12 octobre 2012

CHRISTOPHE : Daisy


Acquis sur le vide-grenier du parking Leclerc à Pierry le 30 septembre 2012
Réf : 2097 209 -- Edité par Motors en France en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Daisy -/- Macadam

A Pierry,une fois Psyché rock dans ma besace, c'est d'un pas léger que j'ai fini mon tour de la brocante. Même si je n'avais rien trouvé d'autre, ma quête du jour était satisfaite. Mais quelques minutes plus tard, je suis arrivé sur un stand où une dame avait un carton plein de 45 tours, la plupart sans pochette illustrée, qu'elle vendait 50 centimes à l'unité, mais 20 centimes en lot à partir de cinq.
Parfait, sauf qu'une cliente m'avait précédé de peu dans le carton, elle n'a pris que trois ou quatre disques, me laissant entre autre un Otis Redding et un James Brown,mais j'ai aperçu qu'elle empochait un 45 tours avec une pochette en papier du label Atco, sûrement un import. Je n'ai pas vu de quel disque il s'agissait, mais ça a suffi à me donner des regrets !
Je me suis rattrapé en achetant vingt-cinq 45 tours, pour la plupart annotés par un DJ d'une discothèque du milieu des années 70, avec plusieurs disques importés par Givaudan. Beaucoup de choses naviguant entre soul et disco là-dedans, mais c'est de l'un des rares disques français du lot que j'ai choisi de vous parler aujourd'hui.
J'avais justement acheté deux autres 45 tours de Christophe quinze jours plus tôt, que je n'avais pas encore eu le temps d'écouter. Je les ai écoutés les trois à la suite. J'ai accroché à La petite fille du 3e à la deuxième écoute, avec ses cordes dirigées par Karl-Heinz Shäfer qui sonnent plus Vannier que Mes passagères, plutôt décevant, mais sur lequel on entend effectivement l'orchestre de Jean-Claude Vannier. Ces deux-là sont de 1971. Daisy est de 1976, et des trois c'est celui qui a la pire des pochettes.
Je partais donc avec un a priori assez défavorable, mais j'ai été assez agréablement surpris dès l'écoute de Daisy. C'est l'un des quelques disques de Christophe de ces années-là dont les paroles sont signées par Jean-Michel Jarre. En tordant un peu les choses, on pourrait presque faire croire que ces paroles font référence au tube Aline ("Rejoue-moi ce vieux mélodrame, tes longs couplets à fendre l'âme, je n'en voyais jamais la fin"), mais pour le coup la mélodie de refrain de ce slow me rappelle plutôt le plus grand succès du duo Jarre-Christophe, Les mots bleus.
Le choc et la plus grosse surprise, je les ai eus à l'écoute de la face B, Macadam. En intro, une basse saturée et un synthé qui jouent l'indicatif de Peter Gunn. Pour les gens de ma génération, ça renvoie illico à Planet Claire des B-52's, mais là c'était trois ans plus tôt. Viennent ensuite les paroles, ce qu'il y a de plus naze dans la chanson, typique déclaration d'amour à sa voiture et à la vitesse (mais bon, c'est un disque Motors !) : "Je plane sur l'macadam, au fond d'cette caisse, je n'suis plus l'même. Couché sur l'arbre à cames, entre elle et moi, c´est passionnel. Comme je suis mélomane, je l´aime au son de J.J. Cale". Je n'ai pas trop compris la référence à J. J. Cale, que j'associerais plus au farniente sous un arbre qu'à un sprint sur le macadam. Une mention de ZZ Top m'aurait moins étonné.
Après l'intro, je me suis pincé. Je me suis dit que ça n'allait pas durer tout le morceau. Mais si. La basse Peter Gunn est bien présente tout au long, et au moment des solos, on part dans des sons de synthés et de guitares dignes de Brian Eno, ou plus précisément de 801, le groupe rock qu'il a formé un temps avec Phil Manzanera. Surprenant et décapant !
Sur ce disque, Christophe est accompagné par le groupe Bahamas (Roger "Bunny" Rizzitelli, Patrice Tison, Dominique Perrier, Didier Batard), qui jouait souvent avec lui à cette époque. Sous ce nom, ils ont sorti en cette même année 1976 un album, Le voyageur immobile, visiblement très progressif.
Peu de temps après la sortie de ce 45 tours, Jean-Michel Jarre s'est isolé en studio pour composer Oxygène. De leur côté, deux membres de Bahamas se sont lancé avec succès dans le projet électronique Space Art. La collaboration Jarre-Christophe touchait à sa fin et les deux titres de ce 45 tours ont été repris en 1977 sur le troisième et dernier album qu'ils ont composé ensemble, La dolce vita.



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