05 mars 2007
OP8 : Sand
Acquis par correspondance chez Action Records en Angleterre fin 1997 ou début 1998
Réf : VVR5000373 -- Edité par V2 / Thirsty Ear en Angleterre en 1997
Support : CD 12 cm
Titres : Sand (Radio edit) -- Cracklin' water -- Lost in space
Je ne sais plus si j'ai acheté ce CD au prix fort. Pas tout à fait j'espère, car c'est vraiment un disque pour les complétistes : les trois titres sont extraits de l'unique album d'OP8, "Slush"; le "Radio edit" de "Sand" consiste uniquement en la suppression des 25 premières secondes de feedback de la chanson (qui évoquaient pourtant bien un vent de tempête du désert, mais qui n'étaient pas pratiques pour les programmateurs radio); et la pochette est tout sauf inoubliable !
En fait, c'est typiquement le type de disque sorti uniquement pour satisfaire le marché anglais, excessivement gourmand en singles à courte durée de vie pendant des années. Cela a eu de nombreux avantages pour les amateurs (nombreuses faces B inédites) et des inconvénients (remixes inutiles, mauvaises faces B, budget explosé...).
Ce single fonctionne bien, pourtant, comme un résumé équilibré de "Slush", soit la collaboration entre Giant Sand et Lisa Germano : une reprise en duo par Howe Gelb et Lisa, un titre écrit par Howe (mais chanté principalement par Lisa) et un titre écrit et chanté par Joey Burns. A mon goût, on aurait pu encore faire mieux, en y ajoutant un titre écrit par Lisa Germano ("If I think of love", mais apparemment ce titre avait été réservé pour la face A du single suivant) et en préférant "Never see it coming" (un chef d'oeuvre, musique de Joey, paroles et chant de Howe) à "Lost in space".
La reprise de "Sand", à l'origine un duo Lee Hazelwood / Nancy Sinatra, est excellente. Le chant est parfait, et ils ont donné une tonalité particulière à la chanson en intervertissant les rôles (Howe chante la partie de Nancy, Lisa celle de Lee), ce qui détruit le côté macho de la chanson originale. Musicalement, c'est parfait aussi, avec une base un peu Calexico, sans surprise, et une interaction bien vue entre la guitare saturée et l'orgue. OP8 s'est tellement bien approprié cette chanson que, la semaine dernière, en commentant un concert d'Isobel Campbell et Mark Lanegan, Bernard Lenoir a présenté leur version de "Sand" comme une reprise d'OP8, alors même qu'il venait de comparer le duo à Sinatra et Hazelwood !
J'ai longtemps eu du mal à me faire au chant de Joey Burns sur "Lost in space", mais c'est devenu depuis longtemps une chanson que j'aime bien sans retenue, et j'apprécie particulièrement le petit rythme de guitare qu'on entend notamment dans l'intro.
"Cracklin' water" est un des sommets de "Slush". C'est une des chansons d'Howe Gelb les plus pleines d'émotion, dans une version très travaillée dont l'ambiance et le son annoncent "Chore of enchantment", avec en plus l'apport de Lisa Germano, au chant et au violon, et la présence presque constante derrière celle de Lisa de la voix de Howe, pour ce qui, contrairement à "Sand", n'est cependant pas du tout un duo : Howe chante en contrepoint, fait les choeurs, ou bien on a l'impression qu'il souffle les paroles à Lisa ou encore qu'elle rechante par-dessus un précédent enregistrement du chant par Howe !
OP8 a tourné en Europe à l'automne 1997. J'ai eu la chance de les voir sur scène le 13 octobre, et de les interviewer juste avant en direct sur La Radio Primitive. Malheureusement, un voile de tristesse recouvrait ce concert : Howe Gelb était absent car il avait dû se rendre au chevet de son ami Rainer.
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