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07 mars 2021

LONG FIN KILLIE : The heads of dead surfers / Hollywood gem


Acquis par correspondance via Ebay en février 2021
Réf : pure cd 44 -- Édité par Too Pure en Angleterre en 1995
Support : CD 12 cm
Titres : Hollywood gem -- The heads of dead surfers -- Flaccid tabloid -- Stacked

Quand j'ai commandé ce disque le 29 mars 2020, j'avais du temps à la maison car on était en plein confinement de printemps. Je savais que les avions étaient bloqués au sol, les bureaux de poste fermés, le courrier distribué a minima... Bref, j'étais bien conscient que ma commande ne serait pas livrée en express, mais je n'étais pas particulièrement pressé. Mais si j'avais fait attention et repéré que le disque serait envoyé de... Chine !, je ne pense pas que j'aurais passé ma commande.
Je n'est donc pas été surpris de ne rien recevoir pendant toute la durée du confinement. Les semaines suivantes, j'ai guetté régulièrement ma boite aux lettres. N'ayant rien vu venir, j'ai fini par faire une croix dessus, imaginant que le colis avait été coincé et perdu quelque part en route. Fin janvier, en retombant sur les messages liés à mon achat, je les ai supprimés, persuadé que c'était l'un des très rares cas où je ne recevrais jamais ma commande. Et deux jours plus tard, comme si de rien n'était, le disque est arrivé, à peine plus de dix mois après la commande !, dans une enveloppe toute blanche en parfait état, avec juste une deuxième étiquette-adresse qui me fait penser que le paquet a peut-être été retourné à l'expéditeur après un premier envoi.

Mais voilà, je peux enfin chroniquer ce disque de Long Fin Killie, ce groupe écossais des années 1990 qui a sorti trois albums et quelques singles chez Too Pure. Je connais un peu et j'apprécie ce groupe dont j'ai quelques disques, avec sa pop de guingois qui de temps en temps me fait penser à Pere Ubu.
Et si j'ai voulu me procurer ce disque, avec tant de mal, c'est pour la chanson The heads of dead surfers, que j'ai découverte sur la compilation A world bewitched : Best of 1990-2000 de The Fall, qui a l'intérêt sur son deuxième CD de reprendre plusieurs collaborations de Mark E. Smith avec d'autres artistes, d'Edwyn Collins à Elastica, en passant par Inspiral Carpets et Tackhead.

Ce maxi est un peu particulier. Il contient deux extraits d'Houdini, le premier album du groupe. Hollywood gem vient en premier sur le CD, mais c'est bien "The heads of dead surfers / Hollywood gem" qui est indiqué sur la tranche du CD. On peut donc considérer que c'est une double face A, avec deux inédits en faces B.
Quand Houdini est sorti, Too Pure a publié un "super single" sous la forme de trois 45 tours en vinyl coloré et en édition limitée, dont l'un a The heads of dead surfers en face A, mais avec le port ça faisait un peu cher et j'ai préféré me procurer ce CD maxi.

Hollywood gem est une très bonne chanson, très accessible. C'est celle pour laquelle une vidéo a été réalisée. Très bien, mais je trouve que The heads of dead surfers est une dimension au-dessus.
En elle-même, la première partie de la chanson (2'30) est une réussite. Une rythmique tendue, où le violon tient une place intéressante, des à-coups de guitare saturée, des paroles qui sortent de l'ordinaire (du genre "Un Achille plagiste, ancienne vedette de la radio, noyé dans l'ambre solaire, fait une déclaration fracassante"). Il y a alors un petit moment de pause instrumentale, puis l'invité Mark E. Smith, qu'on entend peut-être très ponctuellement avant, prend le micro et, alors que la musique se déchaîne, il fait son grand numéro. C'est la marque des grands vocalistes (je ne vais pas aller jusqu'à dire chanteur), d'être instantanément reconnaissable et d'avoir un style particulier complètement original (Dans la même génération, John Lydon en est un autre exemple). C'est amusant de l'entendre commencer à rire à la fin, comme s'il était bien content de son coup.
Flaccid tabloid (quel titre !) est moins dans mes goûts, avec son saxo et ses passages un peu trop free jazz à mon goût, qui peuvent faire remonter le souvenir de Blurt.
Stacked est plus accessible et plus dans mes goûts, une chanson rock pas loin de la veine de Wedding Present, qui aurait peut-être mérité de figurer sur l'album.

Au bout du compte, cette aventure m'aura poussé à conserver la foi dans le service postal universel et fait remonter Long Fin Killie dans mon estime. A l'occasion, j'essaierai de me procurer leurs albums.

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