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23 septembre 2023
STAX UNCOVERED !
Acquis par correspondance avec le n° 357 de Mojo en août 2023
Réf : [2100011060074] -- Édité par Mojo en Angleterre en 2023 -- Sold with Mojo August 2023. Not for resale.
Support : CD 12 cm
15 titres
Je le disais encore récemment, les CD distribués avec les magazines sont souvent aussi vite oubliés qu'on les a écoutés. Mais il y a bien sûr des exceptions, dont plusieurs ont été chroniquées ici (Go-Betweens, Pixies,...), et j'attendais de pied ferme de recevoir mon exemplaire du n° 357 de Mojo, pas parce que Springsteen était en couverture mais parce que le CD était une compilation Stax extraite du coffret Written in their soul.
Évidemment, ça arrive de temps en temps, mais ça s'est produit précisément là, je n'ai pas reçu le Mojo attendu. J'ai dû réclamer et heureusement l'exemplaire de remplacement est arrivé sans encombre et assez vite.
Pendant longtemps, on demandait aux fans de rock s'ils étaient Beatles ou Stones. Comme si on ne pouvait pas être les deux... Pour le rhythm and blues et la soul des années 1960, l'alternative serait plutôt entre les labels Motown et Stax. Là encore, on peut communier aux deux chapelles et il y a un grand nombre de disques Motown que j'apprécie énormément, mais j'ai un goût particulier pour les productions Stax, avec leur énergie et la simplicité de leurs arrangements.
On sait de longue date que les tiroirs de Stax sont plein de titres inédits. On s'est notamment régalé dans les années 2000 d'un album entier de reprises inédites par Booker T. and the MG's. Mais là, avec Written in their soul, c'est un travail de fou que la productrice Cheryl Pawelski a fait pour le label Concord, démarré après les 50 ans du label en 2009. Elle et son équipe ont entrepris de répertorier toutes les démos du label. 665 titres utilisables ont été identifiés, et 146 d'entre eux (dont 140 précédemment inédits) ont été inclus dans un coffret de 7 CD paru cette année.
Les titres compilés sont répartis en trois catégories : les démos de titres qui ont été publiés à l'époque par Stax et ses filiales; des démos par des auteurs-compositeurs Stax de titres qui ont été enregistrés par des artistes d'autres labels, comme Atlantic et Decca; et enfin des chansons qui étaient restées complètement inédites jusque-là.
Au niveau de la production de ces enregistrements, c'est aussi très variable, avec de pures démos en solo avec voix plus guitare. Mais il y a aussi un bon nombre d'enregistrements réalisés dans un "studio de démo", avec une production basique et des arrangements minimaux. Et puis il y dans le lot des enregistrements "terminés", souvent excellents, qui auraient pu paraître tels quels.
Le coffre 7 CD Written in their soul est en vente pour une centaine d'euros, avec parait-il un superbe livret. C'est un excellent rapport qualité-prix. L'avantage du marché de la musique tel qu'il est actuellement, c'est qu'il est tout à fait possible d'écouter en intégralité les 146 titres du coffret, par exemple sur Bandcamp, sans rien débourser d'autre que son abonnement à internet.
Je n'ai pas encore pris la peine d'écouter le coffret complet, et je ne compte pas l'acquérir car j'écoute rarement plus d'une fois ce genre de coffret énorme, mais je me suis plongé avec délectation dans Stax uncovered !, la sélection par Mojo d'une quinzaine de titres, soit 10% du coffret.
Et qu'est-ce que c'est bon ! A part, I don't care anymore, une ballade par Shirley Brown, que j'ai trouvée un peu quelconque, l'album m'a plu de bout en bout.
On se demande vraiment comment des titres comme Come on dance with me par Rufus Thomas ou Stay with me par Eddie Floyd ont pu rester inédits tout ce temps.
Il y a dans le lot trois démos de chansons créées par les Staple Singers, toutes très bien : Slow train par William Bell, If you're ready (Come go with me) par Homer Banks (avec des chœurs...) et ma préférée, Respect yourself par Mack Rice, qui l'a écrite avec Luther Ingram. Avec une guitare électrique, une batterie tellement minimale qu'elle sonne comme une boite à rythmes, et une deuxième voix, c'est un excellent premier jet qui sonne très moderne. C'est apparemment une autre des artistes présentes sur la compilation, Bettye Crutcher, qui a suggéré de proposer cette chanson aux Staple Singers.
On va terminer ce rapide tour d'horizon avec deux démos de titres publiés : 634-5789 par Eddie Floyd, créée par Wilson Pickett chez Atlantic, un très grand succès, et Don't let the love light in par Carla Thomas, qu'elle a sorti sur une face B de single en 1964.
J'ai du mal à croire qu'il existe un seul label (à part peut-être Blue Note en jazz) dont les archives inédites soient aussi riches.
Inspiré par la sortie du coffret "Written in their soul", je suis parti pour le webzine Casbah non pas à la chasse au Snark mais à la pêche au Stax dans l'océan Bandcamp. J'y ai déniché l'excellente "Aspirine" du rapper français Reza Stax.
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