02 novembre 2008

ROBERT WYATT : At last I am free


Acquis dans la première moitié des années 1980
Réf : RT 052 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : At last I am free -/- Strange fruit

Il m'a fallu les exhortations de plusieurs amis, plusieurs tentatives et de nombreuses années avant d'apprécier Sea song, l'un des titres phares de Rock bottom. Mon passage préféré est toujours la partie chantée au début. Il y a quelques jours, Philippe R. m'a encore aiguillé vers une version relativement récente en public de Sea song, avec Annie Whitehead et aussi Karen Mantler je pense, qui prouve amplement que, malgré le temps qui passe, Robert Wyatt a conservé sa voix et sa magie.
Mais Je suis un enfant de la new wave, et donc je n'ai fait la connaissance de la musique de Robert Wyatt ni avec Soft Machine ni avec Rock bottom, mais bel et bien avec la série de 45 tours qu'il a sortie chez Rough Trade entre 1980 et 1982, et particulièrement avec celui-ci, avant même la parution de Shipbuilding, un enregistrement qui m'aurait intéressé de toutes façons à l'époque du seul fait de l'implication d'Elvis Costello.
En fait, je connaissais les deux faces de ce disque avant même de l'acheter, puisque j'ai eu coup sur coup à peu de temps d'écart At last I am free sur la compilation américaine Wanna buy a bridge ? et sa face B Strange fruit sur la cassette Best/Rough Trade.
Pendant longtemps, je n'ai pas su que At last I am free était une reprise de Chic, le groupe que je connais surtout pour son méga-tube Le freak (C'est chic) et pour l'influence de Good times sur le rap. Aujourd'hui, après avoir écouté la version originale pour la première fois, je me dis qu'il fallait mieux que je ne la connaisse pas pour apprécier pleinement la version de Wyatt. La version de Chic est un gros slow de plus de sept minutes, avec une chanteuse solo assez difficile à supporter dans les couplets. Pourtant, objectivement, la reprise de Wyatt est très fidèle à l'original : il l'interprète seul aux claviers et percussions avec l'aide d'une boite à rythmes, mais il a eu la très bonne idée de se concentrer sur ce que la chanson a de mieux, son refrain, et même sur les couplets, son chant, pas si lointain que ça de celui sur Sea song, fait la différence.
C'est avec Robert Wyatt également que j'ai appris à connaître le classique Strange fruit, et son enregistrement, pour lequel il est rejoint par Frank Roberts au piano et Mogosi Mothle à la contrebassse, restera à jamais pour moi la version de référence. Avec cette chanson-poème contre le racisme et le lynchage des noirs, on retrouve le thème de chansons engagées/de protestation commun à la série de singles, qui est moins évidemment présent sur At last I am free, sauf à prendre le titre au sens littéral, différent de celui que lui donnent les autres paroles.
Depuis 1982, ces titres sont disponibles sur l'album Nothing can stop us et sur de nombreuses autres compilations de Robert Wyatt.

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