20 février 2016
ACRES FOR CENTS
Acquis sûrement chez Vitamine C à Reims en 1987
Réf : ZNIP 501 -- Édité par Zippo en Angleterre en 1987
Support : 33 tours 30 cm
13 titres
Ainsi, Howe Gelb a confirmé au début du mois qu'il allait mettre Giant Sand au repos pour de bon, après une bonne trentaine d'années. Ce n'est pas vraiment une surprise, puisqu'il avait laissé entendre à plusieurs reprises l'an dernier qu'il pourrait prendre cette décision après avoir sorti une excellent album, Heartbreak pass, et alors qu'il approche des 60 ans. Au Tucson Weekly, il a confirmé les raisons de sa décision : Arrêter alors que le groupe est en pleine forme, qu'il a laissé derrière lui la mauvaise période de la fin des années 1990 (le décès de Rainer et le départ de Joey Burns et John Convertino pour Calexico). On peut ajouter que, depuis quelques temps, Giant Sand n'était plus vraiment un groupe, avec une formation fixe, mais un projet parmi d'autres pour Howe, utilisé pour ses sorties au son plus rock et de plus en plus difficile à distinguer des projets solo. Les deux derniers disques ont d'ailleurs été crédités à Giant Giant Sand et Giant³ Sand.
Pour terminer en beauté, Giant Sand fera une dernière tournée européenne en avril, en grande partie avec Jason Lytle, qui passera par la Botanique à Bruxelles le 9 (où je devrais être pour mon dernier concert du groupe, près de vingt ans après le premier) et finira au Trabendo à Paris le 19.
Du coup, je suis allé repêcher cette compilation Acres for cents du label anglais Zippo dans mes étagères, car c'est sûrement avec ce disque que j'ai fait l'acquisition de mes deux premières chansons de Howe Gelb, Thin line man de Giant Sand et Heartland de The Band of... Blacky Ranchette.
Comme d'autres avant elles, notamment Pillows and prayers de Cherry Red, la raison d'être de cette compilation à prix réduit (1,99 £ maximum) était de faire découvrir au public le catalogue du label, en espérant qu'il irait ensuite acheter certains des disques dont des extraits sont présentés ici.
Je n'ai pas payé ce disque 1,99 £ mais 39 F., ce qui n'était malgré tout pas très cher pour un album en import, puisque c'était moins que le prix d'un maxi 45 tours. Si je l'ai acheté, c'est d'ailleurs uniquement à cause de son prix attractif : au moment où ce disque est sorti, je n'avais encore développé aucun goût pour ce rock au caractère américain fortement marqué, parfois teinté de country, qu'on a depuis appelé l'Americana. Pourtant, ce style était largement diffusé par chez nous par New Rose, qui a sorti en France des disques de la plupart des artistes présents ici, mais il ne me plaisait pas à l'époque et je n'ai pas dû écouté ce disque très souvent. Et je me souviens très bien que j'avais été passablement agacé par la lecture des notes de pochette, qui mettaient sur un piédestal ce gars Howe Gelb ("un auteur de la trempe de Sam Shepard") et s'extasiaient sur le fait qu'il fasse aussi de la country avec son autre groupe au nom ridicule.
Mes goûts ont bien évolué depuis, et j'aime désormais ce disque de bout en bout, à commencer par Heartland et Thin line man, le titre d'ouverture du deuxième album de Giant Sand, Ballad of a thin line man et sûrement la première très grande chanson publiée par le groupe. On retrouve le batteur Tom Larkins sur un troisième titre de l'album, une version tout à fait honnête de Dirt des Stooges par Naked prey.
C'est un signe, mais aujourd'hui mes titres préférés sont caux aux tonalités les plus marquées, comme Bend in the road de Danny and Dusty (Dan Stuart de Green on Red et Steve Wynn de The Dream Syndicate) et le superbe Tears fall away de Divine Horsemen, chanté en duo avec Julie Christensen, qui doit être la seule voix féminine de tout l'album !
L'écoute de Moonlight cryin' d'Evan Johns and the H-Bombs m'a fait penser à Johnny Dowd. Du coup, j'en viendrais presque à regretter de ne pas avoir conservé leur album Bombs away, que j'avais acheté 10 F. au stand de la braderie de la Quasimodo d’À La Clé de Sol à Reims. C'est à la Quasimodo aussi que j'avais découvert les Windbreakers, que Phil Sex apprécie beaucoup. Ils sont présents ici avec Run, le morceau-titre de leur deuxième album. Russ Tolman est là aussi, et plutôt deux fois qu'une, avec l'énergique Talking Hoover Dam blues, le seul titre du lot dont j'ai trouvé une vidéo, et avec son groupe True West pour Backroad Bridge song.
Pour compléter l'album, on a le morceau-titre de 10-5-60, le premier mini-album des Long Ryders, le très bon Mumbo jumbo des Tail Gators et Pure heart des Wild Seeds.
En tout cas, voici une quarantaine de francs bien investie, avec en plus une pochette d'album qui n'aurait pas déparé sur l'une des nombreuses parutions de Giant Sand sous son nom !
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