02 novembre 2014

LES CALAMITES : Vélomoteur


Acquis neuf en solde à Reims vers la fin des années 1980
Réf : 887 253-2 -- Edité par Polydor en France en 1988
Support : CD 12 cm
Titres : Vélomoteur -- J'en ferais bien mon quatre-heure -- Vélomoteur (Version longue)

Après A bride abattue et Pas la peine, on poursuit et on termine notre survol de la courte discographie des Calamités avec leur tout dernier disque paru, Vélomoteur.
Un disque très particulier, puisqu'il est sorti alors que le groupe s'était séparé en 1985 après Pas la peine. Le succès de ce disque au Top 50, rien à voir avec la diffusion confidentielle des premières sorties chez New Rose, a été tel que, pour le grand public, c'est le seul et unique disque du groupe. Pour les rockers un peu puristes, c'est sûrement le disque de la trahison, du portrait de pochette signé Pierre et Gilles à la production léchée de Daniel Chenevez de Niagara.
Pour ma part, ce qui compte c'est que la chanson est une grande réussite pop, et aussi que ce disque existe par la volonté d'un fan, Daniel Chenevez, qui a convaincu la moitié du groupe (Caroline Augier et Mike Stephens ne sont pas de la partie) de se reformer pour enregistrer deux titres qui étaient restés dans les cartons du groupe au moment de sa séparation.
Question production, le seul vrai reproche qu'on peut faire à Vélomoteur, c'est une batterie au son très eighties et mixée très en avant (mais on était justement en plein dans les années 1980...). Du coup, l'orgue par exemple est très discret. Dans un style très proche avec voix féminines, références sixties à fond et son années 80, je ne vois qu'un autre groupe, les écossaises de Strawberry Switchblade, un groupe lui aussi initialement obscur, qui a eu un grand tube, Since yesterday. ,
C'est un des rares cas où je conseillerais la Version longue (près de cinq minutes) plutôt que la version radio. Contrairement à l'habitude, cette version n'est pas un remix à rallonge censément pour discothèque et, quand on repasse à la version radio après l'avoir écoutée, on a l'impression que la chanson commence en plein milieu et la longue intro avec guitares et chœurs en "Du du du" manque vraiment.
Comme souvent chez Les Calamités, les paroles sont très réussies, avec l'exploit d'utiliser une langue assez châtiée, tout sauf rock. Le mot "vélomoteur", par exemple, on le voit sur les certificats d'assurance, mais je crois n'avoir jamais entendu quelqu'un l'utiliser dans la vie courante. On parlait de Mobylette, de mob, de bécane, de tire, de chignole, mais pas de vélomoteur.
C'est comme l'expression "en faire son quatre-heures", qui donne son titre à la face B, J'en ferais bien mon quatre-heure, petite métaphore pâtissière pour un garçon à croquer, en version dépouillée pour le coup avec juste de la guitare acoustique et des voix.
Au total, voilà l'un des rares grands succès du Top 50 qu'on peut consommer sans modération. Ce grand succès fait qu'on peut trouver régulièrement ce disque en 45 tours pour pas cher.




3 commentaires:

Charlie Dontsurf a dit…

Dans le genre fun, des textes qui passent très bien, très réussis. Les Calamités ou une des rares fois où le rock peut s'écouter en français, sans être, euh ... gêné.

Anonyme a dit…

ce vélomoteur malgré les ans n'est pas calaminé. Quant aux textes en français c'est souvent qd ça ne cherche pas à sonner rock que ça marche le mieux. C'est ridicule de dire de n'importe quelle langue que c'est pas fait pour le rock (sex in der wüste d'Ideal ou nina hagen ça sonne, de kift fait sonner le hollandais et d'aucuns se pâment devant le psyché cambodgien.....non à mon avis c'est surtout une question de talent
Babaille la foule ph

Pol Dodu a dit…

A lire sur son blog, un entretien entre Auguste Marshal et Isabelle Herrmani sur le parcours des Calamités.