10 décembre 2023

WILSON PICKETT : New Orleans


Acquis chez Damien R. à Avenay Val d'Or le 11 juillet 2023
Réf : 750 019 -- Édité par Atlantic en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : New Orleans -- Everybody needs somebody to love -/- Mustang Sally -- Nothing you can do

Le 45 tours 4 titres français des années 1960, c'est quand même une grande réussite en tant qu'objet discographique. Belle pochette, objet compact et pratique, belle symétrie entre les deux faces... Je pense qu'on a rarement fait mieux. Et ici on en a un très beau spécimen, acheté le même jour que le Bee Gees à l'ami Damien (et dans ce lot, il y avait aussi, entre autres, un La's et un B-52's).

Examinons un peu la chose : Un Wilson Pickett rayonnant sur cette pochette qui est une reproduction de celle de l'album The Wicked Pickett, en réduction et avec une inversion d'axe.
Les deux titres mis en avant sur la pochette sont ceux des deux singles sortis aux États-Unis, Everybody needs somebody to love et Mustang Sally, mais sur le disque le titre principal est New Orleans.
Les quatre titres de l'EP sont extraits de l'album, et les fans français avaient intérêt à ne pas laisser passer ce 45 tours car, de ce que je vois sur Discogs, l'album complet n'a pas été édité par chez nous à l'époque. Après la fin d'un arrangement entre Stax et Atlantic qui lui avait permis d'enregistrer chez Stax, cet album-ci a intégralement été produit chez FAME à Muscle Schoals.

New Orleans
n'est donc pas un single américain, mais c'est bel et bien une reprise, du premier single de (Gary) U.S. Bonds, sorti en 1960.
L'original n'est pas mal du tout. Je ne connaissais pas cette chanson, mais elle a été reprise plein de fois au fil des ans, des Kingsmen à Joan Jett, en passant par Neil Diamond. Pickett lui applique le traitement qui a fait son succès, notamment avec Land of 1000 dances, c'est à dire une version complètement speedée et excitée.

Même motif, même punition avec Everybody needs somebody to love. Pour ma part, ce n'est pas avec la version originale par Solomon Burke que j'ai connu cette chanson, ni avec la reprise des Stones, mais tout simplement avec le film The Blues brothers de 1980. Wilson fait référence au message de Solomon dans son introduction parlée, mais le tempo est là aussi bien plus rapide. C'est cette version de la chanson qui a eu le plus de succès.

Par comparaison, Mustang Sally, parait presque calme, on est plus dans une forme de funk léger que dans du rhythm and blues échevelé. Cette fois, on reste plus proche de la version originale de 1965 par Sir Mack Rice, et là aussi c'est cette reprise qui s'est le plus vendue.

Le dernier titre est une reprise de Nothing you can do, le premier single de Bobby Womack sous son nom, probablement enregistré en 1965 et sorti mars 1966. Cette version originale est intéressante pour les références très marquées à Satisfaction, une façon peut-être pour lui de rendre la pareille aux Stones, qui lui avaient "piqué" It's all over now juste après sa sortie pour en faire un tube. Ces références aux Stones disparaissent dans la version Pickett de Nothing you can do, qui fait la part belle aux cuivres et à la voix puissante de Pickett.

C'est d'ailleurs ce qui caractérise Pickett, notamment par rapport à son idole Otis Redding : il a de la puissance, de l'abattage, de l'énergie à revendre, mais il ne compose pas et est moins capable de nuances. Mais quel interprète c'était !. La liste des autres reprises de The Wicked Pickett est impressionnante et met vraiment l'eau à la bouche : Ooh poo pah doo, Knock on wood, Time is on my side, You left the water running, Sunny... Miam miam !


Wilson Pickett, Mustang Sally. Ca, c'est de la section de cuivres !


Wilson Pickett, Everybody needs somebody to love, en concert en Allemagne en 1968.


Wilson Pickett, Mustang Sally, en concert en Allemagne en 1968.

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