24 novembre 2012
FELT : Crumbling the antiseptic beauty
Acquis au Virgin Megastore de Londres en 1984
Réf : M RED 25 -- Edité par Cherry Red en Angleterre en 1982
Support : 33 tours 30 cm
6 titres
Mercredi prochain 28 novembre, je serai au Kiosque de la Cartonnerie à Reims pour présenter en musique le parcours de Lawrence. Une bonne occasion pour aller piocher dans mes étagères le tout premier 30 cm de Felt, Crumbling the antiseptic beauty. Ce titre assez hermétique (En émiettant la beauté antiseptique ??), d'allure plutôt pédante, m'a longtemps rebuté et ne m'a pas incité à découvrir ce disque, alors que j'aimais déjà beaucoup My face is on fire. En fait, je ne me suis décidé à acheter ce disque qu'après avoir acquis Penelope Tree et The splendour of fear, et encore, c'est surtout parce que, comme The splendour, c'est un mini-album de 6 titres et 30 minutes qui, à ce titre, ne coûtait guère plus qu'un maxi 45 tours.
Lawrence a sûrement un côté perfectionniste et il est aussi plein de doutes et d'hésitations. D'où par exemple les deux versions de Something sends me to sleep sur le 45 tours précédent ou les différentes retouches aux pochettes au fil des rééditions (pochettes dont Lawrence s'est toujours occupé de très près).
Par exemple, la pochette que j'ai pour ce disque est différente de la pochette originale, qui n'a pas dû être distribuée longtemps : un bandeau noir recouvre la partie du visage de Lawrence qui était à l'origine dans l'ombre. Par contre, si j'en crois le site Record Collectors of the World Unite, les étiquettes blanches qu'on trouve sur mon exemplaire correspondent plus à la première édition qu'à la seconde.
Le © sur ces étiquettes est de 1981, mais ce disque est en fait sorti le 3 février 1982, selon ce qui est indiqué sur le coffret sorti en 1993 (la chronique de Melody Maker est parue le 30 janvier 1982, ce qui confirme cette information).
Tous les titres ici sont co-signés par Lawrence et le guitariste Maurice Deebank. Le titre d'ouverture est un instrumental, Evergreen dazed, un duo de guitares électriques, la rythmique de Lawrence et la solo de Maurice, qui s'étale sur cinq minutes qui passent en fait très vite à l'écoute.
Avec Fortune, on découvre plus généralement le son de ce disque, la basse y étant présente ainsi que la batterie (beaucoup de toms mais pas du tout de cymbales) et le chant de Lawrence bien sûr, avec une production particulière sur tout l'album qui le rend assez indistinct, noyé dans une sorte d'écho ouateux. Sur ce titre précisément, la guitare solo est plus discrète. L'ambiance est assez proche des singles "pop" du groupe, mais le tempo en est plus lent. Birdmen est grosso modo du même moule, avec une voix distante.
Cathedral, en début de face B, est l'un des grands moments du disque. Il y a un passage surprenant au où on dirait preque que ça va tourner hard rock ! Mais ils se reprennent vite, guidés par les roulement de toms de Gary Ainge et, après les couplets chantés, il y a un passage instrumental assez hypnotique. Preuve peut-être que Lawrence n'en était pas parfaitement satisfait, il a réenregistré Fortune et Cathedral pour des faces B de singles en 1984 et 1985 mais ces deuxièmes versions ne sont pas forcément meilleures que les originales.
Pendant longtemps, je ne sortais ce disque de sa pochette que pour écouter Cathdral et Fortune, mais je me rends compte aujourd'hui à la réécoute que ce disque est globalement bien meilleur que ce que je pensais. A commencer par I worship the sun, le titre le plus rapide du lot, qui démare presque comme du Shadows, une très bonne redécouverte qui aurait très bien pu faire un excellent single, à la seule condition de zapper l'assez long break instrumental plus lent qui est au milieu.
Templeroy boucle le tout en beauté, avec une longue intro instrumentale et ensuite plusieurs prises de voix superposées.
On peut certes trouvez des points de comparaison ou des influences, chez Television pour la guitare solo ou sur le Faith de The Cure pour le grisâtre et la ouate, mais avec cet album, comme avec les singles qui encadrent sa parution, Felt impose surtout son propre style, qu'il fera ensuite évoluer tout au long des années 80.
Pour en savoir plus sur Felt, n'hésitez pas à vous procurer La ballade du fan !
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