31 octobre 2015
PERE UBU : We have the technology
Acquis chez Rough Trade à Londres vers 1989
Réf : UBU 112 -- Edité par Fontana en Angleterre en 1988
Support : 45 tours 30 cm
Titres : We have the technology -- The postman drove a caddy -/- We have the technology -- The B side
Autant que je sache, peu de monde s'attendait à ce que Pere Ubu sorte un nouveau disque en 1988, six ans après Song of the bailing man et alors que David Thomas multipliait les projets. Pour ma part, j'avais eu la chance de voir David Thomas and the Pedestrians sur scène à Reims et je m'étais même retrouvé à patienter dans la même pièce que lui un jour chez Rough Trade Records, mais je ne cherchais pas spécifiquement à me procurer le nouveau disque.
Mais un jour, j'arrive dans la boutique Rough Trade et je tombe, dans un bac à soldes maigrichon, sur ce maxi avec sa superbe pochette à 1 £. Pas question de laisser passer ça. Quelques temps plus tard, j'ai eu l'occasion de me procurer l'album dont il est extrait, The tenement year, et je n'ai pas regretté car c'est l'un de mes préférés du groupe.
Tous les exemplaires cette "Collectors edition" étaient censés être numérotés mais il n'y a aucune trace de chiffres dans le rectangle prévu à cet effet sur mon exemplaire et j'ai bien l'impression qu'il n'y en a jamais eu.
Il y a près de vingt ans, j'ai publié un article sur Pere Ubu intitulé We have the technology dans le fanzine Vivonzeureux!. Les paroles de la chanson y étaient reproduites, mais le sujet de l'article c'était l'actualité du groupe et son utilisation des nouvelles technologies, comme Internet et les CD-Plus, agrémentés de fichiers informatiques.
Ces paroles, je me garderai bien de les analyser et de leur trouver un sens univoque, mais fondamentalement, à chaque jour qui passe elles sont un peu plus d'actualité, avec cette façon de se moquer gentiment du "progrès" à tout crin : "Les penseurs et les poètes du passé, ils devaient plonger dans l'obscurité si aveuglément. Alors que nous nous tenons droits et libres (La lumière dorée du jour !). Reliés à nos machines, nos yeux rayonnent. La bizarrerie apparente des choses n'aura aucune importance. Nous avons la technologie, qui n'était pas disponible avant. Nous avons la technologie.".
Je ne m'y connais pas du tout en technique musicale, mais il y a dans cette chanson un travail très intéressant sur le rythme : on a l'impression par moments que le chant est décalé par rapport à la musique et il y a comme des enjambements très surprenants.
La version de l'album est la version indispensable de cette chanson. Il y a tout au long un son de synthé couinant qui me rappelle immanquablement les sucettes-sifflets à coulisse qu'on achetait chez le buraliste avec notre argent de poche. Il y a aussi une deuxième voix (aussi celle de David Thomas je pense), assez distanciée, qui se frotte et se confronte à la principale.
On retrouve cette version sur ce disque, mais seulement en face B. En 1988 comme aujourd'hui, il ne fallait pas que les choses soient apparemment trop bizarres et, pour la version de la face A et la vidéo, on a fait appel à Paul Stavely O'Duffy, qui a soigneusement mis sous le tapis tous les éléments surprenants. Son remix a cependant l'avantage de mettre en valeur la beauté et l'originalité pure de cette chanson, ainsi que les éléments plus "normaux" de l'instrumentation (les guitares, surtout), assez proche finalement des deux versions "en direct" diffusées depuis, celle enregistrée pour John Peel en 1989, et celle du concert du 7 décembre 1991 à Chicago, publiée sur l'album Apocalypse now. Il y a aussi au moins une autre version publiée de We have the technology, créditée à David Thomas and the Accordion Club, chroniquée ici en 2009.
Les deux titres supplémentaires proposés ici ont été enregistrés pendant les sessions de l'album spécifiquement pour être des faces B. L'un d'entre eux s'appelle d'ailleurs The B side, et il sonne comme un exercice amusant : on a l'impression que Pere Ubu
s'essaie à enregistrer un morceau funky, avec David Thomas qui donne des instructions chiffrées, suivant les règles d'un jeu que nous ne possédons pas.
The postman drove a caddy, avec John Kirkpatrick à l'accordéon, fait partie de ces chansons de Pere Ubu où David Thomas nous raconte une histoire avec un accompagnement musical fourni par le groupe. C'est plutôt réussi. Les paroles sont très drôles, à propos d'une lettre écrite par Albert Einstein détaillant une invention merveilleuse, perdue par la Poste pendant quarante ans avant d'être mise dans une boite aux lettre qui est bouffée par un cochon affolé... Je vous en passe, mais c'est très drôle et, comme le dit le refrain, : "D'une manière ou d'une autre, je savais qu'on allait au devant des emmerdes" !
La réédition de The tenement year de 2007 contient en bonus tous les titres du maxi, plus la version Peel de We have the technology, mais elle n'est déjà plus distribuée et il faut compter au moins 25 € pour se la procurer en CD.
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5 commentaires:
Pere Ubu n'amène pas beaucoup de commentaires sur ce blog. C'est honteux :-)).
Il me semble bien que mon exemplaire est numéroté. Je vais vérifier. En tout cas, la version cd de ce maxi était aussi en édition limitée numérotée, avec un vrai nombre ! Fontana s'amusait bien en ces temps là.
Puisqu'on parle de David Thomas, il sera avec Rocket From The Tombs à Fontenay-Sous-Bois (93) le 16 décembre. Surf's Up !
Yo Charlie,
Mais on compte sur toi pour commenter au moins Pere Ubu et les Beach Boys.
Il y a bien des exemplaires numérotés du maxi, j'en ai vu des exemples en ligne, mais d'autres ont dû être diffusés sans l'être, comme le mien ou celui en photo chez Discogs. C'est ça, ou l'encre était pourrie...!
David Thomas et Rocket From The Tombs en concert ce mercredi à Fontenay-sous-Bois (94). A ne pas rater. Leur "Black Album" est un foutu disque de rock'n roll, le meilleur de l'année. Back To The Future Of Rock'n Roll !
Bon, les gars, je sors (ou presque) de deux excellents concerts de Pere Ubu en France à l'occasion du Coed Jail! (1975-1982) Tour. Avec Tom Herman à la guitare. A Paris, le 7, c'était simplement un de mes meilleurs concerts du groupe. Les gens souriaient à la fin. Bêtement ?
A un jour près, j'aurais pu les voir en Belgique, mais leur concert de Bruges était exactement le même soir que celui de Giant Sand et Jason Lytle à Bruxelles pour lequel j'avais prévu de me déplacer...
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