15 août 2025

BRIAN WILSON : Love and mercy


Acquis par correspondance via Discogs en août 2025
Réf : W7814CD / 921 032-2 -- Édité par Sire en Allemagne en 1988
Support : CD 7,5 cm
Titres : Love and mercy (LP version) -- One for the boys (LP version) -- He couldn't get his poor old body to move

Après la mort de Brian Wilson en juin dernier, j'ai notamment repensé à sa chanson Love and mercy, en me disant que c'est peut-être le tout dernier classique qu'il a composé.
C'est une chanson toute simple, aux paroles en trois très courts couplets de deux vers (très grossièrement sur la violence, la souffrance et la solitude dans le monde) et un refrain tout aussi court qui est une ode à l'amour et à la pitié.
Cette chanson a peu fait parler d'elle à sa sortie en 1988, mais elle a pris de l'importance par la suite. Elle a notamment donné son titre au film biographique sur Brian Wilson de Bill Pohlad, sorti en 2015.

J'ai fait des recherches, et j'ai retrouvé à quelle occasion j'ai fait la connaissance de Love and mercy. C'était en 2002, sur un CD compilation du magazine Uncut (un très bon cru, ce CD). La version qu'on y trouve est tirée du Live at the Roxy Theatre de 2000.
Comme toutes les versions parues après la version originale, elle est assez dépouillée et très belle. Brian Wilson avait pris l'habitude de terminer ses concerts avec cette chanson.

Cette première version, elle ouvrait l'album solo sans titre de 1988. Un album à la genèse des plus complexes. Certes, le fer de lance des Beach Boys relançait sa carrière après des années de maladie, mais il était sous la coupe de son médecin/gourou Eugene Landy.
Le générique de l'album est long comme deux bras (on y trouve l'excellent Andy Paley), Landy est abusivement crédité comme co-auteur de certaines chansons (cela sera rectifié lors des rééditions) et le son est assez typiquement années 1980.
Cela donne donc une version album de Love and mercy avec un arrangement assez quelconque, avec synthé et batterie à l'avenant, même s'il y a des voix à la Garçons de Plage.

Love and mercy est le second single qui a été extrait de l'album. Mon exemplaire est une édition mini-CD, un bel objet avec une pochette cartonnée ouvrante à la taille du CD (il existe une édition en boite plastique avec un adaptateur).
Autant la pochette de l'album est elle aussi assez quelconque, autant je trouve celle du single très réussie. Elle est due à Katsuhiko Hibino, un artiste japonais au profil très intéressant, qui est également président d'université et directeur de musée. Étant donné que le nom de l'artiste et le titre sont parfaitement intégrés à l’œuvre, je dirais que celle-ci a dû être réalisée spécifiquement pour la publication du disque.

Dans une réédition de l'album, on trouve en bonus un commentaire de Brian sur Love and mercy. Je n'ai pas tout saisi, mais il enchaîne sur une courte version en solo au piano de la chanson, qui est bien meilleure que la version album et qui peut être considérée comme une matrice pour les autres versions publiées, notamment la deuxième version studio sur l'album suivant I just wasn't made for these times (1995), la version acoustique en face B du single Walking down the path of life (2005) et la version instrumentale au piano sur l'un de ses ultimes albums (At my piano, 2021), sans compter les versions en public. 

One for the boys est un autre titre de l'album. C'est drôle car les crédits officiels donnés par le label sur YouTube indiquent que ce serait de fait un duo avec Andy Paley, où les deux joueraient plein d'instruments et chanteraient. Dans les faits, j'entends un titre complètement a cappella, sans paroles...! Le message n'est pas évident à décoder, mais il est plus que probable que les Boys à qui ce titre est dédié sont les Beach Boys.

Le dernier titre, He couldn't get his poor old body to move, est un inédit des sessions de l'album. Il est co-signé et co-produit par Lindsey Buckingham de Fleetwood Mac. On est en plein dans la recréation d'une chanson pop à la Beach Boys, avec un son actualisé. Dans ce style particulier, ce n'est pas mal et ça aurait très bien pu concurrencer Kokomo, le tube des Beach Boys à la même époque.

Cette chronique est dédiée à l'ami Charlie Dontsurf, qui a vu en quelques semaines disparaître les principales forces créatives des sites qu'il anime, beachboys.fr et ubudance.com. Avec aussi bien sûr une pensée pour Brian Wilson, David Thomas (grand fan des Beach Boys), et Andy Paley, qui lui est mort quelques mois plus tôt, en novembre 2024.




Brian Wilson, Love and mercy, en concert en 1989. Extrait de l'émission The Beach Boys - Endless Summer TV show.
Brian a l'air particulièrement en forme.
C'est la seule des versions live avec un arrangement pop-rock. Je l'aime bien et la préfère de loin à la version de l'album.
Il y a couplet en plus par rapport au disque : "I was praying to a God who just doesn't seem to hear. Oh, the blessings we need the most are what we all fear.".



Brian Wilson, Love and mercy, en concert au Radio City Hall de New York le 29 mars 2001 à l'occasion de An all-star tribute to Brian Wilson.


Brian Wilson, Love and mercy, en concert au Royal Festival Hall de Londres le 30 janvier 2002. Inclus dans la bande originale du film Love & Mercy – The life, love and genius of Brian Wilson.
Cette série de concerts a donné le CD/DVD Brian Wilson presents Pet sounds live. Andy Paley figure dans le groupe.




Aucun commentaire: