21 mars 2010

TOWNES VAN ZANDT : Pancho & Lefty - The collection


Acquis chez Noz à Dizy le 19 février 2010
Réf : MS037 -- Edité par Music Sessions aux Pays-Bas en 2006
Support : CD 12 cm
16 titres

J'ai mis assez longtemps à vraiment découvrir et apprécier Townes van Zandt. Au début, c'était juste un nom sur les crédits de chansons de quelques groupes que j'aimais bien, mais ces reprises ne m'avaient pas assez accroché pour m'inciter à aller rechercher les versions originales. En fait, ce n'est qu'après sa mort en 1997 que je me suis vraiment mis à l'écouter : des compilations, des albums originaux et des live, officiels ou non, mais jusqu'à ce que je déniche cette compilation à vil prix chez un soldeur je n'avais acheté qu'un seul de ses disques, Documentary, sorti en Allemagne juste après sa mort.
Cet album paru dans la collection Music Sessions du label hollandais Weton fait partie de ce qu'on pourrait appeler la grande famille des éditions pseudo-légales. Comprenons-nous bien. A priori, ce n'est pas un disque pirate à proprement parler, simplement il est plus que probable que les droits pour éditer ce disque sous licence ont été négociés avec une société qui, si elle les a détenus pendant un moment, n'était sûrement pas habilitée à les céder à une autre société dans les années 2000.
Reste que, contrairement à de nombreux disques de ce genre qui proposent des versions live au son pourri ou des réenregistrements tardifs des grands tubes, cette compilation de Townes van Zandt est uniquement constituée d'enregistrements originaux parus à l'origine sur les nombreux albums qu'il a sortis chez Poppy/Tomato entre la fin des années 1960 et le milieu des années 70.
La sélection est judicieuse et on trouve parmi ces seize titres quasiment  tous ceux de TVZ qui sont en train de devenir des classiques.
Il n'y a pas un seul titre mauvais là-dedans. Même ceux qui sont moins personnels, dans une veine traditionnelle, qu'elle soit folk (Blue Ridge Mountains, Turnstyled junkpiled) ou blues, comme White freightliner blues et Cocaine blues (tous les deux ici en version live), passent très bien la rampe.
Mais les sommets sont atteints sur les compositions de Van Zandt bien plus noires que des blues, comme For the sake of the song, Waitin' round to die, avec un superbe travail de production sur les percussions, et Kathleen. Quand j'écoute cette dernière, dominée par une voix profonde et des violons menaçants, je me dis que les Tindersticks ont quand même pris le risque de se brûler les ailes en reprenant cette chanson : tous les ingrédients qui ont fait le succès de leur première formule semblent concentrés ici en moins de trois minutes.
Parmi mes titres préférés, il y a aussi les deux monuments de narration tragique que sont Tecumseh Valley et Pancho and Lefty.
J'aime aussi beaucoup To live is to fly (Vivre c'est fuir) mais, pour que cette compilation soit presque parfaite, c'est à dire pour qu'elle contienne à peu près toutes mes chansons préférées de Townes van Zandt, il aurait fallu enchaîner avec I'll be here in the morning, une autre très belle chanson d'amour, presque positive celle-là ("Ferme les yeux, je serai encore là au matin"), même s'il reste un bémol puisque le vers suivant précise, ("Ferme les yeux, je serai encore là un certain temps").

Sa famille ayant récupéré en justice les droits sur son oeuvre, je vous conseille de vous rendre sur le site officiel pour consulter le catalogue des rééditions récentes si vous cherchez un disque de Townes van Zandt.


I'll be here in the morning par Townes van Zandt, en "concert privé" dans une chambre de l'Holiday Inn de Houston en 1988 !

3 commentaires:

Much a dit…

Nom croisé au détour d'une errance cybernétique, vaguement en quête de "nouveaux" sons à faire glisser dans mes conduits auditifs, j'ai écouté l'album éponyme, "Townes van Zandt" donc, sorti en 1970 je crois, sur deezer. Album qui s'ouvre sur "For the sake of the song" et contient "Waitin'around to die" et "I'll be here in the morning". Je ne cite que ces trois-là, parce il en est question ici mais l'album dans son entièreté m'a fait frémir les pavillons de contentement. C'est doux, mélancolique à point, délicat. Très bien, en somme.

Pol Dodu a dit…

Much,
Sur Townes van Zandt, nous sommes donc d'accord !
Je ne sais pas si c'est une coïncidence mais il y a eu justement aujourd'hui un billet publié sur lui sur le blog A la recherche des sons perdus.

Much a dit…

C'est exactement ça ! J'ai lu le billet, je me suis dit "Tiens, j'y tendrais bien l'oreille à celui-là!"
Aussitôt dit, aussitôt fait. Comme j'étais contente, j'ai cherché ce que les internautes en disaient et j'ai trouvé ta chronique ( que j'aime bien, d'ailleurs. Je vais venir flâner plus souvent ici, moi... )
Par contre je n'ai pas trouvé des masses d'autres choses à son sujet, c'est dommage, mais ça confirme qu'il n'a pas eu droit à la reconnaissance qu'il méritait, et mérite toujours, finalement.