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15 août 2011

THE WEATHER PROPHETS : She comes from the rain


Acquis probablement à Londres en 1987
Réf : ACID 1TX -- Edité par Elevation en Angleterre en 1987
Support : 45 tours 30 cm
Titres : She comes from the rain -- Wide open arms /- You upset the grace of living when you lie -- Who by fire

En dix-sept ans d'existence, Creation Records a eu plusieurs labels satellites, comme August, Infonet, Eruption ou Ball Product. Aucun d'entre eux n'a été vraiment marquant, même si Infonet a sorti toute une série de disques intéressants dans un style électro-danse.
Connaissant le penchant rétro de Creation, il n'est pas surprenant de constater que le label qui a le mieux marché c'est celui dédié aux rééditions, Rev-Ola, qui, en passant sous la houlette de Cherry Red, a même survécu à sa maison mère. Notons cependant que le fondateur de Rev-Ola, Joe Foster, ne s'en occupe plus et s'est désormais lancé dans l'aventure Poppydisc.
Le premier de ces labels annexes, et le plus ambitieux, ce fut Elevation (en référence à un titre de Television), une étiquette financée par Warner Angleterre avec Alan McGee à la direction artistique. Si dans la presse Alan a eu l'occasion de dire que l'idée c'était de monter une collaboration similaire à celle entre Elektra et Warner aux Etats-Unis dans les années soixante, le véritable modèle d'Elevation est à chercher beaucoup plus près : il s'agit de Blanco Y Negro, le label de Warner monté en partenariat avec des membres de Rough Trade et Cherry Red en 1983. Dans les deux cas, l'objectif était le même : faire passer à une autre échelle en terme de ventes et de notoriété des artistes ayant fait leurs preuves sur des labels indépendants. Pour Blanco Y Negro, il y a eu des succès (Everything But The Girl) et des échecs (The Monochrome Set). Entre les deux, il y a eu The Jesus and Mary Chain, qui venait justement de chez Creation, avec initialement Alan McGee comme manager.
Pour Elevation, l'aventure a été de très courte durée (à peine un an), principalement parce que, contrairement à ce qui était espéré, les vedettes des charts indépendants qu'étaient Primal Scream et les Weather Prophets, rejoints par l'ex-Orange Juice Edwyn Collins, n'ont pas vendu beaucoup plus en Angleterre ou à l'international une fois chez Warner. Du coup, les groupes dont passés de la tête des charts indépendants à la soixantième place des charts nationaux, pas vraiment le meilleur moyen de faire plus parler de soi. Les raisons de cet échec ? Elles sont évidemment multiples, mais elles tiennent sûrement en partie au fait qu'Alan et ses groupes n'ont pas voulu jouer tout à fait le jeu du gros label et aussi bien sûr au fait que les deux albums sortis, Mayflower et Sonic flower groove, n'étaient pas les disques exceptionnels escomptés.
Ce She comes from the rain des Weather Prophets est le tout premier disque sorti par Elevation. Ici, ce n'est pas le maxi original auquel on a à faire, mais à la version en édition limitée à prix réduit. La différence, en-dehors de la pochette ? Une des deux faces B, Happy, est remplacée par deux reprises. Je ne connais pas Happy, mais en tout cas en quantité on n'y perd pas au change.
She comes from the rain est un titre tout à fait dans la lignée du premier single à succès des Weather Prophets, Almost prayed. De façon assez amusante, la production de Lenny Kaye lui donne des tons psychédéliques qui rapproche le son des Weather Prophets de celui du Biff, Bang, Pow ! de The girl who runs the beat hotel, par exemple. En tout cas, avec (un peu) plus de moyens, le résultat final n'est pas très différent des productions sans budget de Creation enregistrées à l'Alaska Studio.
Wide open arms est une chanson qui aura été condamnée aux faces B des singles des Weather Prophets : elle était déjà en face B du maxi Almost prayed et on la retrouve ici. C'est dommage car c'est une bonne chanson. Dans cette nouvelle version elle est rapide et très électrique, annonçant le son plus rock du deuxième album des Weather Prophets. L'arrangement de la première version, à base de bongos et de guitare acoustique, était peut-être plus original et intéressant.
Après avoir repris Richard Hell (avec The Loft), Robert Johnson et Chuck Berry, Peter Astor élargit ici sa palette de références en proposant en face B des versions de You upset the grace of living when you lie de Tim hardin et Who by fire de Leonard Cohen. Connaissant les propres compositions de Peter, ce choix de reprises n'est pas très surprenant. Les deux titres sont très bons et il faut noter que peu de gens reprenaient Hardin ou Cohen dans ces années-là. Je me demande d'ailleurs si cette version de Who by fire ne fait pas partie des enregistrements qui ont pu donner à l'équipe des Inrockuptibles l'idée de se lancer quelques années plus tard dans l'aventure de la compilation-hommage I'm your fan. Sur cet album, Peter Astor (en solo) reprend un autre titre de l'album New skin for the old ceremony, Take this longing.
Peter Astor reste actif musicalement : on attend ce mois-ci la sortie de son nouvel album, Songbox.

Mayflower peut actuellement être téléchargé chez Obscurely Fragile Productions.


Peter Astor le 20 novembre 1985, dans la loge du Croydon Underground, le soir d'un concert où les Weather Prophets étaient à l'affiche avec Primal Scream et Meat Whiplash. Photo : JC Brouchard.

3 commentaires:

  1. A noter dans le nouveau n° de Rock & Folk, tout chaud, une longue interview d'Alan McGhee, qui présente "ses disques à lui".

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  2. Merci pour l'info, Charlie, je lirai ça avec grand intérêt !

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