07 novembre 2009

BAGAD FEMININ NOMINOE (REDON) : Folklore breton


Acquis sur le vide-grenier de Magenta le 11 octobre 2009
Réf : FY 2344 M -- Edité par Festival en France probablement vers 1963
Support : 45 tours 17 cm
8 titres

Après le Aimable et le Mario Bua, voici le troisième (et dernier pour l'instant) disque improbable ramené de Magenta cette année.
Autant, quand j'en ai l'occasion, j'apprécie toujours d'écouter des prestations de fanfares, quel que soit leur genre musical, autant j'achète rarement leurs enregistrements. Aucun disque ne parvient à capter de façon suffisamment efficace les vibrations de l'air provoquées par les percussions et le bourdon des cornemuses que l'on ressent physiquement lorsque l'on est à proximité des musiciens.
Mais là, outre la pochette bucolique, c'est l'association de "féminin" à "bagad" qui m'a attiré l'oeil.
Déjà, j'ai appris des choses puisque je pensais que cette formation musicale particulière de groupe de sonneurs qu'est le bagad était vieille comme la Bretagne, alors qu'en fait elle ne s'est stabilisée sous cette forme que depuis les années 1940. Ensuite, comme beaucoup je pense, je connais surtout le Bagad de Lann Bihoué, la formation militaire popularisée par Alain Souchon qui est l’un des moyens privilégiés des relations publiques de la Marine. Et, même si ce dernier Bagad est actuellement mixte, on n'a pas l'habitude d'associer le militaire au féminin, et encore moins au féminisme, car, à n'en pas douter, fonder en 1956 à Redon un groupe 100% féminin comme le Bagad Nominoë n'avait rien d'anodin.
Filles ou pas, une fois le bras posé sur le disque, on ne fait pas et on ne cherche pas à faire de différence. Les bombardes et les binious sonnent, les batteries claquent et moi, comme je ne me refais pas, je préfère les titres les plus rythmés et rapides comme l'Air du roti (Son ar rost), Bale merch'ed Redon (Marche des filles de Redon) ou Les rondes, même si ce dernier titre est profondément rayé sur mon exemplaire.
Après plus de cinquante ans, on est content de savoir que le Bagad Nominoë, bagad de 5e catégorie, existe toujours. Son costume, originellement kabig blanc, jupe noire, béret noir avec des pompons blancs et noirs, a été modifié par deux fois, en 1972 (robe noire et blanche) et en 1994 (gilet de la région), date à laquelle le groupe est devenu mixte, ce dont un partisan de la mixité comme moi ne peut que se réjouir.
Quant à Soazig Noblet, fondatrice et directrice pendant au moins cinq ans du Bagad,
elle a continué à oeuvrer pour la diffusion de la musique bretonne en collectant de nombreuses chansons et en entreprenant l'étude et la diffusion de la harpe celtique. Le site de sa fille Enora Laouenan nous apprend qu'elle a créé en 1968 le groupe Les Tregeriz, formation qui a enregistré plusieurs disques et qui se produisait en public encore récemment.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent,tout simplement, belle pochette, belle histoire, j'en vois bcp par ici (nantes) des diques bretons mais celui là je le chinerais sans pb.9a m'apprendra de quitter le 51!ph

Pol Dodu a dit…

Pour ceux qui veulent en savoir plus, l'histoire du Bagad Nominoë de Redon est retracée dans un chapitre entier qui lui est consacré dans le livre "La ruralité en 'Fêtes' : Hommage aux bénévoles" de Jacques Gervis, qui vient de paraître (Editions Garlan, Fougères). Ce billet y est même cité !
Plus d'informations dans ces différents articles de Ouest-France, pages de Redon, Parigné et Ploërmel.