09 octobre 2016

DION : Les plus grands succès de Dion


Acquis chez Récup'R à Dizy le 24 septembre 2016
Réf : LD 619-30 -- Édité par Vogue en France vers 1964
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Une ressourcerie a ouvert cette année dans ma communauté de communes. Jusqu'à présent, je n'y avais pas fait de bonnes affaires, surtout parce que je n'y avais rien trouvé à mon goût, mais aussi parce qu'initialement, contrairement aux livres et aux CD, les vinyls étaient vendus trop chers. Désormais, les prix ont été divisés par deux pour s'aligner sur ceux d'Emmaüs, et c'est très bien comme ça.
Alors, quand j'ai décidé d'y passer un samedi matin de septembre, c'était plus par acquit de conscience qu'autre chose. Initialement, j'ai quand même trouvé deux 45 tours assez intéressants. Ensuite, j'ai hésité à regarder les 33 tours, car il y avait visiblement surtout de la variété et il me semblait bien qu'ils étaient déjà là lors de mon précédent passage. Mais je les ai regardés quand même vite fait et, à un moment, après avoir soulevé un carton de 45 tours posés sur des albums, j'ai révélé une affichette indiquant "Arrivage de la semaine" et je suis tombé sur un gisement d'une trentaine de 33 tours des années 1960, aux pochettes en parfait état, parmi lesquels, passablement excité, j'ai fait mon choix.
J'ai laissé quelques "surprise parties" que j'avais déjà ou qui ne m'intéressaient pas, des Petula Clark et de la variété-musette, mais je suis reparti avec onze albums, par Geno Washington and the Ram Jam Band, Nancy Sinatra, Sandie Shaw, Ray Charles, Josh White, Michel Paje, Miriam Makeba, Jack Hammer, Les Fantômes, ainsi qu'une compilation intitulée Shame and scandal in the family. Excusez du peu !
Ce qu'il y a d'assez bizarre dans ce lot c'est que, même si musicalement on y trouve des genres assez variés représentatifs de l'époque, les disques ont tous un point commun : qu'ils soient édités sur label Roulette, Pye, Mode, ou Reprise, ils ont tous fabriqués et distribués par Vogue. Soit ils appartenaient à un collectionneur monomaniaque qui n'achetait que des productions de cette maison, soit, plus probablement, ils viennent de chez quelqu'un qui avait un lien avec Vogue.
Pour vous présenter ce lot, j'ai choisi Les plus grands succès de Dion, une compilation "hully gully & twist", "spécial teenagers", pour sa pochette qui claque et aussi parce que je ne tombe pas tous les jours sur un album d'époque de Dion.
En groupe avec The Belmonts à la fin des années 1950 et en solo dans la première moitié des années 1960, après la folie rock 'n' roll et avant la Beatlemania, Dion a eu de nombreux succès aux États-Unis et dans le monde entier et pourtant, avant d'acheter ce disque, je n'aurais probablement pu en citer qu'un seul, The wanderer, que j'ai depuis longtemps sur une édition de la bande originale du film de 1979 The wanderers.
La musique de Dion, c'est de la pop, qui incorpore une forte proportion de doo wop, du rock et du rhythm and blues.
Les titres qu'on retrouve ici sont pris parmi ceux qu'il a enregistrés chez Laurie Records, en solo mais avec l'appui du groupe vocal The Del-Satins, de 1960 à 1962.
Le début de l'album est un peu décevant, y compris The majestic, qui était pourtant la face A du 45 tours où l'on trouvait l'excellent The wanderer. Mais, à partir de Love came to me, ça devient nettement plus intéressant.
Mon titre préféré de l'album est une reprise d'une chanson de Fats Domino de 1955, I can't go on. C'est un signe, mais c'est sûrement le seul titre du disque qui date de l'époque Dion and the Belmonts : Rosalie (I can't go on) est sorti sur un 45 tours en 1958, et Laurie l'a mis sur un album de Dion en 1963, après son départ du label pour Columbia. C'est ce qu'il y a de plus fou ici, avec des chœurs à la Papa oom mow mow. C'est bien plus sauvage que la version originale !
La face B est d'une excellente tenue, de Come go with me à
Runaround Sue, en passant par l'excellent Lovers who wander, Little Diane, avec peut-être bien un kazoo, Sandy et une reprise de Kansas City avec un solo de guitare d'autant plus remarquable qu'il y en a peu sur le reste du disque.
A certains moments en écoutant cet album, on se dit que les chansons de Dion font partie de celles qui, à la radio, ont dû bercer un Jonathan Richman d'une dizaine d'années.
Comme indiqué au dos de la pochette, plusieurs des succès de Dion ont été adaptés en français, comme Le vagabond (The wanderer) par Richard Anthony.
Les copains (Alain et Claude), qui étaient aussi chez Vogue, ont enregistré  La chanson de mon coeur (Runaway girl) et Indifèle (Runaround Sue), et j'ai trouvé deux autres adaptations de cette chanson,
Pas sincère par Les Vautours et Volage, pas très bien chantée ni jouée par Les Chaussettes Noires. "Infidèle", "Pas sincère", "Volage", la pauvre Sue en prend pour son grade, mais c'est pour une fois dans l'esprit des paroles originales, qui la présente comme sortant avec tous les gars de la ville.
Les tubes sont devenus plus rares pour Dion après 1965, mais aujourd'hui il continue d'enregistrer et de tourner, et a eu l'occasion au fil des ans de collaborer avec Phil Spector, Bruce Springsteen et Lou Reed, qui l'a invité sur New York.
Pour ma part, je me félicite de l'existence des ressourceries et autres boutiques caritatives, car ce n'est pas sur les vide-greniers que j'ai trouvé cette année des 33 tours et 45 tours de cet acabit.



Dion, The wanderer et Runaround Sue, à la télévision américaine (avec sûrement le son du disque remis sur les images). Pour le coup, je crois que j'apprécie mieux la musique sans ces images un peu ringardes.



Le 45 tours américain et l'EP français de 1961 dont la photo de pochette a été reprise pour cette compilation.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dion c'est un pan de l'histoire pop (entendre pour nous variété) rock US, succès phénoménal même ici car il représentait le compromis idéal entre la variété de papa et le rock n'roll hors norme du cousin. C'est sûr que ça a influencé jojo particulièrement en ce qui concerne les vocaux. Il y a de bonnes trouvailles effectivement et c'est parfois agréable d'écouter Dion, mais dans la durée c'est vite lassant car il a une fâcheuse tendance à interpréter les chansons de la même façon (kansas city par exemple est très proche de the wanderer). Pour moi Rosalie est le meilleur a ceci près qu'un solo de gt aurait fait toute la différence avec du pur rock n roll, En souvenir de mon adolescence je n'aurais pas laissé passer un disque de Dion, boutons ou pas. Ph

Anonyme a dit…

Le style italo-doo-wop est effectivement parfois répétitif dû à l'influence de...Dion. Son 1er album avec les Belmonts est divers, musclé, tendre avec des standards métamorphosés mais en restant très fifties (brut). Rosalie est pour beaucoup de rockeurs la référence. Le grand public se rassure avec Take good care of my baby, par exemple.
Il ya 25 ans ma chérie avait ramené un chaton femelle à la maison. On cherché un prénom pour celle qu'il allait être notre compagnon à 4 pattes pendant près de 18 ans. Après plusieurs hésitations alors que je tenais en main le LP précité nous décidâmes de la baptiser Laurie en référence à la maison de disque de Dion. Quand les gens nous demandaient le nom du chat: "Ah! Laurie, comme la chanteuse!?"...
La photo dans l' herbe me rappelle celle de Gene Vincent du EP Temptation baby.
Un autre Philippe.