20 décembre 2008

WIRE : Wire on the box : 1979


Acquis par correspondance chez Posteverything en Angleterre en novembre 2004
Réf : PF7TV -- Edité par Pink Flag en Angleterre en 2004
Support : DVD 12 cm & CD 12 cm
20 titres + 1 interview

J'avais décidé que je me méritais bien de m'offrir un cadeau et mon choix s'était porté sur ce Wire on the box, un document d'archive édité par Wire sur son propre label. Il faut dire que j'aime bien cette idée d'associer un DVD musical avec le CD de sa bande sonore et puis, je n'ai jamais vu Wire en concert et, même si ma première rencontre avec un souvenir live du groupe, le désastreux Document & eyewitness enregistré en 1980 lors du dernier concert de leur première période, m'a laissé un goût amer, j'espérais bien que ce concert enregistré le 14 février 1979, pile entre les sorties de Chairs missing et de 154, mes deux albums préférés de Wire, serait beaucoup plus intéressant.
Et je n'ai pas été déçu. Déjà, il y les images, enregistrées pour l'émission Rockpalast en Allemagne, une émission qu'on connait en France parce qu'Antoine de Caunes en a rediffusé quelques éditions au début des années 80 dans Chorus (je ne pense pas que ce concert de Wire en ait fait partie).
Après une courte introduction par le présentateur, Wire attaque Another the letter, un titre qui, comme dans la version studio, est terminé au bout d'une minute, ce qui laisse un instant le public interloqué avant qu'il se mette à applaudir, mais ce qui est suffisant pour que je me sois rendu compte d'une chose : je n'avais jamais auparavant vu Wire en action ! Certes, j'ai vu des photos de Wire, dans des magazines ou des livres mais pas en gros plan au recto des pochettes de disque, ce n'est pas le genre de la maison, mais là, voir le groupe filmé sur la durée c'est tout autre chose, et c'est suffisant pour en savoir tout de suite beaucoup plus sur l'apparence et la personnalité des membres du groupe, qui sont très contrastées.
Les deux musiciens le plus en avant sont les deux vocalistes. Le chanteur principal et guitariste Colin Newman, en chemise blanche et cravate stricte, une tenue qui pourrait définir le stéréotype du jeune homme chic de la new wave, sauf que, comme j'imagine pour Ian Curtis ou Philippe Pascal, cette tenue ne suffit pas à contenir l'énergie et les émotions du chanteur, loin d'être un frêle intellectuel, dont les veines saillent du cou solide lorsqu'il chante.
Graham Lewis, le bassiste et chanteur, je n'avais aucune idée de son apparence physique. Avec sa combinaison design et son côté brun ténébreux, il aurait pu être la "rock star" du groupe. Je n'imaginais pas non plus son importance dans le groupe en tant que chanteur : à deux voix avec Colin Newman c'est souvent très efficace, comme sur Practice makes perfect et Being sucked in again par exemple, et surtout, il a fallu ce DVD pour que je découvre que Blessed state, un de mes titres préférés de 154, était chanté par Lewis et non pas par Newman !
Le guitariste Bruce Gilbert semble être la discrétion même. Habillé en noir, abrité près de son ampli, caché derrière les deux autres, cela ne l'empêche pas de sortir des sons aussi impeccables qu'improbables de sa guitare ni d'être le seul auteur — paroles et musiques — de certaines des chansons interprétées.
Le batteur Robert Gotobed pourrait être une caricature de batteur : grand, sportif, son look tranche avec celui, assez strict de ses compères : au bout de dix minutes il quitte son tee-shirt gris informe pour jouer torse nu. En-dessous, il est en pantalon de survêtement recouvert d'un short ! Sauf qu'on s'attendrait à ce qu'il soit extraverti, ce qui ne semble pas du tout le cas : au cours de l'interview qui suit le concert, le présentateur, dont c'est au moins la seconde interview du groupe, se moque gentiment de lui en lui posant directement une question, vu que c'est apparemment le seul moyen de lui arracher quelques mots.
Wire enchaîne 19 titres en moins d'une heure, en se contentant la plupart du temps d'annoncer au public le titre du morceau qui va suivre. Au moment où ils remontent sur scène pour jouer un rappel, un spectateur commet la faute de goût de réclamer I am the fly, ce à quoi répond assez froidement "We don't play requests", et le groupe enchaîne alors sur Pink flag, le morceau-titre de leur premier album et le seul extrait qu'ils ont joué ce soir-là de ce "vieil" album sorti quinze mois plus tôt ! Le reste des titres se répartit à part à peu près égales entre extraits de Chairs missing, sorti six mois plus tôt (on apprend dans l'interview que c'est la première fois ce soir-là qu'ils interprètent sur scène l'excellent Heartbeat) et titres alors inédits, pour la plupart déjà enregistrées comme démos le 14 décembre 1978 (éditées sur Behind the curtain) et sortis dans les mois suivants sur le single A question of degree et sur 154.
Au bout du compte, le CD de Wire on the box est un album live d'excellente facture et le DVD, la seule apparition télévisée vraiment conséquente du Wire de l'époque qui subsiste, un document d'archive inestimable, notamment pour les fans français du groupe qui n'ont quasiment pas eu l'occasion de les voir en action : si on en croit la gigographie disponible sur leur site, le seul concert français du Wire première époque a eu lieu un mois après celui-ci, le 11 mars 1979 à Paris, dans le cadre d'une tournée en première partie de Roxy Music !

Ce disque est en vente chez Pink Flag.

5 commentaires:

KMS a dit…

Je n'ai pas souvenir que ce Wire at Rockpalast ait été diffusé... mais mes souvenirs s'étiolent... les seuls rockpalast dont je me souvienne sont le J Geils band, Patti Smith et je crois bien Joe Jackson... j'ai la faiblesse de penser que je me serais souvenu de Wire (mais ce n'est pas certain...)

Anonyme a dit…

J'ai eu la chance de voir Wire sur scene avant même la sortie de Pink Flag. C'était à Londres dans les sous-sols de l'Ecole d'Art, pas loin du Royal Albert Hall (si je me souviens bien). Wayne County & The Electric Chairs étaient en tête d'affiche et le groupe de première partie annoncé au programme était les Art Attacks. Pendant longtemps j'ai d'ailleurs été persuadé d'avoir vu les Art Attacks ce soir-là. Ce n'est que lorsque Pink Flag est sorti que je me suis aperçu qu'ils avaient été en fait remplacés par Wire. le groupe jouait très punk dans ces années-là, très sec et cinglant. Mais ils étaient déjà chic et arty avec leurs chemises blanches dont les manches bouffantes avaient été soigneusement lacérées dans le sens de la longueur et renouées au poignet.

Pol Dodu a dit…

Jean-Pierre,
Merci pour ce témoignage de première main !
En face du Royal Albert Hall, il y a l'Imperial College. J'imagine que c'est là que tu as vu Wire, le 7 octobre 1977 selon la gigographie.
A ce moment, le groupe devait justement être en train d'enregistrer Pink Flag...

Anonyme a dit…

Ouh là, cette gigographie est vraiment impressionnante !
Je pense plutôt qu'il s'agit du concert du 3 juin au Royal College of Art (pas de billet souvenir, on avait juste droit à un tampon encré sur la main).

Charlie Dontsurf a dit…

Oui, très impressionnante cette gigographie. Le concert, très impressionnant aussi, du Nouveau Casino à Paris, c'était il y a déjà 8 ans : je n'en reviens pas.
J'ai eu chaud, à un moment, il n'y avait plus de billet en vente, mais je serai du prochain, le 12 février au Point Ephémère. Le nouvel album Red Barked Tree est déjà disponible sur le site du groupe avec un ep en bonus pour les 2000 premires acquéreurs.