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29 octobre 2011
THE STORY OF VEE-JAY
Acquis chez Noz à Dizy le 22 octobre 2011
Réf : METRDCD509 -- Edité par Metro Doubles / Union Square Music en Angleterre en 2002
Support : 2 x CD 12 cm
50 titres
Il ne faut pas s'attendre à trouver un disque excellent à chaque passage chez Noz, mais mine de rien ça arrive quand même de temps en temps, comme le prouvent les quelques disques déjà chroniqués ici trouvés chez ce soldeur.
La semaine dernière, j'ai d'abord vu un gros paquet de rééditions de vieilleries dans une série ultra-économique, un peu comme pour le Townes Van Zandt, qui ne m'intéressaient pas, mais un peu plus loin je suis tombé sur quelques disques de la collection Metro Doubles. Il y a avait surtout des trucs années 70 et un peu funky. J'aurais sûrement dû prendre la compilation du label Curtom (on verra la prochaine fois si elle y est encore), mais c'est sans hésitation, au vu de la liste des titres, que je me suis emparé de cette rétrospective du label Vee-Jay. A 1,50 € le double-CD, ce n'est pas le prix qui risquait de m'arrêter.
Je pensais avoir à faire à une édition très cheap, mais non, finalement. Les titres sont sous licence de Charly et le son est excellent. Quant aux notes de pochette, elles sont signées de John Crosby, un journaliste qui a notamment écrit pour Mojo.
Dans sa courte histoire, de 1953 à sa faillite brutale en 1966, Vee-Jay a édité énormément de disques et a eu énormément de succès. A Chicago, ils ont lontemps eu leurs bureaux en face de chez Chess et la grande découverte pour moi à l'écoute de cette compilation, outre qu'elle est de bout en bout excellente, c'est à quel point, à la différence de Chess justement ou de Stax par exemple, je connaissais mal ce label, célèbre notamment pour s'être retrouvé presque par hasard à être le premier à éditer les Beatles aux Etats-Unis.
C'est d'ailleurs une grande joie de me rendre compte que, malgré tous les disques que je possède, les coffrets Triomphes de 25 CD, les compilations Northern soul ou autres, les disques des copains, ceux empruntés à la médiathèque, les MP3 des blogs, il me reste énormément de bonne musique à découvrir même sur une période aussi connue et balisée que les années cinquante. Je n'ai pas fait le compte exact, mais précédemment je ne devais avoir chez moi que deux ou trois des cinquante titres de ce disque dans les mêmes versions. Cela comprend le It hurts me too d'Elmore James car j'ai appris à cette occasion que ma compilation Upfront est une réédition de titres Vee-Jay.
Vee-Jay a édité énormément de jazz, mais on n'en trouve pas ici, par contre il y a du gospel (The Original Blind Boys of Alabama, The Staple Singers), du blues (John Lee Hooker, Eddie Taylor, Memphis Slim), plein de doo-wop, de la soul, du rhythm and blues et de la pop.
Je ne vais pas lister ici toutes les découvertes que j'ai faites en écoutant ce disque, mais je me suis rendu compte que je connaissais très mal un momument comme Jimmy Reed (Honest I do, Big boss man, Bright lights, big city), Jerry Butler, la vedette des Impressions qui n'est pas Curtis Mayfield (sauf que sa version originale de Make it easy on yourself est le seul titre ici qui m'est carrément insupportable), une excellente chanteuse comme Betty Everett (Getting mighty crowded, repris par Costello en 1980 en face B de High fidelity, mais aussi la version originale de The shoop shoop song (It's in his kiss) et celle de You're no good, un tube pour Linda Ronstadt dans les années 70 et repris aussi entre autres toujours par Costello, en face B de Veronica).
Pour des titres individuels, on peut citer El Dorados (Bim bam boom), Dee Clark (Hey little girl), Billy Boy Arnold, qui fut l'harmoniciste de Bo Diddley (Rockin'itis), le tube Duke of Earl de Gene Chandler, le quasi-ska de 1955 Hands off de Jay MacShann with Priscilla Bowman ou encore The twist par son créateur Hank Ballard, dans une première version de 1958 restée inédite pendant vingt-cinq ans.
Dernière grande claque, les deux titres de Little Richard, deux singles de 1964 et 1965. Il y a d'abord une excellente version de Whole lotta shakin' goin' on, pas la première enregistrée par Richard Pennimann mais sur celle-ci il y a un jeune guitariste, Jimi Hendrix, dont le jeu ici annonce déjà Foxy Lady. L'autre, c'est I don't know what you got but it's got me, un grand morceau de soul digne du meilleur Otis Redding, un titre qui a eu pas mal de succès et qui a pu fortement inspirer Percy Sledge.
Little Richard a enregistré en peu de temps près d'une cinquantaine de titres pour Vee-Jay, dont seule une partie a été éditée à l'époque à cause notamment de la faillite. Ils sont sortis sur divers albums par la suite. S'ils sont tous aussi bons que ces deux-là, ça me laisse pas mal de pépites à chercher...
A moins de trouver cette compilation à très vil prix, comme moi, je conseillerais plutôt l'achat de Chicago hit factory, un coffret 4 CD pas cher du tout édité par Charly, avec 111 titres, dont probablement les 50 de The story of Vee-Jay (Je n'ai pas tout vérifié un par un !).
A lire absolument pour en savoir plus, The Vee-Jay story par Mike Callahan et David Edwards.
Image et son pourris pour cette version courte de I don't know what you got but it's got me en play-back en 1965, mais c'est le seul document filmé que j'ai trouvé d'un de mes titres préférés de cette compilation et c'est toujours mieux que de regarder un disque tourner sur une électrophone.
Bien meilleure qualité pour cette version en direct de Whole lotta shakin' goin' on, probablement pour une émission de télé anglaise, avec le groupe Sounds Incorporated qui accompagne Little Richard.
"I don't know what you got but it's got me" malgré le pleurage (ou peut être à cause du) est un sacré bon titre... par contre j'ai toujours trouvé la version de Little Richard de "whole lotta shakin' goin' on" assez "bourrin", celle de Jerry Lee Lewis (son accent white trash y est sans doute pour beaucoup et les temps moins marqués) étant davantage "crème fouettée"...
RépondreSupprimerEst-ce que nous parlons bien de la même version de "Whole lotta shakin' goin' on" ? La vidéo que j'ai mise est live, bien sûr, et je pense que la version Little Richard studio la plus répandue est celle parue dans les années cinquante chez Specialty. Celle que j'évoquais, enregistrée pour Vee-Jay, commence avec Richard qui annonce qu'il revient d'une tournée en Angleterre.
RépondreSupprimeril serait plus honnête de ma part de dire que "whole lotta shakin' goin' on" (toutes versions confondues ou presque) fait partie de ces titres qu'on a/que j'ai trop entendu, ces morceaux qu'on appelait naguère des "scies" (ajoutons y "smoke on the water", "hey jude", "louie louie", "purple rain", "can't hurry love", "what'd i say", "satisfaction", etc;, etc., la liste est longue, chacun peut y rajouter sa croix) et qui, lassitude désespérée ou énervement confinant à la rage, me tombent littéralement des oreilles... bon, peut être que cette allergie relève davantage du divan que de la mélomane attitude ?!
RépondreSupprimerCette allergie aux scies ne me parait pas inquiétante. Pour tout dire, je ne cherche absolument pas non plus à découvrir des versions inouïes de "Whole lotta shakin' goin' on". Simplement, j'ai écouté celle-ci car elle était sur la compilation et elle m'a vraiment accroché l'oreille.
RépondreSupprimerPour ajouter un mot sur le sujet: on peut qd même noter que c'est le groupe qui est bourrin, c'est Little R qui les tire, lui comme d'hab: IMPEC!
RépondreSupprimerCa me fait penser aussi à quelque chose : le deuxième MC5 qui n'a jamais été reconnu pour ce qu'il valait: un très très bon disque de rock n'roll (avec une superbe reprise de tutti frutti du même monsieur penniman) joué par des blancs qu'ont pas à rougir face à l'original.voilà c'est dit ph