25 janvier 2020

DAVID OLNEY : Omar's blues


Acquis par correspondance chez Glitterhouse ou chez Parallèles à Paris dans les années 2000
Réf : DEAR 0016 -- Édité par Dead Reckoning aux Etats-Unis en 2000
Support : CD 12 cm
14 titres

J'évite de manière générale de chroniquer des disques en fonction de l'actualité nécrologique, mais les circonstances particulières de la mort de David Olney m'ont suffisamment marqué pour que j'aille rechercher le seul disque que j'ai de lui.
En effet, comme me l'a appris le NME (une information également relayée par Les Inrocks), David Olney est mort le 18 janvier en plein concert alors qu'il partageait la scène du 30A Songwriters Festival en Floride avec Amy Rigby et Scott Miller. Pendant la troisième chanson qu'il interprétait ce soir-là, une reprise de Bluebonnet girl de Jack Murray, il s'est interrompu, s'est excusé, a fermé les yeux, baissé la tête et c'était fini.
Plus encore que les circonstances particulières de sa mort, c'est la diffusion de sa prestation plus tôt le jour même, en direct dans l'émission Acoustic Interlude d'une radio locale qui m'a vraiment marqué. Je suis souvent saisi d'une sorte de vertige quand je vois dans un documentaire une personne très âgée mais en pleine possession de ses moyens, dont on sait qu'elle est décédée peu de temps après.
Là, on est avec lui pendant une demi-heure et il nous raconte quelques anecdotes, comme le fait qu'il s'est fait pousser la barbe après un séjour au Canada mais n'avait pas pensé que ça lui vaudrait d'être confondu avec le Père Noël par des enfants au moment des fêtes !
Après coup, certaines paroles prennent un sens particulier. Ainsi, il commence justement avec Bluebonnet girl, dont le premier vers est "Je n'ai pas besoin d'un autre paradis, j'en ai trouvé un dans ce monde". Plus tard, il explique que sa prochaine étape sera la semaine suivante à La Nouvelle Orléans pour Folk Alliance, et il dit que, y participer, c'est un truc à ne pas en revenir vivant (à cause de la nourriture et du bon temps). Et il termine avec sa chanson Running from love, dont le refrain est "You stand alone, they call you strong, all this strength is killing me. This strength is going to take me to my grave".


David Olney en direct pendant le 30A Songwriters Festival dans l'émission Acoustic Interlude de WUWF le 18 janvier 2020.

C'est par le catalogue mensuel de Glitterhouse que j'ai entendu parler pour la première fois de David Olney. Ils disaient beaucoup de bien de son album Omar's blues, sorti en 2000, soit à peu près au milieu de sa carrière discographique très prolifique qui compte une bonne vingtaine d'albums à partir de 1986.
Je ne sais plus par contre si j'ai commandé l'album à l'époque chez Glitterhouse ou, peut-être plus probablement, si je l'ai trouvé quelques années plus tard chez Parallèles.
Il y a visiblement un concept qui unifie cet album, même si je ne suis pas en mesure de le décrypter complètement. Le disque est découpé en trois parties, Omar in love, Reverend Omar et Omar in Hollywood, et chaque partie s'ouvre par une chanson différente intitulée Omar's blues.
Le tout a sûrement à voir avec l’œuvre ou la vie d'Omar Khayyam, dont un quatrain tiré de ses Rubaiyat est reproduit en ouverture du livret, mais je n'ai pas l'impression que toutes les chansons de l'album sont liées à ce thème, comme par exemple Paris incident qui, avec pas mal de clichés (valse, accordéon), met en scène un voleur, Jean Paul Levesque, et un inspecteur nommé Legarde.
J'aime beaucoup Omar's blues #1, une chanson enlevée, visiblement décalquée de Words of love de Buddy Holly. J'aime moins la numéro 2 mais j'aime bien la 3, acoustique et légère, un peu à la Sultans of swing de Dire Straits.
Les arrangements sont variés : la belle ballade If it wasn't for the wind est enchaînée avec Delta blue, qui débute très country, mais qui prend des couleurs très Nouvelle Orléans ensuite avec ses cuivres. Par contre, Absalom, avec son violon et son drone, nous emmène plutôt du côté de l'Irlande et Lazlo bénéficie d'un arrangement pour un quatuor à cordes.
Parmi les chansons qu'on peut écouter en ligne qui, en-dehors de If it wasn't for the wind ne sont pas obligatoirement mes préférées, il y a le quasi-boogie If I'd have known I couldn't do it et l'également électrique Basthsheba blues, mais aussi le plus traditionnellement country Solid gone et My wild youth et son saxophone.

Un bon paquet d'albums de David Olney est actuellement disponible chez Glitterhouse.

Aucun commentaire: