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29 janvier 2023

ALAIN SOUCHON : Le dégoût


Acquis chez Damien R. à Avenay Val d'Or le 22 novembre 2022
Réf : PB 8346 -- Édité par RCA en France en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le dégoût -/- Toto 30 ans

L'ami Damien se débarrassait d'une petite partie de ses disques et j'ai été bien content de repérer celui-ci dans le lot.
J'ai vraiment découvert et apprécié cette chanson Le dégoût d'Alain Souchon il y a quelques années seulement (cinq ou dix) et, après avoir repéré qu'elle était sortie en 45 tours, je m'étais mis une note en tête de me procurer ce disque à l'occasion.
Il me semblait me souvenir que l'écoute qui avait déclenché mon intérêt c'était celle de mon exemplaire de l'album Toto 30 ans, rien que du malheur..., dont elle est extraite. Je revois encore cet album avec sa pochette ouvrante, sauf que je ne le trouve pas dans mes étagères, alors je dois me tromper.

J'ai fait le point, et pas moins de quatre 45 tours ont été extraits de l'album : L'amour en fuite, Le bagad de Lann Bihoué, Le dégoût et Frenchy bébé blues. Dans le lot, seul Le bagad a vraiment été un grand succès, il me semble.

Alors, qu'est-ce qui m'a accroché à l'écoute de Le dégoût ? Eh bien d'abord, l'arrangement musical qui m'a surpris. Arrivé en 1981-82, tout le monde ou presque donnait dans le synthétique/électronique, même Pit et Rik !, mais en 1978, année de sortie de l'album, ça n'était pas du tout aussi courant, surtout dans un contexte de pure chanson française. C'est pourtant bien ce qu'on a ici, avec un séquenceur qui domine l'ensemble et des synthés en accompagnement.
Et puis il y a la thématique des paroles de la chanson qui me parle bien, avec ce refus de la normalité et la volonté de ne pas céder aux attentes et de suivre le chemin qu'on trace pour vous.
Aussi bien avec Frédéric Mitterrand en 1990 qu'avec Christophe Dechavanne en 1986, a regretté que ses chansons moins douces, avec un peu de révolte et de violence, soient moins acceptées par le public. C'est vrai pour Le dégoût mais, si on pense à Jamais content ou S’asseoir par terre, on voit bien que ce n'est pas le cas pour toutes.
Preuve que Souchon tenait à cette chanson, on trouve des versions en public de Le dégoût à la fois sur l'album En public à l'Olympia 1982 et sur Olympia 83, mais, dans ce dernier cas au moins, la version reproduit très voire trop fidèlement celle en studio.

En face B, la chanson Toto 30 ans, sur le temps qui passe et les premières rides, est moins surprenante avec dans son style légèrement country/folk. Les chœurs à la fin m'ont fait penser à ceux utilisés par Lewis Furey à la même époque, lui aussi chez RCA.

Je n'ai pas trouvé de vidéos de ces deux chansons que je pouvais techniquement intégrer à cette chronique, mais sur des sites d'archives télé on trouve deux performances où Alain Souchon chante en direct sur une bande instrumentale, Le dégoût dans Chansons à la carte en 1980 et Toto 30 ans dans Découvertes TF1 en 1979. Et vous pouvez regarder ci-dessous en intégralité une émission de TF1 réalisée pendant sa tournée de 1978 dans le sud-ouest, c'est à dire probablement l'année même où j'ai vu Alain Souchon en concert à la foire exposition de Châlons.

L'émission A bout portant de TF1 entièrement dédiée à Alain Souchon, avec un reportage en tournée en 1978 comprenant des entretiens avec Danièle Lord.

20 janvier 2023

GEORGE CLINTON : Paint the white house black


Acquis par correspondance via Ebay en janvier 2023
Réf : 9362-41057-2 -- Édité par Paisley Park / Warner Bros. en Europe en 1993
Support : CD 12 cm
5 titres

Pour une fois, on peut vraiment dire que je suis tombé sur ce CD par hasard en me baladant sur internet. J'étais sur un site de vente en ligne à la recherche d'un disque qui me manque de Clinton, le projet parallèle des membres de Cornershop. Parmi les résultats les moins chers, il y avait ce disque de George Clinton, avec un titre intéressant, Peindre la Maison Blanche en noir. Je n'en avais jamais entendu parler, mais après quelques clics pour en écouter un extrait, je l'ai vite commandé.

George Clinton, 81 ans aujourd'hui, a un sacré parcours : doo-wop et rhythm and blues avec The Parliaments dans les années 1950 et 1960, délires psyché/rock/funk dans les années 1970 avec Parliament et Funkadelic, carrière en solo et reformations P-Funk depuis.
Au début des années 1990, Clinton était signé sur le label Paisley Park de Prince. Ils ont dû être contents quand ils ont vu le titre très commercial du deuxième et dernier album qu'il a sorti chez eux, Hey, mec, renifle mon doigt...!

Ce single est le premier qui a été extrait de l'album. On peut assez facilement imaginer la genèse de son titre principal : Je m'appelle Clinton comme Bill, qui vient d'être élu président, prénom George comme Washington, le premier président des États-Unis, alors pourquoi pas imaginer des paroles où moi et mes jeunes potes de la fine fleur du rap (Dr. Dre, Ice Cube, KAM, MC Breed, Public Enemy, Pupa Curley, Yo-Yo. Excusez du peu !) on harcèle la Maison Blanche pour leur dire ce qu'on pense des goûts et des couleurs et du fait de fumer sans inhaler ?
A la production, on trouve Kerry Gordy et William Bryant III, apparemment spécialistes du style New Jack. La chanson utilise un échantillon de Smiling faces sometimes, un titre de 1971 de The Undisputed Truth.
Pour la pochette, on décline la référence à la Présidence, avec un George perruqué et encadré à la Washington.

On trouve quatre versions de Paint the white house black sur ce CD.
Ma préférée est tout simplement la version de l'album, qui se déroule et coule parfaitement bien tout au long de ses 6'50, avec les invités qui se succèdent au micro.
La version single, qui doit aussi être celle de la vidéo, est assez proche, mais c'est dommage qu'elle soit pour l'occasion raccourcie de 2'30.
La base musicale est pas mal retravaillée pour Picture this (Street mix), mais c'est pas mal quand même. Et puis enfin, il y a une version instrumentale.

Le cinquième titre, Booty, est une face B précédemment inédite. Pas mal, même si je ne suis de toute façon pas un grand consommateur de P-Funk. En tout cas, les fans semblent préférer cette version originale à celle qui a finalement été publiée en 2005 sur l'album How late do U have 2BB4UR Absent ?.

Seize ans après Paint the white house black, Clinton a dû être content de voir Barack Obama entrer à la Maison Blanche, même si il n'a pas tout révolutionné de fond en comble au cours de ses deux mandats. Le symbole étant fort, Obama a souvent été pris en photo devant le portrait de Washington qui a dû inspirer la pochette du single.

A 80 ans, George Clinton a encore joué en Angleterre en 2022 et des concerts sont prévus cette année aux États-Unis.



14 janvier 2023

JACK ARY ET SON "HIGH SOCIETY" CHA CHA : Tomatorama


Offert par Dorian Feller à Villedommange le 27 novembre 2022
Réf : Publicis 131262 -- Édité par Le Centre d'Information du Concentré de Tomates / Vogue en France dans les années 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titre : Tomatorama (Mange des tomates "concentrées")

L'ami Dorian m'a offert ce disque car il connaît mon intérêt prononcé pour les disques "hors commerce" (intérêt qui s'est notamment traduit en 2018 par la publication du livre Vente interdite, disponible en téléchargement gratuit).
La pochette est moche, mais c'est un beau cadeau car ce 45 tours est une pièce intéressante. C'est un disque Vogue qui a la particularité de n'être gravé que sur une seule face. Et sur cette face, on trouve une version réenregistrée de l'un des succès du label.

Je ne connaissais pas du tout le musicien Jack Ary (à ne pas confondre, apparemment, avec l'acteur qui était son contemporain, dont le pseudonyme était Jack Ary). Pourtant, son cha cha cha Les tomates, musique de Franck Barcellini (celui de Mon oncle) et paroles de Pierre Cour, a dû avoir un certain succès puisqu'il a été édité en 45 tours trois fois sur trois décennies consécutives, en 1960, 1976 et 1982. Pas mal...!
La première fois n'était pas la plus glorieuse, puisque c'était en simple face B d'un EP, mais c'est un disque que j'aimerais bien me procurer, à la fois pour sa pochette très réussie et, en tant que fan de Jonathan Richman et de son I'm a little dinosaur, pour son titre principal, Théodore le dinosaure, qui, malheureusement, s'est révélé être sans paroles.


La superbe pochette illustrée par Charles Vella du EP Théodore le dinosaure (1960), avec en face B la première publication de Les tomates. Il semble y avoir deux pochettes différentes, l'autre n'ayant pas de tomates :


On peut assez facilement imaginer la genèse de ce disque. Le Centre d'Information du Concentré de Tomates, probablement un organisme interprofessionnel (qui ne semble plus exister depuis longtemps; il était peut-être lié à la SONITO, Société Nationale Interprofessionnelle de la Tomate destinée à la transformation, créée en 1957), souhaitait faire la promotion de ses produits. Pour ce faire, ils ont missionné Publicis, et quelqu'un à l'agence a eu la juteuse idée d'utiliser ce cha cha cha de Jack Ary, qui avait eu un certain succès.
Il faut dire que la chanson originale, avec son propos introductif ("Un conseil, Madame. Un conseil, Monsieur. Mangez. Mangez sain. Mangez frais. Mangez... des tomates.") et son refrain ("Mange des tomates, mon amour. Mange des tomates nuit et jour. Ça donne bonne mine, c'est plein de vitamines, vitamines A, B, C, c'est bon pour la santé") sonne déjà comme une publicité !
Un contrat de licence a donc dû être passé avec Vogue et la chanson a été adaptée et transformée en Tomatorama (Mange des tomates "concentrées"). Initialement, j'ai pensé qu'on s'était contenté d'ajouter "concentrées" à chaque itération de "Mange des tomates", mais non, l'ensemble des paroles a été adapté au propos et c'est toute la partie vocale qui a été refaite.

Il n'y a quasiment aucune indication sur la pochette. Je pense donc que ce disque était probablement inséré dans un dossier plus complet, destiné à des professionnels plutôt qu'à des particuliers. Et peut-être que la chanson a été diffusée en radio sous forme d'annonce publicitaire. En tout cas, concentrée ou non, comme la chanson de départ est entraînante et agréable, ça passe bien.

A écouter : JACK ARY ET SON "HIGH SOCIETY" CHA CHA : Tomatorama (Mange des tomates "concentrées")




La couverture d'une partition pour Les tomates.

08 janvier 2023

TROUBLEMAKERS


Offert par Fabienne M. à Mareuil sur Ay en décembre 2022
Réf : PRO-A-857 -- Édité par Warner Bros. aux États-Unis en 1980
Support : 2 x 33 tours 30 cm
24 titres

En décembre, quelqu'un a diffusé sur Twitter la copie d'un article de 1997 de Record Collector sur Jonathan Richman. Je l'ai téléchargé, je l'ai lu, et j'ai été surpris d'y apprendre qu'I'm Straight, l'une des chansons des Modern Lovers première période, a été publiée officiellement pour la première fois en 1980 sur une compilation américaine de Warner, Troublemakers (en fait, cette information est assez connue, reprise dans pas mal d'endroits, mais soit je n'y avais jamais prêté attention, soit je l'avais oubliée).
J'ai une histoire un peu particulière avec I'm straight, car on trouve cette chanson sur certaines rééditions de The Modern Lovers, mais pas sur mon édition originale anglaise, et on la trouve aussi sur certaines éditions de The original Modern Lovers, mais pas sur mon exemplaire français. En fait, il a fallu attendre 1992 et la réédition CD Rev-Ola de The Modern Lovers (pour laquelle j'ai écrit des notes de pochette) pour qu'I'm straight atterrisse dans ma discothèque.
En tout cas, cette information m'a incité à aller me renseigner sur Troublemakers, et ce que j'ai découvert m'a donné envie de me faire offrir ce double album, d'autant qu'un exemplaire à prix correct était proposé à la vente par un français sur Discogs.

Troublemakers est le tout dernier volume paru de la série de compilations Loss leaders de Warner, qui avait démarré en 1969. Le concept était un peu particulier, il s'agissait de compilations-catalogues de Warner et ses labels affiliés (Reprise et Island, notamment), vendues uniquement par correspondance, à un prix très bas (2 $ le double album dans les années 1970). Cela était rendu possible en réduisant les coûts, y compris sur les droits versés aux artistes. La publicité pour ces parutions était faite sur les pochettes intérieures d'albums Warner ou dans des publicités dans la presse.
Pour la plupart des volumes parus, l'effet catalogue joue à plein, et les disques sont juste des pot-pourris de nouveautés, avec Captain Beefheart et James Taylor sur le même disque, par exemple. Mais l'un des intérêts de Troublemakers, c'est son unité thématique : elle est parue en 1980 et, clairement, l'objectif à cette occasion était de se concentrer sur des artistes associés à la New Wave, américains et anglais (La pochette avec son graphisme et le style des mannequins le confirme). Un autre intérêt est que la sélection des titres et excellente et que, comme c'était la tradition pour la plupart des Loss leaders, elle comporte quelques titres précédemment inédits, comme ceux des Modern Lovers, et d'autres rares aux États-Unis).

On va d'ailleurs commencer par s'intéresser aux cinq titres inédits (à l'époque) que contient Troublemakers.

Pour les Modern Lovers, je ne vais pas refaire toute l'histoire ici, mais la particularité c'est que Warner a signé le groupe en 1972, qu'il y a eu plusieurs sessions d'enregistrement avec John Cale ou Kim Fowley comme producteur, mais que Warner a fini par renoncer fin 1973, et le groupe s'est séparé, principalement parce que Jonathan Richman voulait changer de direction musicale.
Après ça, Beserkley Records a racheté les bandes à Warner et a sorti en 1976 The Modern Lovers, une compilation de neuf titres. Un des rares cas où une simple compilation d'inédits est désormais considérée comme un album important et "classique" du rock. Au moins trois autres titres de cette époque sont souvent ajoutés aux rééditions, I'm straight, Government center et Dignified and old.
Pour Troublemakers, je ne pense pas que, après avoir financé les enregistrements originaux avant de les céder à Beserkley, Warner a re-payé pour les utiliser ici, mais en tout cas I'm straight et Government center sont publiés "avec l'autorisation de Berserkley".

I'm straight est une chanson très particulière. Musicalement, rien d'exceptionnel. Je trouve qu'on est sur un rythme et dans un style pas si éloigné que ça de Hoochie coochie man/I'm a man/Mannish boy (sachant que Jonathan Richman a fait sur scène en 1983 une adaptation comique de ces classiques, I'm a jerk)
Côté paroles, la thématique est originale...! Voilà la situation : Jonathan a vu sur le campus une étudiante accompagné de son petit copain, un hippie (nommé Johnny ou Ernie selon les versions). Il trouve que ce n'est pas un gars bien pour elle, alors il lui téléphone pour lui expliquer tout simplement que le hippie est toujours dans les vapes alors que lui Jonathan a l'esprit clair et qu'il veut prendre sa place. Comme méthode de drague, on a vu moins lourdingue !
La version d'I'm straight qu'on trouve ici (et sur les rééditions de The Modern Lovers) est ma préférée. Il est indiqué que Kim Fowley est le producteur. Si c'est exact, alors, même si ce n'est pas ce que disent les quelques sources disponibles, j'avancerais que cette version date des démos enregistrées en juin 1972. En effet, il existe aussi une autre version studio d'I'm straight, également produite par Kim Fowley, celle qu'on trouve sur certaines éditions de The original Modern lovers. Ce qui me fait dire que cette autre version est la plus tardive (datant des sessions de l'automne 1973), ce sont les paroles modifiées, qui, montrent que Jonathan ne croit plus lui-même à sa chanson et qu'il hésite à la chanter. Le hippie n'est même plus présent dans cette version.
Pour information, il existe aussi deux versions live d'I'm straight publiées officiellement au fil des années. Là aussi, ça se mélange dans tous les sens entre les différentes éditions, mais la version de Live at the Longbranch and more, qui commence directement par "I called this number") est excellente, et même violente quand Jonathan s'énerve contre Hippie Ernie  : "His Woodstock brain, and his acid face. Yeah You walked by the computer centre with spineless Ernie, I telephoned to say, I could easily take his place. He's a hippie, Hippie Ernie. I'm straight and I want to take his place. Hey where's his backbone ? Hippie Ernie,  huh ? I'm tryin to make mine straight". On a rarement vu Jonathan Richman aussi agressif...!
La version de Precise Modern Lovers order est plus longue, plus lente aussi peut-être, et elle est un peu inférieure.

Pour Governement center, c'est un peu plus simple. Elle est apparue tardivement dans le répertoire des Modern Lovers première version et n'a été enregistrée qu'une fois, par Kim Fowley à l'automne 1973. C'est l'excellente version qu'on trouve ici. Mais cette chanson fait aussi partie des quatre première officiellement publiées par Jonathan Richman & the Modern Lovers, en 1975, sur la compilation Beserkley chartbusters volume 1. Il manque l'orgue de Jerry Harrison à cette deuxième version, plus acoustique, mais elle est tout aussi excellente et cette ode aux secrétaires de la cité administrative de Boston est de toute façon un grand moment de rock and roll.

On a aussi droit à deux documents précédemment inédits de rien moins que les Sex Pistols ! Il s'agit d'une première publication officielle, mais ces titres ont dû être piratés dès le lendemain de leur enregistrement : il s'agit d'Anarchy in the USA, le dernier titre joué leur de leur ultime concert le 14 janvier 1978 au Winterland de San Francisco, et de No fun, le seul rappel qui l'a suivi. Le son est pourri, c'est assez pathétique, mais c'est un document, qui se conclut par le fameux "Ever get the feeling you've been cheated ?" de Johnny Rotten.

J'ai été déçu par le dernier inédit, issu des sessions de l'album de 1972 The academy in peril de John Cale. Il s'avère que Temper est un instrumental (dont le titre fait référence au clavier tempéré ?), assez ennuyant pour moi. Il n'empêche, sa seule autre publication officielle semble être sur la compilation de 1994 Seducing down the door

Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a très peu de titres faibles sur les 24 de ce double album et que la plupart des sélections correspondent parfaitement à mes goûts (sachant qu'il y a quelques classiques dans le lot).

Parmi ceux qui étaient rares aux États-Unis, il y a Social fools de Devo, dans sa version produite par Brian Eno lors des sessions de l'album Are we not men ? We are Devo !. Elle n'était sortie qu'en Europe, en face B du 45 tours Come back Jonee.
Et puis aussi, on retrouve John Lydon avec Public Image de Public Image, inédit aux USA car Warner n'avait pas voulu sortir le premier album, jugé non commercial. Et comme, les groupes ont souvent droit à deux titres ici, il y a en plus Swan lake, de The metal box, ou plutôt Second edition aux États-Unis.

Pour Urban Verbs, on a droit à ma chanson préférée du groupe, Subways, et à The only one of you,  que j'avais oubliée mais qui est très bien aussi. Il faudra que je réécoute leurs deux albums. Le grand malheur d'Urban Verbs, c'est qu'ils sont arrivés sur la scène après Talking Heads et qu'ils n'ont pas su s'en démarquer.
Difficile de choisir seulement deux titres à extraire d'Entertainment ! de Gang of Four, mais bon, Damaged goods et Anthrax, c'est parfait. Et idem avec 154 de Wire : moi-même, j'aurais probablement aussi proposé Map ref. 41ºN 93ºW et I should have known better.
Et ça continue avec The Buggles et leurs deux excellents singles Video killed the radio star et Clean clean et Marianne Faithfull avec le morceau-titre de l'album Broken English et la reprise de Lennon Working class hero.
Je ne suis pas un grand fan de Nico en solo et je me demande bien pourquoi les compilateurs sont allés repêcher My only child sur son album Desert shore de 1970, mais j'ai été surpris d'apprécier cette chanson, surtout grâce à la présence de chœurs.

Au bout du compte, il y a sur cette double compilation très peu de chansons que je ne connaissais pas du tout.
Parmi les bonnes découvertes, il y a Nervous breakdown de Brian Briggs, une reprise d'Eddie Cochran un peu à la manière d'Alan Vega. Sous son nom John Holbrook, il a été une figure importante (ingénieur du son, producteur...) des studios Bearsville aux États-Unis.
On a droit aux deux faces du deuxième single de Pearl Harbor and the Explosions et, autant je n'ai pas particulièrement accroché à la face A, You got it (Release it), autant j'ai apprécié la face B, Busy little B side, qui est exactement ce que son titre décrit.
Sachant que le groupe comptait à certains moments un ou deux ex-Modern Lovers, j'avais déjà écouté des titres de Robin Lane & the Chartbusters, mais j'avais été déçu. Ca se confirme ici avec les deux extraits du premier album, Don't wait till tomorrow et Kathy Lee, que j'ai trouvés très quelconques.

Troublemakers est donc un très beau chant du cygne pour la collection Loss leaders. Je connaissais la plupart des titres, mais je n'ai plus souvent l'occasion de me procurer des publications originales des Modern Lovers (étant donné que j'ai la majeure partie de leur discographie...!).



Ses Pistols, Anarchy in the USA et No fun, les deux chansons publiées officiellement pour la première fois sur Troublemakers. Le concert complet est sur YouTube.


Norman Maslov présente sa collection des compilations Loss leaders de Warner/Reprise (Il n'a pas Troublemakers...).


Une publicité pour Troublemakers parue dans Rolling Stone en 1980.

01 janvier 2023

MES GRANDES TROUVAILLES DE CHINE 2022

Cette fois-ci c'est sûr, une bascule a eu lieu en 2022 : j'ai continué à arpenter les vide-greniers, mais j'en suis revenu le plus souvent bredouille, ou alors avec juste un ou deux disques. Plus rien à voir avec la quantité et la qualité de ce que j'y trouvais il y a encore quelques années.
Heureusement, je trouve encore des disques d'occasion, principalement dans des ressourceries. Je ne pense pas que ça va durer encore longtemps.
Alors une autre bascule s'est faite : de plus en plus, j'achète des disques spécifiquement en vue de les chroniquer. D'excellents disques, mais plus rien à voir avec la chine, dont l'intérêt est de trouver des disques intéressants "par hasard". Selon mes comptes, ce cas de figure représente pour la première fois en 2002 plus de chroniques (19) que de disques réellement chinés (18).
Pour 2022, j'ai quand même pu faire une sélection de qualité de mes grandes trouvailles ce chine. Les voici.

Un clic sur le titre ou la pochette vous emmènera sur la chronique correspondante.
Les disques sont listés dans l'ordre d'apparition de leur chronique sur le blog.



Une véritable pièce, trouvée en parfait état chez Emmaüs à Saint-Nazaire.


Une bizarrerie publicitaire glanée lors d'un concert, qui avait lieu il faut le préciser dans un bar-disquaire.


Trouvé en vide-grenier, une énigme : un 45 tours Él Records publié uniquement en France.


Je connaissais Railroad Jerk, mais grâce à ce CD trouvé en ressourcerie j'ai découvert et grandement apprécié White Hassle.


La Radio Primitive a bien fait de fêter ses 40 ans : j'ai trouvé cette obscurité afro-rock à la bourse aux disques organisée pour l'occasion.


Récupéré dans une ressourcerie, ce 45 tours aussi obscur qu'excellent, même si la reprise en face A n'est pas chantée.


La surprise de ressourcerie de l'année : sous cette pochette se cache un excellent single reggae roots de Black Slate à ses débuts.


La seule autre trouvaille de vide-grenier de ma sélection. Et quelle trouvaille ! Et quelle pochette !!


Je cherchais l'original de cette chanson des années 1930, mais c'est déjà inespéré d'être tombé sur cette reprise à la ressourcerie près de chez moi.


Pioché chez un disquaire d'occasion, un beau CD destiné à susciter des contrats de synchronisation musicale.