23 août 2010

BIG AUDIO DYNAMITE II : The globe


Acquis probablement à La Clé de Sol à Reims vers 1992
Réf : 467706 2 -- Edité par Columbia en Europe en 1991
Support : CD 12 cm
10 titres

The globe est le premier album de la 2e version de Big Audio Dynamite (La 3e version s''est appelée Big Audio et la 4e Big Audio Dynamite, comme la 1ère).
En fait non, ça c'est ce que je croyais à l'époque, quand nous avons reçu ce disque à sa sortie à La Radio Primitive (J'ai acheté mon propre exemplaire quelques temps plus tard). Six mois plus tôt, BAD II avait déjà sorti un album/mini-album huit titres appelé Kool-aid, en édition limitée et seulement en Angleterre. Mais c'est pas non plus aussi simple que ça. Kool-aid est différent de The globe mais les deux disques sont indissociables : la plupart des titres du premier se retrouvent sur l'autre, parfois dans la même version, au point qu'on peut considérer Kool-aid comme un galop d'essai ou un brouillon de The globe.
Mais c'est bien de The globe qu'il est question ici, et même surtout de son premier titre, Rush. Ça ne veut pas dire que le reste du disque est mauvais, au contraire. Le son est bon, avec un bon équilibre entre les éléments pop-rock des compositions typiques de Mick Jones depuis le Clash et les éléments hip-hop et électros qui caractérisent le son de BAD. Tout n'est pas génial, mais il y a plusieurs titres que j'aime beaucoup (Can't wait, When the time comes, The globe, la ballade Innocent child) et le disque se termine de façon amusante avec The tea party, un résumé "baroque" de l'album chanté par Lorna Stuki dans le même esprit que celui de l'album de Pascal Comelade et Gérard Jacquet.
Mais The globe peut très bien se résumer au seul Rush, son titre d'ouverture, donc, l'une des grandes réussites de Mick Jones comme auteur-compositeur-chanteur avec Should I stay or should I go et, plus proche dans l'esprit et le temps, Contact.
La chanson débute directement par le chant, sans aucune intro, pour un couplet rythmé et super efficace à base de guitare rythmique et de percussions. Efficace, le refrain ("Situation no win, rush for the change of atmosphere. I can't go on so I give in. Gotta get myself right outta here") l'est encore plus, avec des choeurs et quelques bruitages. Le deuxième couplet démarre aussi sans accompagnement, puis arrive un piano (ou un sample de piano) avant que les percussions reprennent et qu'une ligne de basse arrive en renfort cette fois-ci.
Après le deuxième refrain, la chanson prend une autre dimension. Une voix (celle de Peter Sellers) vient commenter ("It's delightful delightful"), Mick Jones reprend le chant en faisant exprès de chanter faux  ("Rush for the change of atmospheeeere, eere, eere, eere, aa") et la voix continue : "I wish I could sing like that... the only thing that's important these days is rhythm and melody" et cette "coupure" de plus d'une minute continue avec une illustration musicale du rythme et de la mélodie avant que Mick Jones entame le troisième couplet. Entre les samples et l'humour, on n'est pas loin ici de l'esprit des Justified Ancients of Mu Mu.
Cette chanson de BAD II est celle de toutes les versions du groupe qui s'est le plus vendue. Il faut dire qu'elle a un historique d'édition assez chargé. Elle est d'abord parue sur Kool-aid, sous le titre Change of atmosphere. Ensuite, début 1991, quand CBS a réédité Should I stay or should I go, utilisé dans une pub Levi's, ça a été le plus grand succès de Clash (et leur seul n°1 anglais), mais c'est vrai aussi pour Rush qu'un malin du label avait collé en face AA/B du 45 tours car BAD était resté signé sur le même label, au grand dam des autres anciens membres de Clash.
Par la suite, en juin 1991, Rush est sorti en single en face A sous le nom de BAD II et a très bien marché aux Etats-Unis (N° 1 du chart spécialisé Modern rock). Sauf que, sauf que, la version single de Rush, tout comme les version remixées dance aussi longues qu'inutiles sur les maxis, omet le fameux break qui donne tout son sel à Rush. Le charcutage est fait à l'arrache au  ciseau. Ça n'enlève rien à la qualité intrinsèquement pop de la composition, mais  ça ôte quand même une partie du sens de l'oeuvre. L'américain DJ Funktual, qui s'est fait une spécialité du décryptage des samples de disques de hip-hop, est bien d'accord avec moi. Il s'éclate à mort au moment de la séquence incriminée, regrette que le label l'ait coupée sur le single et déplore que certains DJ, qui avaient la version complète, utilisaient deux exemplaires du disque pour zapper le passage incriminé :



Pour ma part, cette chanson m'a tellement plu que, dès la rentrée de septembre 1991, j'ai justement sélectionné tout le passage à partir du moment où Mick Jones chante faux pour l'inclure dans le générique de mon émission Vivonzeureux! (en attendant la mort...). Du coup, l'un des slogans de l'émission cette année-là était "Des rythmes et des mélodies 100% hip-pop optimiste".
C'est un peu étonnant car ce n'est pas la version single officielle, mais j'ai fini par dégoter une vidéo de la "bonne" version de Rush, celle de l'album The globe :






1 commentaire:

Bazarboy a dit…

Super article
et des plus érudits !

Rush est effectivement à mon humble avis un des meilleurs morceaux post clash du vieux Mick.

Plus globalement BAD m'a plus convaincu que BAD 2.

Megatop Pheonix est un méchant album.

J'ai mis la main sur la reissue du This is BAD et y a des 12" méchamment bons également.

J'ai balancé sur mon blog, pas mal de liens pour choper, toutes formations confondues, du mp3.

Keep it good job

Bboy