23 décembre 2007

THE VELVET UNDERGROUND AND NICO : Pop history vol. 12


Acquis d'occasion probablement dans l'Aube le 29 novembre 1987
Réf : 2012 021 -- Edité par Polydor en France en 1972
Support : 2 x 33 tours 30 cm
17 titres

Je crois me souvenir avoir acheté ce disque dans une bourse aux disques, baucoup moins cher que les 60 francs que semble indiquer la toute petite étiquette manuscrite qui subsiste sur la pochette. Je sais en tout cas très bien pourquoi j'ai fait l'achat de ce disque : il n'était pas très cher, donc ; il y avait dessus des titres que je n'avais pas (publiés sous le seul nom de Nico) ; et surtout, ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un double album du Velvet Underground qu'on n'a jamais vu, même s'il ne s'agit que d'une compilation (La bonne preuve, c'est que je n'ai jamais revu ce disque ailleurs depuis).
Pop history était une collection de doubles albums édités par Polydor. De Cream à Mountain en passant par Frank Zappa & The Mothers of Invention ou Richie Havens, c'était plus une occasion pour le label de sortir des compilations d'artistes de son catalogue qu'une première véritable encyclopédie de l'encore jeune histoire du pop-rock. Toutes les pochettes bénéficiaient de couleurs post-psychédéliques flashantes de ce début des années 70 triomphantes, mais toutes n'avaient pas une photo coloriée au milieu comme celle-ci, la photo de pochette du troisième album du Velvet retravaillée, avec une cigarette qui remplace le magazine que Lou Reed tient sur la pochette originale. M'est avis que l'explication est peut-être tout simplement à chercher dans la rareté des photos en couleurs du Velvet !
Quand j'ai commencé à étudier le choix de titres de ce Pop history vol. 12, je suis resté un bon moment perplexe. Bon, on comprend vite que le "and Nico" crédité sur la pochette n'est pas là seulement en référence à l'intitulé du premier album du Velvet Underground : on retrouve ici 7 des 10 titres de Chelsea girl, le premier album de Nico paru sous son nom en 1968, auquel ont participé plusieurs membres du Velvet comme compositeurs et comme accompagnateurs. Non, ce qui m'a intrigué, c'est les critères de sélection des 10 titres du Velvet qu'on trouve ici : un seul titre du premier album, I'll be your mirror, chanté par Nico, certes, mais si c'était un critère, pourquoi pas Femme fatale, le titre emblématique de leur association ? Et pourquoi pas d'autres extraits de ce qu'on peut considérer comme un classique ? Ensuite, 2 titres de White light/White heat et carrément 7 titres (sur 10) du troisième album, avec dans le lot quand même des titres ardus de plus de huit minutes comme The murder mystery et The gift.
Je n'ai trouvé la réponse aux questions que je me posais que ce matin lorsque j'ai consulté la discographie des compilations du Velvet pour savoir quand était sortie la double compilation Andy Warhol's Velvet Underground featuring Nico avec une bouche et une bouteille de Coca dessinées sur la pochette, un disque que pour le coup j'ai souvent vu dans les rayons des disquaires à la fin des années 70 ou au début des années 80. Je pensais que ce disque était sorti quelques temps après ce Pop history, plus vers le milieu des années 70, mais non, il est sorti moins d'un an plus tôt, fin 1971. Et, quand on examine en détail la liste des titres de cet album, on constate qu'il comporte 17 des 27 titres publiés par le Velvet sur leurs trois premiers albums. Ce qui en laisse 10 de côté qui sont, bingo !, précisément les 10 titres présents sur Pop history vol. 12 !!
Je crois ne pas me tromper en pensant que, de 1967 à 1969, quand les trois premiers albums du Velvet sont sortis, ils se sont peu vendus en France et n'étaient connus que d'une poignée de spécialistes. Par contre, en 1972, la roue commençait à tourner. Le mythe Velvet prenait de l'ampleur, avec par exemple la sortie de l'album Live at Max's Kansas City, Lou Reed entamait sa carrière solo, le concert de Lou Reed à Paris au Batalan avec la participation de John Cale a été un événement, et Polydor a visiblement voulu surfé sur cette vague avec cette deuxième compilation de suite. Certes, ils se sont refusé à faire le moindre doublon avec la précédente compilation, mais c'est le seul scrupule qu'ils ont eu. Pas assez de titres pour un double ? Allez, on en prend chez Nico vu que son album était sur le même label. Et puis, on ne va pas s'embêter à trop travailler l'ordre des titres : si le disque s'ouvre avec l'excellent et quasi-psychédélique Lady Godiva's operation, un de mes titres préférés du Velvet, l'enchaînement avec le pénible Eulogy to Lenny Bruce de Nico est assez insupportable, alors que le troisième titre, What goes on, aurait parfaitement fait l'affaire.

Je n'ai absolument pas cherché à voir le Velvet Underground au moment de sa reformation en 1993, mais quelques mois plus tôt, le 19 février 1992, je n'ai pas raté le concert de Moe Tucker à Reims, qui était en tournée avec Sterling Morrison pour la promotion de son album I spent a week there the other night. Ce fut même le cadre de l'un de mes plus grands "exploits" radiophoniques puisque j'étais ce soir-là l'envoyé de La Radio Primitive pour faire l'interview dans les loges de cette légende du rock. L'interview s'est très bien passée, Moe était très sympa, mais une fois revenu dans les studios de la radio je me suis rendu compte que les piles du magnéto qu'on m'avait confié pour l'interview était complètement à plat et que l'enregistrement était carrément impossible à diffuser ! Heureusement que ce n'est pas ce soir-là (c'est le lendemain, à Paris, alors qu'il faisait relâche lors d'une série de concerts au Casino de Paris) que Lou Reed a rejoint Moe et Sterling sur scène pour y interpréter le titre Bo Diddley !

2 commentaires:

Charlie Dontsurf a dit…

Sympas ces widgets. Cela nous promet une bien belle et heureuse navigation. On va encore prendre du temps à notre employeur.
J'ai cherché à voir le Velvet en 1993 et étais du concert à l'Olympia de Paris. Beaux et longs frissons ... que l'on ne retrouve absolument pas sur l'album live ... raté, lui.

Pol Dodu a dit…

Charlie,
Oui, je le trouve puissant ce widget qui propose de revisiter d'autres billets. même moi je vais re-faire des découvertes dans mon blog.! Celui que j'ai installé s'appelle Linkwithin.
Puisqu'il est question du Velvet, il se trouve par la plus grande des coïncidences que je suis en train d'écouter non pas des titres tardifs mais des choses des débuts de Lou Reed avant le Velvet. J'avais déjà beaucoup apprécié "The ostrich" quand je l'ai découverte il y a relativement peu de temps, mais là j'ai ramené du blog de The Hound plusieurs vieilleries géniales, dont deux excellentes sont chantées par Lou Reed, "You're driving me insane" et "Cycle Annie". A écouter absolument.