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22 août 2009
SAINT ETIENNE : Only love can break your heart
Offert par Luke Hayes/Jeff Barrett à Londres début mai 1990
Réf : HVN2 12 -- Edité par Heavenly en Angleterre en 1990
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Only love can break your heart -/- Only love can break your heart (version)
C'est bien Luke Hayes de Chromatone Design (et Revolving Paint Dream) qui m'a offert ce disque, mais comme pendant ce séjour à Londres Luke m'avait emmené saluer Jeff Barrett (à l'époque attaché de presse de Creation Records et autres labels indépendants et fondateur de Heavenly) dans le grand placard qui lui servait de bureau au 83 Clerkenwell Road, un immeuble de folie à l'époque qui abritait toute la fine fleur du rock indépendant anglais, de Creation à Dave Harper qui bossait pour Factory), on l'avait récupéré directement dans le bureau de Jeff.
Luke venait chercher ces test pressings du premier disque de Saint Etienne pour voir ce que ça donnait. Outre que la pochette illustrée (une grosse pièce de puzzle, que je n'ai découverte que plus tard, à la sortie du disque) n'est pas à mon goût l'une de ses réussites, ce disque lui a donné du fil à retordre. Il n'était pas satisfait de l'impression couleur or sur fond violet (c'est effectivement à peu près illisible). Je crois qu'au bout du compte le disque est malgré tout sorti comme ça, mais il a très vite fallu le modifier car un problème plus grave s'est présenté : le code-barres qui était au dos de la pochette n'était pas suffisamment lisible non plus pour les appareils lecteurs des disquaires. Catastrophe, car ces code-barres servaient notamment à comptabiliser les ventes pour l'établissement des charts dans les magasins qui faisaient partie du panel. Là pour le coup il a été décidé de reprendre le design, et au bout du compte l'encre dorée a été remplacée par de l'argentée sur les tirages suivants, comme on peut le constater sur le site très détaillé consacré à la discographie de Saint Etienne.
Je pense que j'avais dû écouter pour la première fois Only love can break your heart l'année précédente, sur la compilation The bridge en hommage à Neil Young, mais la version de Psychic TV ne m'avait pas du tout accroché, contrairement à Winterlong par les Pixies sur le même disque. Bien plus tard, j'ai écouté et beaucoup apprécié l'original de Neil Young, mais la version de Saint Etienne, avec Moira Lambert de Faith Over Reason au chant, m'avait entre-temps fait aimé cette chanson.
En plus de la bonne chanson et de la bonne chanteuse, les ingrédients sont simples pour cette réussite, un piano, qui rappelle celui de la version originale mais qui est là sûrement piqué sur un disque d'italo-house, une rythmique dance indolente et pas trop appuyée, une grosse basse façon reggae dub et des claviers intelligents. De la dance douce à programmer dans les raves et les soirées après les passages techno-house ultra-rapides et avant l'ambient des chill-outs, même si les clients pour Saint Etienne ont probablement plutôt été des fans d'indé que de techno.
La version de la face B s'entend façon reggae, principalement instrumentale avec des petits bouts de vocaux conservés par-ci par-là, mais le son n'est pas trop trafiqué et il n'y a pas d'écho, on n'est donc pas vraiment dans le dub. Les claviers prennent un son de mélodica par moments, qui ne peut dans ce contexte qu'évoquer Augustus Pablo.
Dance, indie, basse reggae, début des années 1990, tout ça évoque aussi obligatoirement Andrew Weatherall, très proche des gens de Creation/Heavenly depuis le succès du Loaded de Primal Scream. Contrairement à mon souvenir, il n'est pas du tout crédité sur cette version originale du maxi, par contre c'est bien lui qui s'est chargé de la face A du maxi remix sorti au même moment. Au passage, et vu le nom du groupe, il n'a pas raté l'occasion de faire une référence à l'une de ses passions, le foot, en intitulant sa version A mix of two halves (Un mix de deux mi-temps), mais je préfère la version originale à la sienne.
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