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02 juin 2011
THE PATRON SAINTS OF TEENAGE (NME)
Acquis au Record & Tape Exchange de Camden dans les années 2000
Réf : CRENME 001 -- Edité par Creation en Angleterre en 1994
Support : CD 12 cm
10 titres
Upside down : the movie, le documentaire sur Creation Records réalisé par Danny O'Connor, était projeté pour la première fois en France hier à Paris dans le cadre du festival Filmer la musique. Il raconte très bien l'histoire du label, même si j'aurais évidemment préféré qu'il insiste encore plus sur les débuts (les Jasmine Minks sont sous-représentés et Felt est absent, mais un autre documentaire, Lawrence of Belgravia, est en préparation depuis des années). Principal défaut du film, comme pour la plupart des documentaires dits "musicaux", il n'y a pas assez de musique ! C'est frustrant d'entendre quelques notes d'un excellent titre et de ne jamais avoir une chanson entière, ni même à moitié.
J'ai apporté une contribution infinitésimale à cette réalisation en fournissant quelques photos d'Alan McGee, de Joe Foster et des Television Personalities, qu'on aperçoit fugitivement. Je fais moi-même (je pense), une apparition encore plus fugace à l'écran, presque un fantôme, sur un film Super 8 muet tourné début 1984 à la Living Room : 9'22" après le début du film, je suis à gauche de l'écran, en manteau et écharpe, comme il se doit à un mètre du chanteur d'un groupe que je suis bien incapable de nommer !
Le film est d'ores et déjà disponible en DVD en Angleterre (sans sous-titres : attention à l'accent écossais). HMV distribue exclusivement une édition double DVD avec des interviews plus longues en bonus.
"Les saints patrons des ados"... Cette compilation date des années mégalo de Creation, celles où Alan se faisait appeler "The President", celles où ils ont sorti d'autres compilations avec des titres comme Creation for the nation ou Priceless Creation. Ce n'était sûrement pas encore le cas avec Doing God's work en 1987, mais Alan explique dans le film que, dans les années 90, sous le coup du succès et des drogues, il s'est vraiment cru tout-puissant. Pour ma part, à distance, j'ai toujours pris ça à la rigolade...
Il est précisé sur la pochette que "The Patron Saints Of Teenage originally appeared as an exclusive reader offer in the NME". Dit comme ça, je comprends qu'il s'agit d'une deuxième édition et que l'édition originale de cette compilation a été soit distribuée avec le NME, soit envoyée aux lecteurs renvoyant un coupon, des sous ou des points. Ce qui m'étonne, c'est que je trouve nulle part en ligne de versions différentes de ce CD du NME (Il existe une autre compilation intitulée The patron saints of teenage, éditée aux Etats-Unis par Tristar après la signature du deal de Creation avec Sony, mais à part le titre ces deux compilations n'ont pas grand chose en commun). Par ailleurs, s'il ne comporte pas de mention du style "For promotion only. Not for sale", ce disque n'a pas non plus de code-barres, ce qui indiquerait qu'il n'a pas été commercialisé. (Petit) mystère, donc.
Ce qui est sûr, vue l'illustration de couverture toute moche, c'est que ce disque a été diffusé à l'occasion (grosso modo, le label ayant démarré en fait fin 1983) des dix ans de Creation. Et franchement, pour un résumé en seulement dix titres de dix ans de parutions du label, c'est une réussite.
Déjà, par chance, la compilation étant sortie peu de temps avant leur signature sur le label, on évite Oasis. Ensuite, les grandes étapes de l'évolution de la Creation sont bien marquées. Upside down de The Jesus and Mary Chain, le premier gros succès indépendant, qui a vraiment lancé le label au bout d'un an. Up the hill and down the slope de The Loft, un autre succès indépendant, le premier édité en maxi, par l'un des premiers groupes à passer à la télé. Shine on de The House of Love, l'un des grands succès de Creation, avec l'album correspondant qui a monté très haut dans les charts nationaux (Shine on, comme Upside down, a été "vendue" aux majors qui ont signé les deux groupes. On a donc pris la peine de signer des licences avec Fontana et Warner pour inclure ces deux titres. Bel effort.).
On a aussi You made me realise, le premier single de My Bloody Valentine chez Creation, juste après qu'Alan McGee et Dick Green se soient rendus compte, comme c'est dit dans le film, que le sous-groupe noisy qu'ils connaissaient et moquaient avait muté en un excellent groupe innovateur. Ils se sont du coup retrouvés tout cons d'avoir exigé que Biff, Bang, Pow ! passe en tête d'affiche et non en première partie de My Bloody Valentine lors d'un concert en Angleterre ! A l'inverse, Space blues de Felt est leur tout dernier disque chez Creation, un disque halluciné, un excellent single hors album.
Loaded de Primal Scream est un excellent choix pour ce groupe pilier du label, le point de rencontre entre leurs débuts pop-rock et leur collision avec les raves, l'escstasy et la house music.
Leave them all behind de Ride est le premier single Creation à être entré dans le Top 10 des charts nationaux anglais (bien que ce titre dure plus de huit minutes !). Quant à What you do to me, c'est l'un de mes titres préférés de Bandwagonesque, l'album à succès de Teenage Fan Club.
Comme pour les Pixies, Husker Dü a été une grande influence pour Creation, ce qui explique leur satisfaction d'avoir réussi à signer avant tout le monde Sugar, le groupe de Bob Mould. L'épatant premier album Copper blue a été un grand succès et on trouve ici l'un de ses singles, If I cant' change your mind, qui se trouve être aussi mon préféré de Sugar.
En fait, à la lecture des titres, je pensais que le seul faux-pas de ce CD était le choix de Barney (... and me) comme titre des Boo Radleys (J'aurais préféré Lazarus ou d'autres titres de Everything's alright forever ou Giant steps), mais j'ai été agréablement surpris à la réécoute. J'ai fort apprécié la chanson qui, comme celles de My Bloody Valentine, Ride, Teenage Fan Club et Sugar, a de forts relents de Byrds ou autre concoction sixties survitaminée.
Pour ma part, j'ai édité en 2003, pour le vingtième anniversaire de la fondation du label, qui a fermé ses portes entre-temps fin 1999, une compilation virtuelle de 24 titres, I believe in rock'n'roll. Sans trop de surprise, les dix groupes sélectionnés de ce CD se retrouvent sur ma compilation, mais comme je préfère souvent les chemins de traverse, seules quatre chansons sont en commun.
"Barney (...and Me)" des Boo Radleys, c'est un hommage à Bernard Sumner (ils avaient aussi repris "True Faith"). Qui sait, peut-être que ce titre a été choisi parce qu'Alan McGee s'est affirmé fan de New Order a de nombreuses reprises...
RépondreSupprimerMerci pour l'info, Pedro. Je connaissais bien sûr ce surnom de Bernard Sumner mais je ne savais pas que c'est à lui précisément que les Boo Radleys faisaient référence.
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