05 janvier 2014

ORCHESTRE AFRICA TAM-TAM : Africa Tam-Tam "66"


Acquis sur le vide-grenier du Triangle Magique à Epernay le 23 juin 2013
Réf : 460 V 711 -- Edité par Ducretet Thomson en France en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Bengna na bo -- Bolibo -/- Tum lelel -- Sisegengwan lom Douala

Il faisait moche ce 23 juin dernier, mais au moins la pluie a eu le bon goût d'attendre l'après-midi pour tomber, ce qui m'a donné l'occasion d'aller faire un tour sur le vide-grenier du Triangle Magique à Epernay. Ce fut rapide car il n'y avait pas beaucoup de stands, mais j'en suis revenu avec quelques 45 tours intéressants, dont un de Sonny Terry et Brownie McGee et aussi le bel EP Let's go ! de The Routers.
J'étais surtout content d'avoir dégoté ce 45 tours de musique africaine avec sa pochette très réussie et j'avais bien l'intention de le chroniquer ici, mais la première écoute m'a un peu déçu et je me suis contenté de le placer dans la pile des "à réécouter".
Cet automne, je l'ai joué à Philippe R. et il n'a pas eu trop à me pousser pour me convaincre que je m'étais planté et que ce disque valait vraiment qu'on s'y intéresse de près. Si je m'y étais pris plus tôt, il aurait sans doute figuré dans la liste de mes grandes trouvailles de l'année 2013.
Pour une fois, on a des précisions au dos de ce 45 tours sur les conditions de production du disque, alors profitons-en : publié sous l'étiquette Ducretet Thomson, il a été enregistré à Paris aux studios Pathé par des musiciens camerounais qui étaient de passage en ville. On a même le détail des musiciens, c'est Byzance ! Emile Bisseck est à la direction musicale et au chant et joue de la tumba sur un titre. David Kon est au chant, aux maracas et aux claves. Mario Ponture est au piano, Pierre Benoit à la tumba, Fréjus Mauvois à la basse, Oberlin Mang et Jonas Nestor aux guitares.
Les rythmes annoncés pour les différents titres (merengue, bamba, guaracha, calypso) sont ceux de la Caraïbe, à la mode à l'époque, mais les arrangements ne se contentent pas de reproduire les airs des succès entendus à la radio. Avec l'originalité de la présence du piano, on a ici quatre excellentes chansons associant les deux voix, les percussions et les guitares.
La face A est très bien, mais j'ai une petite préférence pour les deux titres de la face B, Tum lelel et Sisegengwan lom Douala, avec son introduction à la guitare électrique. Les voilà :


Orchestre Africa Tam-Tam : Sisegengwan lom Douala

 
Orchestre Africa Tam-Tam : Tum lelel

Je n'ai pas trouvé trace d'un autre disque de l'Orchestre Africa Tam-Tam. Seule la chanson Bolibo, extraite de cet EP, a été incluse à l'époque sur un 33 tours compilation Pathé, Du Sénégal au Congo, où elle est en très bonne compagnie avec des titres de l'Orchestre O.K. Jazz et de G.G. Vikey. Je n'ai retrouvé la trace que d'un seul musicien, Emile Bisseck, qui est mort à 72 ans en 2004. Il s'est marié en France avant d'aller s'installer à Winnipeg au Canada. En plus d'avoir exercé diverses professions, il a toujours fait de la musique et apparait notamment dans le film The saddest music in the world de 2003. Quand il était en France, il aurait notamment joué avec Manu Dibango. Ce disque est une bonne occasion de se souvenir de lui.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je voulais juste préciser que le contre-bassiste Fréjus MAUVOIS, mon père, était martiniquais. Lorsqu'il parlait de cet enregistrement, il me disait qu'il avait beaucoup aimé travailler avec des musiciens africains. De plus, il s'était particulièrement amusé avec les sonorités si malicieuses.

Pol Dodu a dit…

Bonjour,
Merci beaucoup pour votre témoignage !