeger a alimenté au fil du temps la mémoire collective mondiale de chansons qu'il a diffusées ou créées, de Goodnight Irene à If I had a hammer/Si j'avais un marteau, en passant par Wimoweh/Le lion est mort ce soir, We shall overcome, Little boxes/Petites boites et Turn, turn, turn.
Je présume que les éloges et nécrologies vont foisonner le jour où la vie de Pete Seeger se terminera, mais en attendant, même en cherchant bien, j'ai trouvé en ligne peu de biographies détaillées en français le concernant, la meilleure étant celle de la Médiathèque de la Communauté Française de Belgique.
J'ai laissé passer pendant très très longtemps les disques comme celui-ci, même si ponctuellement j'ai choisi d'acheter certains des ces disques Folkways/Le Chant du Monde avec les pochettes ouvrantes à trois volets comportant les paroles en anglais et en traduction française. Mais Pete Seeger, les quelques fois où je l'ai vu en vidéo, il avait tendance à me porter un peu sur les nerfs, et surtout sa musique ne correspondait pas à ce qui m'intéressait et que j'écoutais. Mais mes goûts ont évolué et ce disque en parfait état dans une caisse d'albums à 20 centimes au premier vide-grenier de Moslins, en 2009 il n'était plus du tout question que je le laisse passer !
Pete Seeger a enregistré cinq volumes de ces American favorite ballads de 1957 à 1962. Il les interprète seul au banjo et les chante de sa voix claire. C'est juste, net et sans chichis, calme et relaxant. Ça manque peut-être bien sûr de quelques grains de folie, mais on sent bien que le but est avant tout de se faire le passeur de chansons et, ce qui m'a le plus surpris ici, c'est combien il y en a un grand nombre qui font désormais partie de ma culture musicale, qu'elles aient été interprétées par Johnny Cash (The Wabash Cannon Ball et The wreck of the old '97), Solomon Burke (Down in the valley), Les Pinsons (Yankee doodle) ou Vic Chesnutt (Home on the range). En plus de toutes celles-ci, mes titres préférés du disque sont The blue tail fly, Cielita lindo, Frankie and Johnny, Mary don't you weep et la seule chanson créditée à un auteur quasi-contemporain, So long, it's been good to know you, de Woody Guthrie. Pas mal pour quelqu'un qui n'était pas fan de folk et pour un disque de seulement 17 titres !

La pochette américaine originale de cet album (Folkways, 1957). Le livret de l'édition originale américaine (avec les paroles). L'édition CD 28 titres d'American favorite ballads vol. 1 chez Folkways. Le livret de ce CD (avec l'historique des chansons). Mais pourquoi se contenter du volume 1 ? Pour pas cher, préférez-lui le coffret des volumes 1 à 5 chez Folkways (139 titres, près de 6h de musique).

2 commentaires:

DEBOUT a dit…

Ah, les Pete Seeger de chez Folkways ! Total respect ! J'avais acheté ce premier volume chez M. Vautrin, disquaire à Chaumont, Haute Marne, c'était la période des albums de Dylan, pochettes en n et b ; j'avais de mauvaises notes en anglais au lycée (collège sans doute), mais je voulais comprendre ce que chantais Bob Dylan, et ces années là ignorant tout des facilités offertes de nos jours par internet, il fallait "tout se taper à l'os". Pete Seeger était une référence du Dylan d'alors, aussi j'achetai le disque sans hésiter d'autant plus que les paroles et leur traduction étaient imprimées à l'intérieur de l'épaiise pochetet cartonnée... et que la diction impeccable de Pete Seeger l'emportait nettement sur celle de Dylan.... C'est à partir de ce moment là que l'anglais a cessé d'etre une matière scolaire pour me devenir une matière vivante ! Dieu bénisse l'industrie discographique.

Pol Dodu a dit…

Debout,
On ne souligne pas assez combien l'intérêt pour la musique peut favoriser l'apprentissage des langues !
Avec Dylan, tu t'es attaqué à un sacré gros morceau pour commencer. Pour moi, c'était plutôt le premier Lewis Furey, pas facile non plus vu qu'il y a pas mal de références au monde de la rue, mais là où j'ai vraiment eu du mal, comparable à ce que tu as dû connaître avec Dylan, c'est avec Elvis Costello.