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27 juillet 2009
A FLYING NUN SAMPLER
Offert par Alan McGee à Londres probablement fin 1985
Réf : [sans] -- Edité par Flying Nun en Nouvelle-Zélande en 1985
Support : Cassette
15 titres
Bizarrement, si j'ai bien quelques disques Flying Nun éparpillés de-ci de-là, c'est surtout par le biais de compilations que j'ai dans un premier temps découvert ce label néo-zélandais (avec cette cassette, précisément), puis que j'ai suivi son évolution sur une quinzaine d'années. Mais de toute façon, les meilleurs labels, comme Rough Trade ou Creation, brillent généralement aussi par leurs compilations.
Alan avait deux ou trois exemplaires de cette cassette qui traînaient chez lui. Comme je m'étais montré intéressé, il m'en avait donné un, dont je me suis empressé ensuite de passer des extraits dans mon émission de radio. J'imagine qu'à ce moment il avait déjà entamé les discussions avec Flying Nun qui ont abouti quelques mois plus tard à la sortie en Angleterre sur Creation sous licence Flying Nun de l'album compilation des Chills, Kaleidoscope world. Ce disque représentait une étape importante pour chacun des deux labels : pour Flying Nun, lancé en 1981, c'était la première fois qu'un de ses groupes était édité à l'extérieur de la Nouvelle-Zélande, et pour Creation, lancé fin 1983, c'était la toute première fois qu'ils sortaient un disque d'un groupe étranger à leur premier cercle et au Royaume-Uni.
On retrouve déjà ici la majorité des groupes qui ont fait la réputation de Flying Nun tout au long des années 1980, des Verlaines à The Chills en passant par The Clean et les Tall Dwarves. Globalement, si on poursuit la comparaison avec Creation en 84-85, la production ici est souvent de meilleure qualité et les compositions très travaillées (ce qui explique sûrement pourquoi la durée moyenne des morceaux doit tourner autour de 4 minutes). La musique produite est originale on n'est ni dans le rétro, ni dans la reproduction stérile des scènes new wave ou indépendantes britanniques ou américaines.
La face A est quasiment un sans-faute. Death and the maiden des Verlaines est excellent (Il a fallu que j'aille vérifier les paroles, mais c'est bien le nom "Verlaine" qu'on entend dans le refrain). Fetus Productions est abordable (mais c'est normal car il ne s'agit comme je le pensais de l'un des avatars des projets de J G Thirlwell). Les Gordons sonnent un peu plus rock que tout le monde. L'intro de Don't point that thing de The Clean me fait un peu penser pour le coup au New Order des débuts ou à leur clone The Wake, mais plus tard dans le morceau, lors d'une envolée instrumentale, c'est plutôt les Feelies que ça m'évoque. Les Sneaky feelings font partie de mes favoris sur leur label. Ici, Someone else's eyes vaut surtout par son refrain poppy. The Great Unwashed est le seul groupe à décevoir un peu sur cette face : non seulement leur chanson est un peu en-dessous du lot, mais en plus, avec un titre comme Duane Eddy, on était en droit d'espérer un super son de twangin' guitar, malheureusement absent.
Globalement, les groupes présents sur les deux faces font un peu moins bien sur la deuxième que sur la première, à deux exceptions près : The Chills (si Pink frost est un très bon titre, je lui préfère encore Rolling moon) et The Clean, dont le Anything could happen vaut bien Death and the maiden. Parmi les groupes qui font leur apparition sur cette face 2, on constate que The Tall Dwarves n'avaient pas encore atteint leur meilleur niveau et que le Caroline's dream de Children's hour est très bon.
Maintenant que j'ai viré mon vieil auto-radio avec la voiture qui le faisait tourner, je n'écoute quasiment plus de cassettes. Mais ça vaut quand même le coup de temps en temps de se poster devant un appareil en attendant que la bande se déroule quand la musique fixée dessus est de cette qualité. Et le plus étonnant c'est que, contrairement à beaucoup d'autres, le son de celle-ci ne s'est pas encore altéré avec les années.
A voir : le documentaire Flying Nun heavenly pop hits.
25 juillet 2009
COLETTE RENARD : La taxi girl
Acquis sur un vide-grenier de la Marne début 2009
Réf : EPL. 7.775 -- Edité par Vogue en France en 19680
Support : 45 tours 17 cm
Titres : La taxi girl -- Ma rengaine -/- Je m'appelle Daysie -- Des histoires
Depuis quelques temps, Philippe R. s'est mis en quête d'acheter ceux des disques anciens de Colette Renard qui l'intéressent. Du coup, moi que Colette Renard n'intéresse a priori pas, je me suis mis à faire un peu plus attention aux disques d'elle que je vois passer sur les vide-greniers, qui font partie neuf fois sur dix il faut bien le dire, soit de sa série des Chansons gaillardes de la vieille France, soit de l'autre série sur Les chefs d'oeuvre de la chanson française.
L'idée au départ était de trouver des disques pour Philippe, et c'est arrivé au moins une fois, mais celui-ci j'ai eu envie de le garder dès que je l'ai vu, pour le chroniquer ici dans le but premier de leurrer des internautes et d'attirer ici à la fois des fans égarés de Taxi-Girl, le groupe new-wave de Daniel Darc, Mirwais Stass, Stefan, Laurent Sinclair et Pierre Wolfsohn dont le premier album fut produit par Jean-Jacques Burnel des Stranglers, et des téléspectateurs accros chaque soir de la semaine à l'insupportable série Plus belle la vie. En effet, il est important que les fans de ce populaire feuilleton sachent que l'actrice qui joue la grand-mère Rachel n'a pas attendu France 3 pour faire carrière et que c'est bien la même actrice chanteuse qui, à partir de 1956 avec le succès de la comédie musicale Irma la Douce, a rencontré un large succès populaire pendant les années 50 et 60. Son autobiographie publiée en 1998, Raconte-moi ta chanson, est sûrement passionnante.
Rien que qu'au générique de ce 45 tours 4 titres, on trouve déjà tout un gotha de la chanson française : Raymond Legrand, chef d'orchestre, père de Michel et époux de Colette Renard de 1960 (à peu près au moment de la sortie de ce disque) à 1969; Jean-Claude Darnal, auteur-compositeur de La taxi girl; Marguerite Monnot, qui signe avec Boris Vian Ma rengaine, compositrice d'Irma la Douce mais aussi de nombreuses chansons, pour Edith Piaf notamment, dont quand même Milord et L'hymne à l'amour; le jeune Georges Moustaki qui propose ici Je m'appelle Daysie; et enfin, pour rester dans les collaborateurs d'Edith Piaf, Charles Dumont et Michel Vaucaire, auteurs de Des histoires, mais aussi par ailleurs de Non, je ne regrette rien.
Sur un rythme de tango, La taxi girl explique qu'elle est une femme qui se fait payer pour danser, mais le dernier couplet souligne assez clairement et drôlement qu'il ne faut pas confondre ce métier avec le plus vieux du monde :
- Si tu veux aut'chose Il faut pas qu'tu l'oses Tu te trompes d'adresse
Ça suffit comme ça Prends-moi par le bras Et pas par les fesses
Ici c'est un bal Je m'trimballe pour dix balles
J'suis pas ta p'tite gueule Ni ton épagneul Je suis taxi-girl
Par contre Daysie, comme Irma la Douce d'ailleurs, est bien une prostituée, mais son prénom change à chaque bateau qui arrive pour ne pas dépayser les marins qui font escale.
Les paroles de Boris Vian pour Ma rengaine sont étonnamment nostalgiques et déplorent (déjà) la mort de la chanson française ("Y a que des musiques américaines dans les bistrots et les cinés, qui c'est qui t'a assassinée, ma rengaine ? Y des maracas par douzaines embusquées dans les TSF, mais toi on t'entend plus bézef, ma rengaine.").
Des histoires est une chanson d'amour des plus classiques, peut-être bien aussi sur un rythme de tango, à moins que ce soit un boléro.
Au bout du compte, à mi-chemin de la chanson réaliste et de la chanson qe qualité française, voici un petit disque bien plein et bien varié. Et encore, ce n'est que le seizième d'une très longue série...
Sinon, Philippe, c'est promis, les prochains disques de Colette Renard que je trouve sont pour toi. Les DVD de Plus belle la vie aussi, bien sûr !
23 juillet 2009
G. LOVE & SPECIAL SAUCE : Kiss and tell
Acquis à Paris ou à Londres vers 2000
Réf : EPC 662413 2 -- Edité par Okeh/Epic en Europe en 1995
Support : CD 12 cm
Titres : Kiss and tell -- Kiss and tell (Original version) -- Riversong (Live)
Mine de rien, à force d'acheter en solde ou d'occasion les disques sur lesquels je tombe, je possède maintenant cinq CD singles de G. Love & Special Sauce, plus depuis peu le deuxième album, Coast to coast motel. A l'écoute de cet album, deux titres m'ont plus particuièrement accroché l'oreille, Bye bye baby, et surtout Kiss and tell. Et vérification faite, j'avais bien déjà dans mes étagères depuis quelques temps le CD single de Kiss and tell.
On retrouve dans Kiss and tell toutes les qualités de G. Love & Special Sauce : des ingrédients on ne peut plus basiques pour cette formation en trio (guitare, contrebasse, batterie, harmonica et voix), une base de blues/rock, et au final on a une chanson gaie et enlevée absolument pas rétro.
L'intérêt de la "version originale" proposée en face B est de nous montrer le bon travail qui a été fait entre cette première ébauche, objectivement très proche de la version finale mais au bout du compte plus quelconque et moins accrocheuse. Ca tient à pas grand chose : une mise en place plus lâche, une rythmique moins enlevée, et un refrain grammaticalement correct ("Don't kiss and tell"), mais qui fonctionne mieux une fois qu'il est devenu "Don't kiss and don't tell" sur l'album.
Je crois qu'on ne trouve Riversong que sur ce disque. Cette chanson live (C'est le genre de groupe à voir sur scène il me semble) sur un groove bluesy me fait un peu penser à un autre groupe américain à contrebasse, Soul Coughing, les petits côtés expérimentaux en moins.
Je ne sais pas si c'était l'idée de son label ou des journalistes, mais je pense que G. Love a beaucoup souffert d'être vendu comme le "nouveau" Beck au moment de la sortie de son premier album en 1994, quelques mois à peine après Loser, sous prétexte qu'il utilisait une base de blues/folk et qu'il rappait plus ou moins sur certains titres. Il ne méritait pas d'être enfermé dans ces comparaisons, lui qui plutôt, un peu à la manière d'un Martin Stephenson, se contente de faire la musique qu'il aime dans un très bon esprit.
Seule note un peu fausse, au propre comme au figuré, pour ce disque : son dessin de pochette, pas une grande réussite à mon goût.
21 juillet 2009
THE JASMINE MINKS : Where the traffic goes
Offert par Adam Sanderson à Londres le 21 juillet 1984 Réf : CRE 008 --
Edité par Mayking en Angleterre en 1984 -- [non commercialisé]
Support : 45 tours 17 cm Titres : Where the traffic goes -/- Mr. Magic
C'était il y a vingt-cinq ans tout pile aujourd'hui. Après une année scolaire passée à Londres, je m'apprêtais à revenir en France. Ce soir-là, c'était la dernière fois que j'assistais à un concert au Living Room. A l'affiche, il y avait Stand on Zanzibar, New Seventh Music ! (Et non, je ne garde absolument aucun souvenir de ces deux groupes !) et les X-Men, le seul groupe psychobilly à avoir enregistré pour Creation, qui venaient de sortir leur premier single Do the ghost.
Depuis plus de six mois que je fréquentais les concerts organisés par Alan McGee et ses amis une fois ou deux par semaine selon mes possibilités, j'avais commencé à faire quelques connaissances parmi les autres habitués des lieux.
Logiquement, ce soir-là, j'ai donc fait le tour des quelques personnes présentes que je connaissais de vue pour les saluer. Quand je suis arrivé à Adam Sanderson, l'un des deux guitaristes-chanteurs des Jasmine Minks avec Jim Shepherd, il m'a dit "Attends, j'ai quelque chose pour toi" et il est allé fouiller dans sa caisse de guitare (qu'il avait avec lui bien qu'il ne jouait pas ce soir-là). Il en est revenu avec ce disque, le deuxième 45 tours des Jasmine Minks, encore inédit pour quelques semaines. Je crois bien que c'est la première fois qu'on m'offrait comme ça un disque promo inédit.
Initialement, j'avais moins aimé Where the traffic goes que Think!, le premier 45 tours. Mais finalement, je me suis mis à beaucoup apprécier ce titre énergique qui culmine au moment du refrain, quand la tension monte et que les deux voix se répondent : "I just don't know where we can go" / "You can only go where the traffic goes" puis "Do you need directions ?" / "Yes I do".
Ce qui est sûr c'est que, sans être mauvaise du tout, la face B Mr. Magic n'est pas aussi forte que l'était Work for nothing sur le premier single. C'est une chanson au tempo moyen, construite bizarrement avec un refrain qui n'arrive qu'à la toute fin.
A l'automne 1984, on retrouvait ces deux chansons sur One, two, three, four, five, six, seven, all good preachers go to heaven, le mini-lp 6 titres qui faisait des Jasmine Minks le premier groupe Creation à sortir son album. Fin octobre, le groupe s'embarquait en tête d'affiche de la première tournée européenne de Creation, accompagné de Biff, Bang, Pow ! et de Jesus and Mary Chain. La tournée s'achevait le 3 novembre 1984 à la MJC Claudel de Reims pour un concert organisé par l'association Un Autre Emoi sur mon initiative. L'occasion après quelques mois de retrouver Adam et une bonne partie des habitués du Living Room.
The Jasmine Minks en concert à la MJC Claudel de Reims, le 3 novembre 1984. De gauche à droite : Adam Sanderson, Martin Keena, Jim Shepherd.
20 juillet 2009
AARON STOUT : Queens live in caskets
Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris le 24 juin 2009
Réf : MONO-23 -- Edité par Monotreme en Angleterre en 2006 -- For promotional use only - Not for sale
Support : CD 12 cm
9 titres
Les deux CD des Kills faisaient partie d'un lot d'une vingtaine achetés le même jour, principalement des disques promo.
Malheureusement, je n'ai pas fait de grande découverte à l'écoute de ces disques une fois rentré à la maison, sauf quand même quand j'ai mis le premier titre de ce CD (quand je l'ai acheté, j'avais cru au premier coup d'oeil que Queens live in caskets était le nom du groupe, pas le titre de l'album).
Donc, le premier titre, The coronation, commence avec une rythmique lourde, une guitare électrique crade. Même si la voix est plus jeune et haute, la chanson est construite sur le modèle des meilleurs titres solo de Chris Knox (pour qui nous avons une pensée, vu qu'il est en train de se remettre d'une attaque). Une excellente chanson, et le truc c'est que j'ai su tout de suite que je la connaissais déjà, alors que le nom d'Aaron Stout ne me disait rien de particulier.
Direction ma bibliothèque iTunes, où j'ai effectivement retrouvé trois titres de Stout, dont The coronation. Je les avais téléchargés en mars dernier, et c'est là que la mémoire a commencé à me revenir, vite rafraichie par une recherche de confirmation sur internet : c'est après avoir appris la mort à 29 ans dans un accident de voiture de ce jeune musicien que j'avais téléchargé ces titres, histoire au moins de connaître un peu sa musique.
En continuant mes recherches, j'ai d'ailleurs découvert que j'avais depuis 2005 sur un CD du magazine Comes with a smile un bon titre inédit d'Aaron Stout, The ballad of Mr Lamatta. Il y avait d'ailleurs aussi dans le magazine une chronique de Queens live in caskets, dans sa version auto-éditée par Stout en 2004. J'imagine que cette chronique a dû l'aider à signer pour cette édition anglaise de l'album de 2006.
Le seul autre titre rapide de l'album est le tout dernier, Story of my life, sur un programme de boite à rythmes façon dance music sans conviction. Les sept autres titres sont tous lents, dans un style auteur compositeur folk-rock s'accompagnant à la guitare qui n'est pas sans rappeler Will Oldham en solo, ou le Beck de One foot in the grave en moins blues. Dans ce style plus balisé où la concurrence est rude, Aaron Stout me convainc moins, sauf pour le single Space station ou quand, comme pour The ballad of Curtis Jones et Fountain of youth, entre les bruitages et sa voix fragile et haut perchée il me rappelle M. Ward (pour qui il a eu l'occasion d'ouvrir en concert).
Au moment de sa mort, Aaron Stout venait de finir son deuxième album, The mind of kings is unsearchable. Le disque est disponible à la vente auprès de sa famille, ou en téléchargement sur les plate-formes habituelles.
L'effet de colorisation sur la pochette de l'album et le design à l'ancienne qui entoure le titre de l'album au verso donnent d'Aaron Stout une image quasi-victorienne, sûrement très éloignée de la réalité, comme tendent à le montrer la photo promo ci-dessous et le webcast de Chickus Magnetus, même si, au vu de ses titres d'albums, il semble avoir été fasciné par la royauté.
Le clip de Space station.
Aaron Stout en webcast pour Chickus Magnetus le 4 juin 2007.
18 juillet 2009
FATS DOMINO : Your cheating heart
Acquis sur le vide-grenier de Vertus le 14 juillet 2009
Réf : AI 136 -- Edité par Imperial en Hollande vers 1964
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Your cheating heart -/- I can't give you anything but love
En ces temps où il n'est pas rare de rentrer bredouille d'un vide-grenier, à s'interroger sur ces cartons de 45 tours de variétés en piteux état annoncés à 1,50 € pièce, ou sur ces 45 tours des plus courants de Michael Jackson achetés sans discuter 3 € (on se demande bien pourquoi...), n'hésitons pas à nous replier sur une valeur sûre, et même une légende vivante, avec ce 45 tours de Fats Domino, d'époque je pense, qui n'a jamais eu de pochette illustrée je pense aussi, "Made in Holland" et probablement effectivement destiné au marché local, contrairement aux productions d'autres labels comme Columbia, si j'en crois les inscriptions légales en néerlandais sur l'étiquette du disque.
Ce disque compile en fait deux faces de singles américains de Fats Domino, ses 68e et 69e singles (!), les derniers à être parus chez Imperial avant son transfert chez ABC. Eh oui, au moment de ce transfert Fats Domino enregistrait déjà depuis 15 ans et cette chronique est donc l'occasion de marquer ses 60 ans de carrière discographique, ce qui fait sûrement de lui, à 81 ans, l'un des plus grands anciens du rock'n'roll et du rhythm'n'blues.
Ces deux titres, parmi les derniers produits avec Dave Bartholomew il me semble, sont deux reprises. Your cheating heart est une reprise de Hank Williams bien sûr. Fats se l'approprie en l'arrangeant à sa main, avec piano et cuivres, dans un rythme et un style qui n'est pas sans rappeler celui de Blueberry Hill. I can't give you anything but love est un standard du jazz. C'est moins dans mes goûts, bien sûr, mais la version est bonne. Je suis quand même surpris que ce titre ait été sélectionné comme face A de single.
Je ne sais plus si c'était dans Uncut ou dans Mojo, mais il y avait eu un grand reportage sur Fats Domino, sur ses terres de La Nouvelle Orleans, dans le quartier qu'il n'avait jamais quitté, là où il avait sa maison, sa Cadillac rose et d'autres propriétés. C'était juste quelques mois avant que l'ouragan Katrina ne détruise sa maison et son quartier que Fats et sa famille ne réchappent de justesse aux inondations. L'article dressait de Fats Domino un portrait éminemment sympathique et modeste. C'est comme ça que l'on préfère nos rock stars !
14 juillet 2009
CAPITAL LETTERS : Smoking my ganja
Acquis probablement chez Carrefour à Châlons-sur-Marne vers 1979
Réf : 740.513 -- Edité par Greensleeves en France en 1978
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Smoking my ganja -/- Natty walk
Je ne sais plus comment j'ai connu Smoking my ganja. Peut-être par la radio, ou une cassette compilation d'un copain. En tout cas, si j'ai acheté ce maxi, c'est obligatoirement que je connaissais la chanson avant : à cette époque, je ne misais pas mon argent de poche à l'aveuglette !
A part Steel Pulse, qui ne m'a jamais accroché, je suis assez fan de reggae anglais (ou produit en Angleterre, plutôt), du monument Linton Kwesi Johnson à Misty In Roots en passant par Matumbi, et Smoking my ganja est sûrement l'une des plus grandes réussites du genre.
Ce maxi nous en propose une version discomix de près de 9 minutes, en deux parties comme c'est la tradition. D'abord la chanson elle-même, pas un ska mais un reggae rapide, avec une ligne de basse dynamique, un orgue très présent, un refrain qui reste en tête et des choeurs réussis ("I feel the presence of the wicked"). Puis vient la "version", pas vraiment un dub mais un enregistrement dépouillé d'une grande partie de ses vocaux, mettant en valeur la basse et les percussions. Pas spécifiquement militante comme d'autres titres du groupe, Smoking my ganja raconte simplement l'histoire d'un rasta poursuivi par la police, simplement pour vouloir tranquillement fumer sa ganja ("Venez pas m'emmerder, je fais que fumer ma ganja, eux ils prennent du LSD").
C'est du reggae presque pop, hyper-vitaminé avec une basse élastique : si Capital Letters est arrivé un tout petit peu trop tôt sur la scène pour remporter un grand succès populaire, je dirais qu'il y a au moins un groupe à succès qui fait partie de ses héritiers directs, il s'agit de The Beat.
La face B, Natty walk, est un reggae roots plus classique mais assez réussi également. C'est l'un des titres du groupe que je préfère, avec aussi le très politique pour le coup Do we need a government ? (Tiens, ça me rappelle quelque chose), extrait de leur premier album Headline news, sorti à l'origine en 1979 mais réédité en 2007 pour les trente ans du groupe par leur label Greensleeves avec en bonus les versions maxi des singles de l'album, dont les deux faces de celui-ci.
A noter que, si pour la collection Reggae sun le label français Carrere avait aligné pochette horrible sur pochette horrible, je trouve que pour ce maxi ils ont réussi quelque chose de très simple et très sympa, qui rend assez bien compte de l'atmosphère de la chanson, avec ces rastas qui font des ronds de fumée de ganja en forme de coeur au passage d'une beauté et, petit détail bien vu, le même dessin au verso dans sa version "à colorier".
12 juillet 2009
THE KILLS : U.R.A fever
Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris le 24 juin 2009
Réf : RUG281CDP -- Edité par Domino en Angleterre en 2008
Support : CD 12 cm
Titre : U.R.A fever
Le CD fourni avec Mojo le mois dernier, intitulé Red hot and regal, avait la particularité d'avoir été compilé avec l'aide des membres de Kings of Leon.
J'ai commencé à l'écouter à l'aveugle mais, le deuxième titre m'ayant accroché l'oreille, j'ai jeté un coup d'oeil sur la pochette et j'ai été tout surpris de découvrir que j'étais en train d'écouter et d'apprécier The Kills.
Pourtant, après les avoir vu en concert à L'Olympic de Nantes le 5 juin 2003, je ne pensais plus m'intéresser un jour à ce groupe. J'étais allé les voir par curiosité, et ça ne m'avait pas beaucoup plu. J'avais trouvé le concert monotone, avec des titres peu mélodiques construits presque tous sur le même moule/rythme. Et surtout, Jamie Hince et Alison Mosshart, les deux membres du groupe, qui se faisaient face la plupart du temps, donnaient l'impression de plus jouer l'un pour l'autre que pour le public.
J'en serais resté là même après l'écoute du CD de Mojo si je n'avais pas pris comme un clin d'oeil le fait de tomber quelques jours plus tard à Paris justement sur le CD single promo de cette chanson, U.R.A fever, le premier extrait du troisième album du groupe, Midnight boom.
Je crois que si j'aime plutôt bien U.R.A fever, sans trouver cette chanson particulièrement géniale quand même, c'est justement parce qu'elle est différente du style Kills habituel. C'est une sorte de trip hop électrique chanté, non pas par Alison seule comme d'habitude, mais en duo par les deux membres du groupe.
Mais bon, je ne vais pas d'un seul coup devenir un fan absolu des Kills : par acquis de conscience, j'ai aussi pris ce jour-là un autre CD single promo, Cheap and cheerful, le deuxième titre extrait de l'album, et il est lui dans le style typique des Kills, pour lequel je n'éprouve que très peu d'intérêt.
11 juillet 2009
TITI ET SYLVESTRE : Au Mexique
Acquis sur le vide-grenier de Cramant le 5 juillet 2009 Réf : 16 422 -- Edité par Warner Bros en France en 1974 Support : 45 tours 17 cm Titres : Titi au Mexique -/- Titi sur la côte
Titi et Sylvestre étaient des vedettes à la maison dans les années 70. Nous aimions les dessins animés et nous faisions tourner un 45 tours en boucle, mais ce n'était pas celui-là : c'était le premier de la série, celui que tout le monde a acheté, le tube de Noël 73 qui était encore en mars 1974 dans le Top 20 du Hit-Parade de RTL (Il faut dire que, à part Gigi l'amoroso de Dalida et une Joni Mitchell visiblement égarée là, la concurrence était particulièrement faible, même si elle comprenait deux ex-Beatles).
Depuis cinq-six ans, j'ai acheté à peu près toute la série des disques Titi, des 45 tours aux deux 33 tours. J'avais même déjà ce Titi au Mexique en 45 tours depuis quelques temps, avec l'autre pochette, pelliculée et au bleu plus foncé, mais il était dans un état déplorable, comme souvent avec les disques pour enfants. J'aurais donc pu sélectionner le disque de mon enfance pour en parler ici, mais franchement les deux faces de ce 45 tours, visiblement sorti pour l'été 1974, que j'ai racheté en très bon état dimanche dernier, ont l'immense avantage de proposer mes deux chansons préférées du duo Titi et Sylvestre. Et puis, en ce jour de grands départs en vacances à la météo maussade, elles donnent à la journée un fort goût de vacances sans avoir à subir les embouteillages.
Si les dessins animés de Titi et Grosminet sont bien sûrs des produits américains de la Warner, cette série de disques est un projet 100% français, pas une traduction ou une adaptation de chansons parues aux Etats-Unis. La pochette originale du premier 45 tours portait d'ailleurs en gros la mention "Titi et Sylvestre chantent en français", plutôt que Titi à la neige. L'instigateur du projet est très probablement l'éditeur Jean Davoust, alors patron des éditions Warner Bros Filipacchi et crédité ici comme producteur. Les voix de Titi et Grosminet sont interprétées par deux grands acteurs, Arlette Thomas et Georges Aminel. Pour le répertoire, la commande était simple et elle parait évidente quand on écoute l'album d'un bout à l'autre : il s'agissait de s'approprier divers genres musicaux et de coller dessus le schéma habituel des histoires de Titi et Sylvestre : le gros chat veut manger le petit canari, qui finit toujours par s'en sortir. L'avantage ici c'est que les deux styles musicaux pastichés sont des genres que j'aime bien et que l'ensemble est bien réalisé avec des paroles plutôt drôles.
Pour Titi au Mexique, on a droit bien sûr aux mariachis et autres espagnolades. On est plus près de Luis Mariano que du Ring of fire de Johnny Cash ou de Calexico, mais c'est excellent. Pour Titi sur la côte, la pochette a beau être bleue, il est plus question de Tahiti que de la côte d'azur. La guitare hawaïenne et les choeurs sont bien mis en valeur. On est plus proche du Marcel Amont de La polygamie que des productions de Gaston Guilbert, mais c'est toujours drôle et excellent. Le point commun entre les deux chansons, outre la destination ensoleillée, c'est que Grosminet poursuit Titi de ses assiduités. Officiellement pour le manger, mais à force ça devient ambigu : à la fin de Titi au Mexique, Sylvestre invite Titi à danser et lui dit de se rapprocher, tandis qu'à la fin de Titi sur la côte il veut l'embrasser !
Ce disque a dû bien se vendre, mais n'a pas eu le succès du premier. A Noël 1974, Warner remettait le couvert avec Tout ce que je veux pour Noël, mais sans toucher à nouveau le jackpot. Faut quand même pas pousser Mémé dans les griffes de Grosminet...
05 juillet 2009
THE MONOCHROME SET : He's Frank (Slight return)
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres en septembre 1981 ou septembre 1982
Réf : BL1 -- Edité par Disquo Bleu en Angleterre en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : He's Frank (Slight return) -/- Silicon carne -- Fallout
Je me souviens très bien de ce que j'ai fait le jour où je suis tombé sur ce disque dans le Record & Tape Exchange du 28 Pembridge Road à Londres (la boutique appartient toujours au même groupe, mais a abandonné les disques pour les fringues rétro il y a quelques années) : je l'ai acheté, bien sûr, et j'ai détalé le long de Portobello Road jusqu'à la boutique Rough Trade pour en savoir plus sur ce disque.
La disquaire (un des piliers de la boutique, que j'ai retrouvée derrière le comptoir pendant des années) a eu l'air un peu surpris et amusé de voir ce français se pointer avec ce disque d'occase, mais elle a aimablement répondu à mes questions, au nombre de deux en fait :
Est-ce qu'il y avait eu une pochette illustrée pour ce disque à l'origine ? Réponse : Non, le disque n'a été vendu qu'avec cette pochette en papier blanc.
Et est-ce bien Rough Trade Records qui a édité ce disque ? En effet, le label est mentionné sur l'étiquette, mais il y aussi en gros "Disquo Bleu" et le logo correspondant (Pour ceux à qui ça ne parlerait pas, qu'il sachent que les Disque Bleu étaient une variété de cigarettes françaises Gauloises, mises sur le marché en 1934. Je n'en suis pas sûr, mais j'imagine que ces cigarettes ne sont plus en vente de nos jours.). Réponse : Oui.
Je ne connais pas toute l'histoire derrière la publication de ce disque, notamment la raison exacte pour laquelle il n'est pas sorti sous une vraie étiquette Rough Trade, mais on a des éléments de réponse.
Après le dernier sillon de la face A, il y a gravé "Archive jive", et il s'agit bien d'une publication d'archives (récentes, elles avaient 18 mois à l'époque, mais des archives quand même). On en a su un peu plus en 1983 dans les crédits de la compilation Volume, contrast, brilliance..., qui reprenait deux des titres de ce 45 tours : l'enregistrement date d'avril 1978, alors que He's Frank/Alphaville, le premier 45 tours publié, avait été enregistré en novembre 1978. Dans l'historique du groupe publié sur le site officiel du Monochrome Set, on apprend que ces enregistrements étaient à l'origine des démos. Les notes de pochette de Volume... y sont par ailleurs contredites sur deux points : le bassiste serait Simon Croft plutôt que Jeremy Harrington et les enregistrements dateraient de l'été plutôt que d'avril.
Mais qu'est-ce qui a bien pu pousser le Monochrome Set, qui venait de sortir ses trois premiers singles depuis le début de l'année 1979, à éditer ce disque d'archive, proposant une version différente de la face A du tout premier disque, avant même la fin de cette même année 1979 ? Le groupe avait sûrement envie de diffuser ces enregistrements, d'ailleurs repris à de nombreuses reprises depuis sur des compilations, mais une autre partie de la réponse est peut-être à cherche dans le fait que, lorsque ce disque est sorti, The Monochrome Set avait sûrement déjà signé chez Dindisc et s'apprêtait à enregistrer son premier album The strange boutique. Ce disque est peut-être à considérer un peu comme un au-revoir au label Rough Trade.
Ce He's Frank (Slight return) n'est pas fondamentalement différent de la version He's Frank publiée initialement. Démo oblige, le son est un peu plus sourd. la voix est doublée, le batteur avait des progrès à faire et le son de guitare est un peu différent, mais la structure et l'arrangement sont déjà en place.
Bid n'a peut-être pas été le premier à faire le jeu de mots entre "Silicon" et "Chili con carne", mais en tout cas il n'a pas été le dernier. Il suffit par exemple de se souvenir du groupe suisse des années 90 Silicone Carnet. Silicon carne est une chanson au tempo moyen, assez travaillée, avec un pont chanté et tout (du moins, je crois que c'est comme ça que ça s'appelle techniquement). Avec une production studio plus travaillée elle n'aurait pas déparé sur un album du groupe.
Fallout est très bien aussi, mais plus rapide et plus punky. Contrairement à Silicon carne, elle n'était pas sur Volume..., mais on l'a retrouvée quelques années plus tard sur What a whopper!. Tous les ingrédients du son Monochrome Set sont déjà prsents et bien en place ici.
Les deux faces des deux éditions de He's Frank chez Rough Trade se trouvent dispersées sur plusieurs compilations chez Cherry Red, mais on les trouve rassemblées de façon pratique et simple sur The independent singles collection, toujours disponible.
04 juillet 2009
RAPH DUMAS & PASCAL COMELADE FEAT. LOU : Le chanson douce
Acquis par correspondance chez Maria Dos à Céret en novembre 2008
Réf : ENJ011 -- Edité par Enjoy en France en 2008
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le chanson douce -/- Le chanson douce (The soul edit)
A chaque fois que j'écoute ce disque, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée presque compatissante pour Because Music, le label français de Pascal Comelade depuis deux ou trois ans. En effet, le métier de base d'un label est de vendre des disques : il ne faut en effet pas se leurrer, même si ce n'est pas leur aspect qui m'intéresse le plus, mais les disques sont bien avant tout des produits d'une industrie culturelle, des objets commerciaux par définition.
Donc, visiblement, Because tente de faire son travail de façon assez volontaire, en sortant un best-of en France, l'album Métode de Rocanrol, puis une compilation dans le monde hors-France et bientôt un nouvel album. Vu la productivité et l'éclectisme de Comelade, il n'a certainement jamais été question que Because sorte absolument toutes ses productions mais, en me mettant à la place des responsables du label, je me dis qu'en écoutant ce disque ils ont dû regretter que Pascal ait choisi de sortir le titre le plus "vendable" qu'il ait produit depuis longtemps en édition limitée sur le label d'un copain !
Car objectivement, Le chanson douce, une collaboration avec le DJ disquaire de Perpignan Raphaël Dumas, déjà ingénieur du son sur plusieurs disques récents de Pascal, a un certain potentiel commercial. Le son de piano et de guitare de Pascal Comelade se marie parfaitement au groove (basse de Patrick Felices, beats et samples de Raphaël Dumas, je suppose) et à la voix de Lou Dumas, qui entonne des "Pam pa pa pam pa pa pam pam" du plus bel effet. En plus, la sortie du 45 tours a été accompagnée d'un clip frais et sympa très réussi. Jugez-en par vous même :
Because annonce pour octobre prochain la sortie d'un nouvel album de Pascal Comelade, A freak serenade. Je suis un peu curieux de savoir si Le chanson douce sera dessus, mais je parierais bien que non. C'est un détail (monochrome), mais les aficionados ne pourront s'empêcher à l'écoute de ce Chanson douce de se reporter un quart de siècle en arrière et de penser à une autre Chanson, qui figurait sur le premier album de Pascal Comelade chez Les Disques du Soleil et de l'Acier en 1984. Cette chanson associait une orchestration réalisée à base de re-recordings sur des mini-cassettes, avec les instruments jouets de Comelade, et la voix d'une fillette qui chantait une comptine (américaine). Cette voix, c'était celle de Cathy Claret, qui provenait d'une vieille bande enregistrée quand elle avait trois ans !
Je n'arrive plus à retrouver l'endroit où j'ai eu l'info donnée par Raphaël Dumas, et j'aurais bien été incapable de le deviner tout seul vu que le disque sixties est des plus rares, mais la pochette de ce 45 tours est un clin d'oeil à celle du EP français des Thirteenth Floor Elevators qu'en bon optimiste je ne désespère pas de trouver un jour sur un vide-grenier ou dans un Emmaüs !
03 juillet 2009
THE MONOCHROME SET : He's Frank
Acquis probablement chez New Rose à Paris sinon chez Rough Trade à Londres vers 1981
Réf : IR 9002 -- Edité par International Record Syndicate aux Etats-Unis en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : He's Frank -/- Alphaville
Après la parution coup sur coup en 1980 chez Dindisc des deux albums Strange boutique et Love zombies, j'ai réussi à me procurer assez vite et sans trop de difficultés les quatre 45 tours du Monochrome Set parus l'année précédente chez Rough Trade. Mais pour le tout premier de ces 45 tours, He's Frank, je ne suis pas tombé la première fois sur l'édition originale anglaise du 45 tours mais sur ce pressage américain, sorti sous licence Rough Trade par le label de Miles Copeland International Record Syndicate (I.R.S.), un label débutant en fanfare avec à son palmarès quelques inconnus certes,mais surtout de belles réussites comme le Monochrome Set, donc, mais aussi les Buzzcocks, l'excellent United de Throbbing Gristle et le John Cale électrique de Sabotage et Mercenaries, les Cramps, Wall of Voodoo, Magazine, The Beat, les Stranglers, etc.
Je n'aime pas trop cette pochette et je parierais bien que, contrairement à beaucoup d'autres pochettes, le groupe n'a pas été trop impliqué dans le choix de cette illustration à base de code à barreaux de prison, qui de plus a perdu le peu d'exotisme qu'elle pouvait avoir pour les européens en 1979, époque à laquelle les codes à barres n'étaient pas aussi omniprésents chez nous qu'ils le sont aujourd'hui.
En achetant ce disque, je ne savais peut-être même pas que ce n'était pas l'édition originale, mais c'est bien à cause de cette pochette que j'ai eu plusieurs fois par la suite l'occasion de regretter de n'avoir pas attendu un peu pour m'acheter l'édition originale du 45 tours avec sa superbe illustration attribuée à Bo Zartes.
N'en doutons pas, connaissant le Monochrome Set, ce Bo Zartes n'a jamais existé et cache l'identité d'un ou plusieurs membres du groupe (dont peut-être le guitariste Lester Square, alias Thomas W. B. Hardy, à qui l'on doit par exemple les pochettes d'Eligible bachelors, Cast a long shadow et Volume, contrast, brilliance...). Pourquoi est-ce que je m'avance autant ? Parce que Bo Zartes, cela ressemble bien trop à la prononciation par des anglais francophiles de l'expression "Beaux-Arts"...
Par contre, si on retourne la pochette, je trouve le verso de l'édition américaine plus réussi que celui de l'édition anglaise, avec cette photo qui a l'air assez rétro d'une injection avec seringue :
Côté musique, les deux disques, l'anglais et l'américain sont sensés proposer les mêmes enregistrements, ou presque. En effet, ma seule "bible", The International discography of the new wave de B George et Martha DeFoe, précise que l'édition américaine est un mixage différent. Rien de flagrant à l'écoute, mais cette information est sûrement des plus fiables car l'un des participants les plus assidus à l'élaboration ce cette discographie n'est autre que John D. Haney, ci-devant batteur du Monochrome Set à l'époque des faits !
Les deux titres sont excellents. He's Frank est l'un de ces ovnis dont le Set a le secret. Je dis ovni car je suis bien incapable de trouver un point de comparaison. C'est de la pop iconoclaste, il y a un motif de guitare accrocheur et un superbe chorus, le chant est excellent et les paroles sont drôles et énigmatiques : il est question d'un jeune Frank et de son passage à l'âge adulte ("Who'll save him from being a man, not me").
Alphaville est, avant Ici les enfants (du paradis) notamment, un premier témoignage de la cinéphilie du groupe. La production est moins léchée mais ce titre n'aurait pas du tout déparé sur Strange boutique.
He's Frank est en passe de devenir un classique. Au fil du temps, il y a eu des reprises par les Sneetches, les Grays, et surtout, je viens de l'apprendre en préparant ce billet, le premier album de The BPA (The Brighton Port Authority), le dernier projet en date de Norman Cook/Fatboy Slim, s'ouvre sur une reprise de He's Frank, avec rien moins que Iggy Pop au chant ! Si la version studio de cette reprise passe à peu près, la version live dans l'émission de David Letterman est à fuir ! En fait, le principal intérêt de cette reprise est de remettre en lumière le Monochrome Set, et accessoirement peut-être d'alimenter le compte en banque de Bid et Lester Square, les deux auteurs de la chanson.
Autre conséquence de cette reprise : j'ai bien l'impression que The BPA en a fait la promotion en expliquant que Frank Tovey de Fad Gadget en était le sujet. Première nouvelle, et sacré scoop ! En près de trente ans, je n'avais jamais lu cette info nulle part, même pas au moment de la mort de Frank Tovey...
The BPA crédite la chanson sous le titre He's Frank (Slight return). Il s'agit bien de la même chanson, simplement le (Slight return) a été ajouté au titre de la chanson fin 1979, quand The Monochrome Set a sorti fin 1979 en 45 tours trois titres démo enregistrés en avril 1978, soit avant les sessions de ce premier 45 tours.
L'édition Rough Trade de He's Frank est en téléchargement chez Always searching for music.
Les deux faces des deux éditions de He's Frank chez Rough Trade se trouvent dispersées sur plusieurs compilations chez Cherry Red, mais on les trouve rassemblées de façon pratique et simple sur The independent singles collection, toujours disponible.