18 mars 2011

THE THE : Sweet bird of truth


Acquis à la Clé de Sol à Reims au printemps 1986
Réf : TRUTH 1 -- Edité par Some Bizarre / Epic en Angleterre en 1986
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Sweet bird of truth -/- Themes from "The nightwatchman" : Harbour lights -- Sleeping juice

La vérité, ce n'est pas toujours aussi simple que vrai ou faux. Le bien n'est pas toujours si facile à différencier du mal. Et l'oiseau de paix n'est souvent pas aussi blanc que la colombe, sans que ça signifie pour autant qu'il soit noir comme le corbeau. Il peut très bien être noir et blanc, comme une hirondelle, ou gris et voler encore plus vite, surtout s'il est doté de moteurs à réaction et équipé de missiles...
C'est à ça que je pensais ce matin en écoutant les informations et en repensant à ce disque 1986 de The The, sa première sortie trois ans après Soul mining et le premier single qui annonçait l'album Infected.
Il y est question d'un aviateur américain qui s'écrase lors d'une mission de bombardement en Arabie. Matt Johnson a écrit Sweet bird of truth début 1986. Au moment où le disque est sorti, la Lybie a été bombardée par des chasseurs américains, en représailles à un attentat contre une discothèque de Berlin. Si ça vous rappelle quelque chose, c'est normal. C'était deux ans avant l'attentat de Lockerbie et vingt-et ans avant que Mouammar Kadhafi ne se fasse offrir un séjour de camping en plein Paris par les autorités françaises. Il ne s'agissait pas de vacances privées mais d'un séjour officiel et commercial en vue notamment d'acheter des fleurons de l'industrie du luxe nucléaire français. Pas de scandale, donc.
Voilà ce que Matt Johnson disait à propos de cette chanson vers 2002, au moment de la sortie de la compilation 45 rpm : “It was a strange song that one because I was getting more interested in religion or more specifically religious hypocrisy. The rise of Islamic fundamentalism I found really fascinating and terrifying at the same time. I still do. I wrote that song shortly before the air attack on Libya when Reagan tried to assassinate Gaddafi. It’s written from the point of view of a mercenary US fighter pilot who’s fighting a holy war yet has no real belief in God himself until the point of his own death.”.
Epic a tenté un coup commercial à la sortie de ce disque en annonçant une édition limitée à 7500 exemplaires disponible seulement une journée. Ça n'a pas empêché des exemplaires d'arriver jusqu'en France (quand je pense que j'étais prêt à payer 59 francs pour un maxi à l'époque...). Ça n'a pas non plus empêché le label de ressortir le disque l'année suivante, avec la même pochette et les mêmes titres, en changeant juste la référence catalogue, malgré aussi les rumeurs de censure, ou tout au moins d'interdiction de passages radio, au moment de la sortie originale du disque.
De toute façon, Sweet bird of truth est loin d'être un grand single pop, ou même l'un des meilleurs singles de The The. C'est quand même un titre efficace, qui fait bien passer son message (et je ne me souvenais plus que la voix féminine est celle d'Anna Domino). Les deux instrumentaux de la face B ont surtout pour eux d'être difficiles à trouver en-dehors de ce maxi, mais ils n'ont rien de renversant. Non, ce qui est fascinant, c'est combien de fois ce disque a pu se retrouver d'actualité au cours du quart de siècle qui s'est écoulé depuis sa sortie initiale...



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