27 mars 2021

TOMORROW : Revolution


Acquis sur le vide-grenier de la F.C.P.E. à Ay le 24 juin 2012
Réf : FO 105 -- Édité par Odéon en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Revolution -/- Three jolly little dwarfs

L'été dernier, parmi la cinquantaine de CD à 50 centimes que j'ai trouvés un beau jour chez Happy Cash, il y avait, outre celui de Wilson Pickett, une belle réédition de l'unique album de Tomorrow, avec des bonus.
C'est un groupe psychédélique anglais formé autour de Keith West à la guitare et John Wood à la basse, avec deux noms connus par la suite pour compléter la formation, Steve Howe (futur membre de Yes) à la guitare et Twink à la batterie (qui jouera par la suite sur le S.F. Sorrow des Pretty Things avant de co-fonder les Pink Fairies).
Le groupe n'a été actif sous ce nom que de mars 1967 à avril 1968. Le temps de se faire remarquer avec deux singles en 1967, My white bicycle en mai et en septembre le Revolution qui nous intéresse aujourd'hui.
L'album n'est arrivé qu'en février 1968. Six mois entre le single et l'album, ça ne parait pas long aujourd'hui, mais tout allait très vite à cette époque folle et, une fois l'hiver 1968 venu, l'été de l'amour 1967 semblait déjà bien loin, la mode avait évolué et l'album a été un échec.
Dans son style, c'est pourtant un excellent disque. Ce n'est pas dur, au-delà de l'évidence Pink Floyd, Tomorrow est typiquement l'un des groupes qui a servi de modèle à XTC quand ils se sont lancés dans le pastiche Dukes of Stratosphear. Cela s'entend particulièrement sur mes chansons préférées de l'album, My white bicycle, Real life permanent dream (dont il me semble que le riff de guitare a pu inspirer The Monochrome Set) et les deux titres de ce 45 tours.

Du coup, je suis allé repêcher dans mes caisses ce 45 tours, le genre de pépite qu'on rêve de trouver quand on se balade le dimanche matin sur un vide-grenier (les années où il y a des vide-greniers) et dont on s'étonne même qu'on en trouve encore de temps en temps en plein vingt-et-unième siècle.
Ce jour-là, sur le parking du collège à Ay, je l'ai trouvé en très bon état pour 1 €, dans une petite caisse où il n'y avait que de la drouille. A d'autres stands, j'avais quand même trouvé aussi le First offence des Inmates en 33 tours, et en CD Pixies At the BBC et une réédition de Too tough to die des Ramones.
Les raretés psychédéliques de 1967 sont très recherchées. Ce 45 tours n'atteint pas les sommets du EP de Yesterday's Children que Philippe R. m'a offert, mais il s'échange quand même à plus d'une centaine d'euros.

La chanson Revolution est excellente dans son genre. La seule chose qui me gêne, c'est d'entendre un groupe nommé Demain chanter dans le refrain "La révolution, maintenant !". Sinon, il est clair à l'écoute que les appels à la révolution que contient la chanson ne sont pas à prendre au premier degré.
Parmi les versions disponibles, ma préférée est la version mono du 45 tours. Pour l'album, la même version a été trafiquée en pseudo-stéréo. Parmi les bonus sur le CD, il y a une version précédemment inédite dite en phased mono, qui pour le coup est différente mais qui est aussi moins percutante que les autres.
Le 21 septembre 1967, Tomorrow a enregistré quatre titres, dont Revolution, qui ont été diffusés le 1er octobre lors de la première émission Top Gear de John Peel, qui faisait ainsi ses débuts sur BBC Radio One. Ils ont donc eu l'honneur d'enregistrer la première Peel session de la BBC ! Les dernières paroles prononcées dans cette version sont "We want a revolution". Ce qui donne corps à l'hypothèse émise par certains que le Revolution de John Lennon et des Beatles de 1968 aurait été écrit en partie en réaction au Revolution de 1967 de Tomorrow, auquel le "You say you want a revolution" ferait référence.

En face B, Three jolly little dwarfs est très bien aussi. Là encore, il y a une petite chose qui me chiffonne, c'est ce titre pléonasmatique, Trois petits nains joviaux. Je ne dois pas être assez psychédélique pour apprécier pleinement !

En tout cas, ces deux chansons mises bout à bout font un excellent 45 tours, extrait d'un album qui de nos jours est considéré comme culte. Et comme je peux me retrouver dans l'actualité sans même le vouloir, sachez que, dans le tout nouveau numéro de Record Collector (daté d'avril 2021, il y a un article visant à réévaluer la carrière du pionnier psych-pop Keith West.

1 commentaire:

Monsieur Vinyle a dit…

Bon ben c'est malin, j'ai mis plein de bave sur le clavier ! ;-)