12 juin 2021

THE CHEMICAL BROTHERS : Setting sun


Acquis neuf en France en 1997
Réf : CHEMSD4 - 7243 8 93865 2 3 -- Édité par Freestyle Dust / Virgin en Angleterre en 1996
Support : CD 12 cm
Titres : Setting sun (Full length version) -- Setting sun (Radio edit) -- Buzz tracks -- Setting sun (Instrumental)

Le groupe a beau avoir été découvert par Alan McGee avant de devenir le plus grand succès commercial de Creation, aucun disque d'Oasis n'a été chroniqué ici et ce n'est pas demain la veille qu'il y en aura un. Certes, même s'ils ont rarement transcendé leurs influences rétro, j'apprécie certaines chansons du groupe, à commencer par Supersonic, mais ils m'ont porté sur les nerfs dès leurs premières interventions médiatiques et ça n'a fait qu'empirer ensuite. Pour rester à Manchester et à peu près à la même époque, Oasis c'est comme si les Stone Roses, qui ont eux produit un grand album et quelques excellents singles, étaient composés de deux tanches comme Ian Brown au lieu d'une, accompagnées de trois mannequins interchangeables.

Les très rares fois où je me suis retrouvé dans quelque chose approchant une rave, c'était dans des événements très cadrés organisés par des festivals, aux Transmusicales notamment. Mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier de nombreux disques house/techno/hip hop diffusés dans des événements de ce type. J'ai notamment acheté et diffusé à la radio une bonne partie des premiers disques des Chemical Brothers, dont ce single, Setting sun, sorti fin 1966, l'année suivant le premier album Exit planet dust, et inclus en 1997 dans le deuxième album Dig your own hole. C'est un duo de DJ/producteurs comme le genre en a produit beaucoup, avec une musique utilisant de nombreux disques échantillonnés, qui font régulièrement appel à des chanteurs pour rendre leurs compositions plus humaines (et plus accessibles aussi, sûrement).

L'histoire de Setting sun reflète bien le caractère de Noel Gallagher. Lui et les Chemical Brothers s'appréciaient, mais il s'est plaint qu'on ait fait appel à Tim Burgess des Charlatans plutôt qu'à lui pour Life is sweet sur Exit planet dust. Ils ont donc convenu d'une collaboration. Les Chemical Brothers lui ont passé une cassette démo, Noel a écrit des paroles (en retravaillant celles d'un vieux titre inédit d'Oasis). L'enregistrement du chant s'est fait un soir à toute vitesse, mais ensuite le single a mis longtemps à sortir car il a fallu négocié contractuellement cette participation du guitariste-chanteur du groupe n°1 du moment avec un groupe signé sur un autre label. Au bout du compte, la participation de Noel Galllagher, qui n'est pas mise en avant sur la pochette, a quand même permis aux Chemical Brothers de décrocher leur premier n°1 des ventes. Ils rééditeront cette performance avec le single suivant, Block rockin' beats, sans aucune association avec Oasis cette fois.

Si vous voulez avoir une idée de ce qu'aurait pu donner une version Oasis de Setting sun (ou Comin' on strong plutôt, son titre original), vous pouvez écouter une démo/répétition de 1992-1993 chantée par Liam. Ça s'étire sur inutilement sur plus de six minutes, mais il faut prendre en compte le fait que cet enregistrement n'avait pas vocation à être publié. On peut aussi se fader une version solo acoustique par Noel Gallagher de 1997 (après la sortie du single, donc). C'est juste pénible.

La pochette a beau être gentillette et très rétro seventies, Setting sun par The Chemical Brothers c'est du lourd et ça mérite complètement l'appellation de Big Beat. Les synthés et échantillons sont triturés au point de devenir du bruit, un procédé digne de  l'utilisation de sirènes par Public Enemy. La voix de Noel Gallagher, saturée et trafiquée, n'est pas mieux traitée. Il y a une forte influence de Tomorrow never knows (au point que les avocats des Beatles s'en sont inquiétés et ont vérifié qu'il n'y avait pas de sample illégal, apparemment), mais alors c'est comme si on avait placé le disque original dans le tambour d'une machine à laver installée dans l'une de ces énormes enceintes d'ampli Marshall !
La version dite Instrumental prolonge l'assaut sur nos oreilles de sept minutes (une version live au Lowlands Festival 1997 a été publiée en face B du single Private psychedelic reel).

Sur ce single, la face B Buzz tracks est un instrumental un peu hip hop plus tranquille que le titre principal.

The Chemical Brothers ont diffusé un nouveau single ce printemps, The darkness that you fear, en prélude à un nouvel album.


2 commentaires:

Rémi a dit…

Tu m'étonnes que c'est une resucée de Tomorrow never knows! Bien gentils sur ce coup-là les gardiens des droits des scarabées... Mais ça envoie du bois, y'a pas à dire. Dans le genre, je préférais Fat boy slim.

Pol Dodu a dit…

Apparemment, ce qui les a sauvés c'est que, contrairement à des remixes qu'ils passaient en tant que DJ dans les soirées, il n'y a pas dans leur titre de samples directs du disque des Beatles...