30 août 2015

LEADBELLY : Noted rider


Acquis chez Sonic Steph à Couëron le 13 août 2015
Réf : 45 FS 514 -- Edité par Joc en France vers 1969
Support : 45 tours 17 cm
Noted rider -- Big fat woman -- Burrow love and go -/- Bring me li'l water Silvy -- July Ann Johnson -- Line'em -- Whoe back buck

Steph s'apprêtait à se débarrasser d'une partie de son stock de disques pour faire de la place. Étant passé par là juste avant, je l'ai soulagé d'une grosse vingtaine de 45 tours à cinquante centimes pièce.
J'ai pris ce disque de Leadbelly parce que 1) Je n'avais aucun 45 tours de lui et 2) je ne connaissais aucun des sept courts titres qu'il contient. Il n'y en a pas un seul sur les compilations CD de ses plus grands succès que je possède. Et pour cause, il ne s'agit pas ici de ses titres célèbres aux enregistrements assez propres sur eux (Goodnight Irene, The Midnight special), mais de titres bruts enregistrés en basse fidèlité, sûrement très rapidement, en octobre 1943 à New York, là où Leadbelly vivait après sa dernière sortie de prison. Il y est seul, chantant a cappella sur un titre et s'accompagnant à la guitare ou au piano sur les autres.
Noted rider, avec très sûrement un double sens grivois, est un bon blues, mais comme souvent avec Leadbelly d'autres chansons sont plus folk.
C'est la face B que je préfère, avec le titre d'ouverture Bring me li'l water Silvy, puis surtout July Ann Johnson et Line 'em, rythmées par un bruit percussif vocal, une sorte de grognement ! J'aime bien aussi le dernier titre Whoe back buck.
Un document intéressant, donc, et pas un mauvais disque, mais ce qui m'intriguait surtout c'était de savoir comment un label établi à Bandol dans le Var s'était retrouvé à éditer dans les années 1960 des disques de folk et de blues de Pete Seeger, Lightning Hopkins ou Big Bill Broonzy.
Des informations à ce sujet, j'en ai trouvé dans un article de Gilbert Béreau pour Feeling Blues.
Joc est le premier label créé par Jean Karakos, alors disquaire à Bandol. Faisant déjà preuve d'initiatives entrepreneuriales, il importait à bon compte pour les commercialiser chez nous des disques US mono, qui ne se vendaient plus trop là-bas avec le développement de la stéréo.
Il a aussi dû passer un contrat avec le label américain Archive of Folk & Jazz Music pour constituer le catalogue de Joc, dans lequel on retrouve l'édition française d'un album de Leadbelly, diffusé également sous la forme de deux 45 tours, dont celui-ci. Je pense que le tirage de ces disques était plutôt confidentiel.
L'aventure Joc n'a pas dû durer très longtemps, mais Jean Karakos a continué par la suite à diffuser de la musique, notamment en tant que co-fondateur des labels Byg en 1967 et Celluloïd en 1976. Il fut aussi le co-producteur de La lambada, mais c'est une autre histoire.

1 commentaire:

Bernard a dit…

J’ai découvert cet artiste il n’y a pas longtemps, et grande a été ma surprise quand j’ai vu qu’il était l’auteur des chansons Where Did You Sleep Last Night et The House Of The Rising Sun. Dommage qu’il ne soit pas plus connu…