11 août 2009

TAMMY WYNETTE : Stand by your man


Acquis d'occasion dans la Marne vers 2006
Réf : EPC 7137 -- Edité par Epic en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Stand by your man -/- Your good girl's gonna go bad

Ouh la la. Pendant très très longtemps, je n'aurais pas approché Tammy Wynette avec des pincettes, même après que The KLF soit allé la débaucher au fin fond des States pour la version single de Justified and ancient. Pourquoi tant de haine, ou plutôt de dédain mal placé ? Parce que Tammy Wynette représentait pour moi tout à fait l'establishment country qu'il était de bon ton de mépriser (avec plein de bonnes raisons, d'accord mais pas sans nuances), et surtout parce que Tammy Wynette c'était avant tout pour nous en Europe Stand by your man. Et les paroles de Stand by your man ça donne à peu près ça :
  • Parfois c'est dur d'être une femme
    De donner tout son amour à un seul homme
    Tu passeras de mauvais moments
    Lui il prendra du bon temps
    A faire des choses que tu ne comprends pas
    Mais si tu l'aimes, tu lui pardonneras
    Même si tu ne le comprends pas
    Et si tu l'aimes
    Oh sois fier de lui
    Car après tout ce n'est qu'un homme
    Soutiens ton homme
    Donne-lui deux bras pour s'accrocher
    Et quelque chose de chaud où se réfugier
    Quand les nuits sont froides et solitaires
    Soutiens ton homme
    Et dis au monde que tu l'aimes
    Continue à lui donner tout l'amour possible
    Soutiens ton homme


Chanter ça en 1968, à 26 ans, avec un mariage, trois enfants et un divorce au compteur, c'était à coup sûr ne pas s'affirmer comme une protestataire en puissance. On comprend que les mouvements féministes aient pris ce tube (n°1 des charts country, n°19 des charts pop) en grippe à l'époque.
En l'écoutant attentivement, la chanson elle-même n'est pas si mauvaise. C'est de la country très traditionnelle, certes, avec une pedal steel un peu plaintive qui accompagne certains couplets, mais il n'y a rien de sirupeux et l'attaque des refrains, avec tous les instruments ensemble (guitare électrique, basse et steel notamment) n'est pas violente, je n'irais pas jusque là, mais étonnamment agressive, surtout pour une chanson que le propriétaire original de mon exemplaire, sûrement un DJ professionnel, avait classée comme slow.
Bizarrement, pour une raison ou pour une autre, cette chanson n'est sortie en single en Angleterre qu'en 1975, mais ça a été un gros tube, et c'est à ce moment-là que le 45 tours est sorti dans toute l'Europe, avec souvent la mention "N°1 en Angleterre", comme pour ce pressage français.
Même si Stand by your man est justement considérée comme un classique, je ne crois pas que ça ait fait un gros tube en France. Reste que ce 45 tours est assez courant et j'ai dû le laisser passer des dizaines de fois avant de me décider à l'acheter. Et si au bout du compte j'ai sauté le pas, outre que le disque était en bon état et pas cher, c'est avant tout parce que la face B de cette édition européenne propose Your good girl's gonna go bad, la chanson titre du premier album de Tammy en 1967, un titre qui m'intéressait car il est repris en version instrumentale sur l'album Jonathan goes country. C'est ce titre que le DJ a soigneusement rayé pour ne pas se tromper de face, sur la pochette et sur la rondelle.
Musicalement, le ton n'est pas le même que sur la face A. Là, on est dans une ambiance honky-tonk, avec de la country presque rock'n'roll, un peu dans l'esprit de ce que faisait Buck Owens. Par contre, pour les paroles, on n'est pas si loin que ça de Stand by your man, puisque la chanson met encore en scène une femme bien sous tous rapports (qui n'a même jamais vu l'intérieur d'un bar), qui menace son mari de mal tourner, si c'est vraiment ça qui l'attire chez les femmes. Elle envisage même de se maquiller comme un camion volé et d'apprendre à aimer le goût du whiskey !
Avec un autre point de vue, le même genre de situation sera repris par George Jones (mari de Tammy Wynette de 1969 à 1975) en 1968 avec Your angel steps out of heaven : là, c'est un gars qui prévient le mari que son ange d'épouse qui a fait de leur foyer un paradis fréquente une autre sorte de paradis quand il est au boulot, là où il y a de la musique et où elle peut se faire payer à boire.
C'est cette chanson que JC Brouchard vient de reprendre en face A de son 45 tours virtuel, sur Vivonzeureux! Records, avec un léger glissement de sens , puisque, de Your good girl's gonna go bad (Ta gentille femme va mal tourner) on est passé à Your good guy's gonna go bald (Ton beau mec va devenir chauve) !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

nous exigeons la version "available" de ce nouveau 45tours !
: )
le vieux thorax

Pol Dodu a dit…

Ah, Cher Vieux Thorax,
Tu sais bien comme moi qu'on ne peut pas tout obtenir avec un simple claquement de doigts, une baguette magique ou un clic de souris.
Moi aussi, j'aurais aimé publier directement ce 45 tours dans la collection "Available". Je vais en parler à l'artiste et à l'Orchestre. Continue d'y rêver, on ne sait jamais...