18 août 2011

LES PLAYERS : Last space train (Danses modernes) - Disco chansons de France


Offert par Sonic Steph via Philippe R. à Nantes le 9 août 2011
Réf : P 8 -- Edité par Poulain en France dans les années 1960 -- Offert par le chocolat Poulain
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Last space train -- Nashville -/- Happy guitar -- Players theme

Je ne sais pas précisément ce qui a donné l'idée à Steph de m'offrir ce disque qu'il a trouvé en tout début d'année (J'ai ma petite idée quand même...), mais il ne pouvait pas mieux tomber ! En effet, je recherche un exemplaire de cet album (pochette ouvrante avec livret 4 pages agrafé à l'intérieur) depuis un bon moment. Ces albums ont été diffusés par Poulain dans les années 1960 et, s'agissant de Poulain, il existe également en plus des disques un album d'images à collectionner avec le même titre et la même couverture.
Ces albums contenaient chacun deux disques, pris au hasard parmi une liste de dix figurant du dos. Pour tout dire, en souvenir de celui que nous avions à la maison à l'époque (qui existe peut-être encore quelque part dans la famille, mais avec la pochette déchirée en deux parties, le livret disparu et les disques maltraités), j'en avais déjà acheté un exemplaire il y a un an ou deux, mais il contenait les disques 1 (Un soir à Vienne - Valses de Johann Strauss) et 9 (Accordéon musette), qui ne sont quand même pas très motivants. Il manque un des deux disques à l'album offert par Stéphane, mais au moins celui qui reste m'intéresse !
Si je m'étais mis en quête de cette Collection disco-chansons de France, c'est parce qu'elle me rappelle de très bons souvenirs, et ces souvenirs sont certainement liés à Tonton Poulain :



Je me souviens très bien où ça s'est passé : c'était au Cirque de Châlons, probablement au tout début des années 70, à une époque donc où le cirque n'accueillait pas encore l'école des arts du cirque : c'est là que se tenaient les matches de boxe et les réunions de catch de la ville et le café qui le jouxtait (la Coupole ?) était sûrement le plus grand PMU de la ville.
Je ne sais plus par contre à quelle occasion c'était. Peut-être le passage du Tour de France, puisque Poulain patronnait alors le Grand Prix de la Montagne, ou la foire-exposition (mais c'est peu probable car la foire a déménagé du Jard au parc des expositions dès 1969) , ou plus sûrement l'une des "grandes manifestations enfantines" où Tonton Poulain et son équipe d'animateurs étaient présents pour organiser "des jeux passionnants pour le grand plaisir des enfants et de leurs parents". Toujours est-il que, ce jour-là, autant que je m'en souvienne, avec mon frère et ma sœur nous étions sûrement accompagnés, mais pas par nos parents je crois, et nous avons sûrement eu affaire à Tonton Poulain, qui chantait finement "Viens Pou-Poule, viens Pou-Poule, viens Poulain, le meilleur chocolat c'est le chocolat Poulain" et nous avons en tout cas participé à des jeux passionnants, puisque nous en sommes revenus avec l'album de disques, certes, mais aussi et surtout un certain nombre de plaques de chocolat parmi lesquelles certaines avaient des saveurs surprenantes (au café, au raisin...). Un bel exploit familial, qu'on aurait aimé renouveler tous les jeudis !

Dans la liste des titres de la collection au dos de la pochette du disque, il est indiqué que le disque A8 (Last space train (Danses modernes)) est un disque des Spotnicks. Il y a dû avoir un hic dans la gestion du contrat de licence au dernier moment car on découvre sur l'étiquette du disque que les interprètes n'en sont pas les Spotnicks mais Les Players, même si ceux-ci reprennent bien deux des titres des suédois annoncés sur la pochette, Last space train et Happy guitar.
Je n'avais jamais entendu parler des Players, c'est pourtant un groupe français du début des années 60, issu de la scène du Golf Drouot, qui a eu une carrière non négligeable, sortant au moins huit 45 tours et un album 25 cm. Outre les Spotnicks, leurs productions en majorité instrumentales sont notamment influencées par les Shadows et Duane Eddy, avec cependant des particularités puisque la batterie est très souvent mise en avant et le quatuor compte un organiste/pianiste plutôt qu'un deuxième guitariste. Le groupe a notamment raté le coche avec sa version en français de The house of the rising sun des Animals : ils ont été les premiers à sortir Le pénitencier, mais on sait que c'est Johnny qui en a fait un tube...
Outre les deux reprises des Spotnicks, on a droit ici à deux originaux des Players (qui figurent sur leur album), Nashville, un titre un peu western complètement dans le style Spotnicks/Shadows qui a notamment été un succès au Japon, et Players theme, avec carrément un solo de batterie, ce qui ne doit pas surprendre car ces deux titres sont signés du batteur, Jean-Pierre Prevotat (et non J.H. Frevotat comme indiqué sur l'une des étiquettes du disque).
Jean-Pierre Prevotat, qui est mort au début de cette année, a marqué le rock français, puisqu'après la séparation des Players il a joué avec Triangle puis Magnum. Oeuvrant plus dans la variété, Hervé Roy, mort en 2009, a eu lui aussi une immense carrière comme compositeur, arrangeur et chef d'orchestre (il est même déjà cité une fois ici-même).

Magic Records a édité un double CD reprenant l'intégrale des Players.
A lire absolument : l'article sur Les players extrait de La belle histoire des groupes de rock français des années 60 par Jean Chalvidant et Hervé Mouvet.

Ajout du 20 août 2011

Hier, j'avais un petit bricolage à faire : rajouter une plaque à la serrure de la porte de la cour pour la protéger de la pluie, vu que le bois commence à s'abimer car y a deux trous d'anciennes serrure.
J'ai donc eu besoin d'une plaque en fer blanc. En cherchant dans le grenier, je me suis souvenu de la boite à sucre familiale, celle que nous avions à la maison dès avant 1971. Elle avait été recyclée par la suite en boite à forets et, un jour que mon père était venu bricoler chez moi, la boite a été cassée. Soit elle s'est effondrée sous le poids, soit, plus probablement, je l'ai écrasée malencontreusement en mettant le pied là où il ne fallait pas ! Au lieu de jeter toute la boite, j'en avais conservé la partie verticale qui, une fois dépliée, proposait un paysage en ombres chinoises avec la mention "Vieilles chansons de France", et j'ai laissé le tout mariner au grenier... jusqu'à hier.
De façon très exceptionnelle, j'ai réussi du premier coup à découper une plaque de la bonne taille dans les restes de la boite, à faire un trou pour la serrure élégamment placé là où était le "de" et à clouer la plaque sur la porte !!!
Par curiosité, j'ai cherché à savoir aujourd'hui d'où venait cette boite. Et bingo ! Elle fait partie d'une série de six diffusée par Poulain accompagnée d'un album d'images Les belles chansons de France !
Vu la quantité de chocolat à avaler, en plaques ou en poudre, pour avoir assez de points pour commander la boite, ceci confirme que notre famille, même gourmande, devait être fidèle à cette marque...


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme d'hab bon message.
Il y avait qd même quelque chose dans l'air (pas fait exprès celle la, c'est venu comme ça) avec les chocolatiers de l'époque puisque la marque Menier avait lancé son club "copains Meniers" (surement à voir avec "salut les copains") et offrait des disques et des places de concert rock (exemple: 1er set des stones à l'olympia, éh oui madame).
Depuis les sponsors industriels se sont guère manifestés il me semble et le rock lui même est devenu une industrie . Ph

Pol Dodu a dit…

Philippe,
Je suis arrivé "sur le marché" trop tard pour connaître les copains Menier, et visiblement à la maison on était plus chocolat (et images) Poulain !
Il y a eu au moins un disque des copains-copines Menier, visiblement pas très rock...

Bam Balam.records a dit…

Excellent. Merci!

Bam Balam.records a dit…

Ce qui est étonnant c'est que mon exemplaire du disque Poulain A8 (CHP 17014) est bien crédité sur le label central à The Spotnicks...et les titres sont: Last space train - comme çi comme ça / Western guitar - Happy guitar...ah la la que de soucis ;)

Pol Dodu a dit…

Effectivement, je ne sais pas ce qu'ils ont mamaillé chez Poulain (ils ont peut-être abusé du chocolat à la liqueur), mais c'est un beau chantier.
Je viens d'examiner mes deux pochettes qui contiennent trois disques.
Déjà, je pense qu'il n'y a qu'une seule pochette pour toute la série, ouvrante, prévue pour deux disques, avec un livret et au dos la liste des titres de la série A. Donc, une pochette avec plein de disques différents, c'est déjà pas simple.
Mais ces pochettes contiennent soit des disques de la série A, soit ceux d"une série P, mentionnée sur l'étiquette des disques uniquement, qui a dû venir après j'imagine.
Et pour ajouter à la confusion, il semble que cette série P cherche à dupliquer au plus près la série A, avec d'autres artistes, si j'en crois les deux exemples que j'ai sous la main :
- Le P 8 avec les Players, dans le même style que les Spotnicks et avec deux titres en commun.
_ Le A 1 et le P 1 tous les deux titrés Un soir à Vienne, avec les quatre mêmes valses de Strauss, mais pas dans le même ordre et surtout pas avec le même orchestre (Sous la direction de Johann von Silber pour le P 1).
Bon, il ne reste plus qu'à tenter de tout collectionner, en espérant qu'il n'y a pas de troisième série, mais c'est dommage que ces disques ne soient pas en chocolat...