09 octobre 2011

BIG BILL BROONZY : An evening with Big Bill Broonzy 2


Acquis sur le vide-grenier du parking Leclerc à Pierry le 2 octobre 2011
Réf : SLP 143 S -- Edité par Storyville / Festival en France en 1965
Support : 33 tours 30 cm
13 titres

Quel contraste ! Ce matin, la fameuse grande brocante d'automne de Magenta a été noyée dans la pluie et le froid. J'y ai fait un tour rapide par acquis de conscience, mais sans surprise j'en suis rentré bredouille (et mouillé). Dimanche dernier, par contre, c'était encore l'été et c'est sous un grand soleil que j'ai arpenté les allées du parking Leclerc à Pierry, grâce à Christian S. qui m'avait signalé cette manifestation qui ne figurait pas dans mon guide. Ça tombait bien, car j'avais de toute façon prévu de passer aussi au vide-grenier du Jard à Epernay, à quelques centaines de mètres de là. J'ai ramené quelques disques intéressants d'Epernay (on y reviendra peut-être), et à Pierry j'ai acheté un 45 tours (décevant) et trois albums à un stand où ils étaient à 1 € : le Masterpiece des Temptations, The best of Tavana's Polynesian spectacular et ce disque en concert de Big Bill Broonzy, que je me suis offert le luxe de négocier à 50 centimes car, si la pochette est en parfait état, le disque lui-même comporte une grande marque en travers de toute la face B (bonne surprise une fois arrivé à la maison : cette rayure est quasiment inaudible !). L'objet m'intéressait de toute façon en lui-même, ne serait-ce que pour la superbe étiquette Storyville et pour la photo de pochette avec la ficelle qui tient la guitare parfaitement à l'horizontale. Il n'y a pas de crédit photo sur mon exemplaire, mais l'auteur en est sûrement Jean-Pierre Leloir, qui a signé la photo au dos de l'édition anglaise de l'album et au verso de la réédition dans la série Portraits in blues (et j'ai bien l'impression qu'à chaque fois Bill porte la même cravate...).
Les enregistrements ont été réalisés lors de concerts au Club Montmartre de Copenhague du 4 au 6 mai 1956. Il y a une chanson qui pourrait être parfaite pour notre météo d'aujourd'hui, I gets the blues when it rains, sauf que la pluie ne me déprime quand même pas à ce point, même les dimanches matin, et sauf que, pour ce qui concerne Big Bill Broonzy lui-même, il parle du blues au passé ("We did have the blues sometimes when it rained too much and it drowned our farms") et sa chanson est presque guillerette, musicalement plus proche de Toute la pluie tombe sur moi que du blues. C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques de ce disque. Je gardais le souvenir d'enregistrements de Big Bill Broonzy des années trente, au son rugueux et rustique, très blues. J'ai été très surpris de découvrir un chanteur très loquace, drôle, qui respire plus la joie de vivre qu'il n'expose ses bleus à l'âme.
Musicalement, pour ce concert où Big Bill Broonzy est seul sur scène avec sa guitare acoustique, on est d'une manière générale plus proche du folk  que du blues. Le jeu de guitare des deux premiers titres, Glory of love et Careless love, peut même rappeler Elisabeth Cotten.
Le côté folk et même pop se reflète également dans le choix des titres, avec deux reprises de Leadbelly, Take this old hammer et surtout Midnight special,  une version de Sixteen tons, plus présentée comme une chanson de mineurs que comme une reprise de Tennessee Ernie Ford, et même I love you so much, chantée haut, qui pourrait carrément être issue du répertoire de Tin Pan Alley.
On a aussi droit à un auto-portrait très drôle, My name is William Lee Conley Broonzy, et là la bonne ambiance est similaire à celle des concerts de Jonathan Richman. Et d'un seul coup je me rends compte que c'est le deuxième album de blues en concert, en solo plein de bonne humeur que j'achète cette année, après le Back to the blues de Mickey Baker.



3 commentaires:

debout a dit…

"an evening with Big Bill Broonzy", bon sang mais oui... il appartenait à mon frère, je crois bien, ou alors on avait partagé nos étrennes pour l'acheter et lui avait dû mettre davantage que moi et, du coup, il avait plus de droits que moi sur ce disque... enfin, je me souviens de ce titre d'album mais alors pas du tout des titres placés en face a et face b du dit disque... peut être était-ce finalement le "evening n°1" puisque le vôtre est homologué en seconde place... mais la ficelle pour arrimer la guitare à l'épaule elle y était aussi, ça j'en suis sûr..!

Anonyme a dit…

superbe! BBB a fait une carrière en europe qui lui a sauvé la mise et qui en a inspiré bcp par la suite. Son jeu est très personnel: 2 doigts pouce et index et vlan un petit coup de rythmique de temps en temps pour pas s'endormir. Ca lui permettait d'avoir un son doux ou au contraire très roots.Encore un disque qui me manque, ça ne s'arrêtera donc jamais!!!

Pol Dodu a dit…

Effectivement, ce devait être le Volume 1... Il n'y a que le CD chez Discogs et la pochette est sûrement différente...