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15 juin 2008
EURYTHMICS : In the garden
Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne fin 1981
Réf : RCALP 5061 -- Edité par RCA en Angleterre en 1981
Support : 33 tours 30 cm
10 titres
C'est Take me to your heart, la chanson découverte en écoutant Feedback de Bernard Lenoir sur France Inter, qui m'a donné envie d'acheter ce premier album d'Eurythmics dès sa sortie, malgré sa pochette à faire peur. Ça reste ma chanson préférée du disque et je reste étonné qu'on ait pu extraire deux 45 tours de cet album (Never gonna cry again et Belinda) sans sélectionner Take me to your heart. Les deux 45 tours, comme l'album, ont rencontré très peu de succès : ce n'est qu'au sixième 45 tours, Sweet dreams (are made of this) qu'ils feront enfin un carton.
Je me suis demandé comment Eurythmics s'était retrouvé à enregistrer son premier album à Cologne, avec le grand producteur Conny Plank (Kraftwerk, Devo, Ultravox! et des tonnes d'autres). Apparemment, c'est parce que les dernières sessions de leur groupe précédent, les Tourists, avaient déjà eu lieu là. Du coup, on est moins surpris de trouver dans la liste des musiciens invités Holger Czukai et Jaki Liebezeit de Can, Robert Görl de Deutsche Amerikanische Freundschaft. C'est plus surprenant de trouver aussi un troisième batteur, américain celui-là, Clem Burke, qui profitait d'une pause de son groupe Blondie.
Take me to your heart est une ritournelle synthétique géniale, typiquement new wave, pas si loin que ça dans l'esprit de Fade to grey de Visage. Avec le recul (je ne connaissais Can que de nom à l'époque), je reconnais dans l'intro de la chanson la patte de Jaki Liebezeit, avec les petits coups de batterie en contretemps. Il est encore plus en valeur sur l'autre titre du disque auquel il participe, All the young (people of today).
Tout le disque ne sonne pas aussi new wave que ça, mais c'est l'aspect que je préfère, avec notamment l'excellent She's invisible now, un titre porté principalement par Annie Lennox qui raconte le suicide d'une ménagère, Never gonna cry again, proche de Take me to your heart et Sing-Sing, un titre sur l'aliénation du travail, chanté en français, ce qui lui donne un petit côté Telex.
Sur d'autres titres, basés sur des riffs de guitare électrique, comme Belinda, Your time will come ou Caveman head, on pressent bien la direction que prendra Dave Stewart par la suite.
Tous les fans de new wave qui ne connaitraient d'Eurythmics que leur excellent tube Sweet dreams seraient bien avisés de jeter une oreille attentive à In the garden.
J'ai rencontré Dave Stewart, la moitié masculine d'Eurythmics, quelques temps après la séparation du groupe, le 13 mars 1991.
Quand on fait de la radio et qu'on est en rapport avec des chargés de promotion des maisons de disques, ces relations sont faites en grande partie d'échanges: je t'envoie des disques, tu les passes si possible sur ton antenne, et si un groupe dont je m'occupe passe en concert près de chez toi, tu participes à la promotion de cette tournée, en passant le disque ou en réalisant une interview de l'artiste. Etant l'un des rares primitifs à parler couramment l'anglais, j'étais souvent désigné d'office pour les artistes internationaux. Des fois c'était avec grand plaisir, quand il s'agissait d'artistes qui m'intéressaient, des fois c'était vraiment pour la bonne cause, comme ce 13 mars 1991 quand, accompagné de Phil Sex (je crois que mes souvenirs sont bons), je me suis rendu au Grand Théâtre de Reims pour y interviewer Jonathan Perkins.
Qui ça ? Oui, je sais. Moi je connaissais quand même Jonathan Perkins de nom, car toutes les biographies d'XTC le mentionnent comme un membre du groupe à ses débuts, avant qu'ils enregistrent. Par contre, je ne savais pas à l'époque qu'il avait aussi été de l'aventure Original Mirrors. Perkins avait sorti un album solo, Snake talk en 1989, sur Anxious, le label de Dave Stewart. Je crois qu'il n'avait pas d'actualité en 1991 (le premier album de son groupe Miss World est sorti en 1992) mais, comme il faisait partie des Spiritual Cowboys de Dave Stewart qui jouaient à Reims avec Olive de Lili Drop en première partie, nous avions donc été envoyés en mission pour nous entretenir avec lui après la balance.
On s'est retrouvés dans la loge du groupe avec notre petit magnéto, Jonathan Perkins en face de notre micro et... Dave Stewart affalé à moins de deux mètres de là dans un coin.
Je peux vous dire que le début de l'interview n'a pas été facile. Pas facile d'interviewer un gars quand quelqu'un d'autre écoute juste à côté, et que ce quelqu'un d'autre est une plus grande vedette que l'interviewé, gros vendeur de disques et récent producteur d'un petit gars nommé Dylan. La fin s'est mieux passée. En fait, Dave Stewart devait juste s'ennuyer, comme souvent les artistes en tournée et, je ne sais plus à propos de quelle question, il a dû se rendre compte que l'interview était conduite par des fans de musique, pas des journalistes locaux qui ne savaient pas de quoi ni à qui ils parlaient, et au bout d'un moment il s'est carrément joint à la conversation et, avec pas mal de trac quand même, notre interview de Jonathan Perkins s'est conclue en entretien exclusif commun avec Dave Stewart ! Un épisode qui a confirmé quelque chose dont je ne doutais pas, que M. Stewart est avant tout un grand passionné de musique lui aussi.
Ben c'est que ça donne l'eau à la bouche mon cher monsieur, nous (enfin moi) aimerions en savoir un peu plus sur le sieur (qui est qd même une huile dans le monde du rock, ouaf ouaf) et sur comment son compère perkins a pris la chose. Dans l'attente de vous lire, recevez etc etc ph
RépondreSupprimerRavie d'avoir fait votre connaissance ;-)
RépondreSupprimerSophie,
RépondreSupprimerJ'en suis ravi aussi !
Philippe,
Je n'en ai pas dit plus car je ne me souviens plus des détails. Je n'ai pas gardé la cassette de l'interview et on n'a pas enregistré l'émission.
En tout cas, c'est vraiment comme je l'ai dit, le gars intéressé par une question sur la musique (impossible de me souvenir à propos de quoi précisément) qui se mêle à la conversation par intérêt, pas la grosse vedette qui détourne l'attention de la plus petite vedette. Tout s'est donc très bien passé dans une atmosphère très amicale.
Le concert du soir, sans surprise, c'était du gros son très pro. PAs trop ma tasse de thé, donc.
Dommage que t'ai pommé la cassette.
RépondreSupprimerOu peut être tant mieux. On magnifie souvent nos souvenirs. Va savoir, en réécoutant tu te serais peut être aperçu que Dave sortait que des conneries, conneries que tu n'a pas relevé sur le moment car pris dans le charme de ce qui t'arrivait.
Beau souvenir en tout cas.
je me souviens d'hervé le disquaire de la clé de sol
RépondreSupprimerBonjour Joe le Châlonnais,
RépondreSupprimerA ma grande époque du lycée (79-81), le disquaire de La Clé de Sol était Gilbert...