20 mars 2011

STEVE WESTFIELD : Alone with the Lonesome Brothers


Acquis par correspondance chez CD Baby aux Etats-Unis en mars 2011
Réf : [sans] -- Edité par Record aux Etats-Unis en 2008
Support : CD 12 cm
10 titres

Lorsque j'ai chroniqué en 2006 le premier album de Steve Westfield, je savais qu'il avait mis à la retraite son Slow Band en 2005 et qu'il n'avait pas sorti de disque depuis 1998, alors qu'il avait sorti un album par an de 1994 à 1998.
J'étais aux aguets, mais ça ne m'a pas empêché de rater complètement la sortie du sixième album en 2008, dont je n'ai découvert l'existence qu'il y a quelques jours. A ma décharge, il faut dire que ce disque a été très peu distribué et encore moins chroniqué. Il n'est pas sorti en Europe et en fait il n'a été diffusé que par CD Baby, en téléchargement ou, ce que j'ai choisi, en CD-R pressé à la demande. Il faut dire aussi que, un peu comme Ramsay Midwood, dont il est assez proche musicalement, Steve Westfield semble avoir le don de disparaître et de refaire surface le plus discrètement possible, là où on ne l'attend pas si possible.
J'ai eu un peu peur quand j'ai lu un article qui annonçait ce retour de Steve Westfield. Pas parce qu'on y apprend qu'il a passé ses six années sans jouer à vivre en famille et à enseigner mais parce qu'il est expliqué que, sur ce disque, il est non seulement Seul avec les Frères Solitaires, mais en plus la moitié des titres sont des versions de chansons de ces Lonesome Brothers, dont je n'avais jamais entendu parler.
J'ai eu tort de m'inquiéter : il s'avère que ces Lonesome Brothers, des potes de Westfield, ne sont ni inconnus ni mauvais. Ils ont sorti sept albums depuis 1996 et il me semble même que j'avais déjà entendu parler de leur bassiste Ray Mason, qui mène parallèlement une carrière solo et qui a eu droit en 1999 à une compilation-hommage, It's heartbreak that sells, à laquelle Steve Westfield a participé. Au bout du compte, l'association avec les Lonesome Brothers est aussi réussie que celle de Jonathan Richman avec les Skeletons pour Jonathan goes country.
Le disque a été enregistré sur quatre ans dans un petit studio du Massachusetts, d'où sont originaires tous les musiciens de l'album, Westfield, Jim Armenti, Tom Shea et Ray Mason des Lonesome Brothers, le producteur-musicien Tom Mahkin et la chanteuse Cheri Knight, ancienne membre des Blood Oranges. Et comme Lou Barlow, le copain et ancien voisin de Westfield, a lui déménagé à Los Angeles, c'est là-bas que le dernier titre du disque a été enregistré, avec lui, dans son sous-sol.
Dès les premières secondes du titre d'ouverture, Genius angel, c'est gagné, je suis conquis. Intro à la guitare, chant de Westfield, choeurs sur le refrain. Sans compter les paroles ("You dance like a fade hook and the mean dogs don't even think to bite"). C'est l'un des meilleurs titres de toute sa carrière. Des cinq originaux de Westfield sur l'album, c'est l'un des deux co-signés avec Steve Mathewson, qu'on trouvait déjà la batterie sur Mangled. L'autre, c'est aussi une réussite, Kissing game, dans la lignée des ballades déchirantes de Reject me... first, avec trompette et paroles également réussies ("I'll take your clothes off for you if you take your clothes off for me"). Des autres titres de Westfield, mon préféré est Blissful mess, avec son rythme reggae, son accordéon et sa nouvelle mention du "genius angel".
Les cinq reprises des Lonesome Brothers sont toutes tirées de leurs deux premiers albums, Lonesome brothers et Diesel therapy, sortis en 1997 et 1999. Entre ballades et country rock, elles sont très bien aussi, particulièrement Going blind, Big shakedown (on dirait vraiment du Westfield) et Eyes wide open avec ses cuivres.
Allez, procurez-vous Alone with the Lonesome Brothers et  mettez-vous comme moi à espérer que le bonheur familial et les obligations professionnelles de Steve Westfield lui permettront dans un proche avenir de revenir donner ses concerts à rallonge en Europe. A défaut, je pourrai me contenter d'un nouvel album...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Steve W c'est un de ceux qui font l'honneur du mot "rock", un grand qui suit sa route sans vouloir paraître ni grand ni ceci ni cela. je pense aussi à bobby B junior et à Howe G pour cet état d'esprit.
Il y a des pépites dans l'ensemble de ses disques, qui résistent au temps et en plus les paroles sont souvent bonnes.
Bon article pour commencer la semaine paulo!
Ph