07 février 2016

DOCTOR MIX AND THE REMIX : Wall of noise


Acquis au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1984
Réf : ROUGH 6 -- Édité par Rough Trade en Angleterre en 1979
Support : 33 tours 30 cm
7 titres

J'ai trouvé ce disque pour 60 pence dans la cave du Record and Tape Exchange. Je ne sais plus si je l'ai pris simplement parce qu'il était sur Rough Trade (une raison bien suffisante à l'époque pour acheter un disque, surtout de 1979) ou si je savais déjà que Doctor Mix and the Remix avait un lien avec Métal Urbain (c'est l'un des projets lancés par Eric Débris après la séparation du groupe). En tout cas, si je ne l'avais pas déjà, cette info m'aura été rapidement fournie une fois rentré dans ma piaule de la banlieue londonienne, par le fameux International discography of the New Wave.
Ce qui est sûr en tout cas, c'est que quand j'ai acheté ce disque je ne connaissais aucun des originaux des huit titres repris : j'avais la version difficilement écoutable et sans grand intérêt de Sister Ray par Joy Division sur Still, mais pas encore celle du Velvet Underground; je n'avais pas encore ma compilation des Stooges avec No fun; je ne connaissais pas encore Out of the question et Six dreams des Seeds ni I can't control myself des Troggs; et encore moins deux titres que je n'ai jamais trop cherché à écouter, Grey lagoons de Roxy Music et Supermen de David Bowie.
En 1985, une des quelques fois (trois ou quatre au maximum) où j'ai eu l'occasion de visiter les locaux de Rough Trade Records avec l'ami Joe Foster, j'ai récupéré comme à chaque fois quelques disques promo, mais je suis aussi tombé à un moment sur une étagère sur une pile d'autocollants Doctor Mix and the Remix. J'en ai pris une poignée et Joe m'a expliqué que Jim et William de The Jesus and Mary Chain étaient des fans de Doctor Mix. Comme on les rencontrait un peu plus tard dans la journée, je leur ai distribué quelques autocollants et ils étaient effectivement tout content ! Depuis, ils ont très souvent publiquement cité Doctor Mix and the Remix comme l'une de leurs influences formatrices.
Cet autocollant, il y en a un exemplaire collé dans l'angle en haut à gauche de l'exemplaire de mon disque. Sur d'autres, il est en bas à gauche. Je suis bien certain que je ne l'y ai pas mis moi-même. Je pense que, à l'origine, la pochette ne comportait que la mention "Wall of noise" sur la pochette (c'est d'ailleurs le cas de certaines rééditions de ce disque), ce qui pouvait être trompeur car on pouvait croire qu'il s'agissait du nom de l'artiste et non du titre de l'album. Quant à l'autocollant, soit il était complètement absent des premiers exemplaires distribués, soit il était glissé dans la pochette, comme ça semble être le cas ici. En tout cas, à un moment ou un autre, quelqu'un chez Rough Trade a dû s'amuser à apposer les autocollants pour rendre la pochette plus "lisible"...
Doctor Mix and the Remix sur ce disque, c'est Eric Débris tout seul avec une boite à rythmes, des guitares saturées, des synthés et une voix distordue. Il suffit d'écouter le premier titre, Out of the question, à l'origine en 1965 la face B de Pushin' too hard des Seeds, pour comprendre le lien avec le Jesus and Mary Chain des débuts : le son de la version démo d'Upside down, longtemps restée inédite mais finalement sortie officiellement en 2011 sur une réédition de Psychocandy, en est très proche.
Avec sa voix parlée, Grey lagoons, à l'origine sur For your pleasure en 1973, est le titre que j'aime le moins du disque. Par contre, j'adore la version de No fun qui suit, mais je pense aussi qu'il est difficile de faire une mauvaise reprise de cette chanson !
Six dreams, un titre de 1967 de Future, le troisième album des Seeds, me plaît aussi beaucoup. Là aussi, la voix est parlée, mais il y en a une deuxième, féminine (peut-être celle de "Jane", remerciée au dos de la pochette ?), qui fait beaucoup pour la réussite du morceau. Cette excellente séquence et la première face se concluent en beauté avec I can't control myself.
J'aime assez la rythmique très répétitive de Supermen, un titre qu'on trouvait à l'origine sur l'album, The man who sold the world, mais en-dehors de ça ce n'est pas ce que je préfère ici.
A presque douze minutes, la version de Sister Ray est bien dans l'esprit de la version originale et fonctionne plutôt bien.
C'est bizarre, mais je n'ai pas vraiment été surpris quand, en 1992, Rev-Ola, le label de Joe Foster, a réédité Wall of noise en CD ! En France, il y avait eu en 1989 chez Bondage une compilation (1979-1982), qui reprenait l'intégralité de Wall of noise, mais l'édition que je conseillerais actuellement est la plus complète (18 titres) et la dernière en date, sortie aux Etats-Unis chez Acute en 2004.


Le fameux autocollant de Doctor Mix and the Remix.

3 commentaires:

JPM a dit…

Je l'ai acheté à New Rose lorsqu'il est sorti. Pas de trace d'autocollant, ni sur la pochette, ni à l'intérieur.

Pol Dodu a dit…

Ah, merci Jean-Pierre. On peut toujours compter sur toi pour des infos de première main.

Anonyme a dit…

pour moi out of question c'est plus proche des kinks des débuts (le rapport avec all days and all of the night est frappant) quand ils sonnaient garage que de la version des seeds. Et ça me fait penser que justement le plus svt maintenant quand on parle des kinks, on parle tjrs de ray davies et on oublie à quel point leurs débuts étaient sauvages, musicalement et sur scène, un modèle du genre pour ceux des années78, 79. Sortir ça en 79 rétrospectivement je trouve ça très anecdotique. Ph