Pages

15 octobre 2010

DEBBIE DELAY : Que reste t'il de nos amours


Acquis chez Troc à Tinqueux le 14 octobre 2010
Réf : AGO 13152 -- Edité par Agone en France en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Que reste t'il (de nos amours) -/- Que reste t'il (de nos amours) (Tuyau mix)

Je vais chez Troc à Tinqueux quatre ou cinq fois par an quand j'en ai l'occasion. Ca ne sert à rien d'y aller trop souvent car le stock ne se renouvelle pas énormément. D'habitude, j'y trouve au mieux quelques vinyls plus ou moins intéressants, comme les Danses d'Anna Magdalena. Cette fois-ci, j'ai eu la bonne surprise de trouver en plus en arrivant ce qui est visiblement le reste d'un lot de CD à 1 €, principalement des pressages américains promo, desquels j'ai extrait plusieurs disques intéressants des Czars, de Leadbelly ou de Hubert Sumlin par exemple. J'ai aussi acheté une dizaine de 45 tours et d'albums, dont celui-ci est sûrement le plus intéressant.
J'ai d'abord vu le verso de la pochette, avec une calligraphie qui me rappelle celle d'Elli Medeiros et le titre, Que reste t'il (de nos amours), un titre auquel je suis particulièrement attentif depuis que je connais cette chanson, dans les versions très dépouillées de Jonathan Richman sur scène et sur disque (en 89, sur l'album Jonathan Richman), que je préfère d'ailleurs à l'original de Charles Trenet.
J'ai ensuite retourné la pochette, découvert le dessin très fort de Bénito, et l'affaire était faite. J'ai eu le temps de noter que le disque est "arrangé et dérangé par Stopnicki". Du coup, quand je suis tombé quelques minutes plus tard justement sur un disque crédité à Stopnicki, Clichés (Dessinez-m'en, des cinémas...), sûrement son deuxième 45 tours, je l'ai aussi empoché.
Ce n'est qu'une fois revenu à la maison que j'ai réalisé que le pseudonyme de l'artiste, Debbie Delay, est une référence évidente à une autre chanson excellente de Charles Trenet, Débit de l'eau, débit de lait.
Après avoir découvert le verso de la pochette avant le recto, j'ai écouté la face A avant la face B. Avant de me rendre compte de mon erreur, j'ai eu le temps de me demander pourquoi on avait pris la peine de créditer Trenet si c'était pour ne garder de ses paroles que "Que reste-t-il" sur un fond synthétique sombre. J'ai fini d'écouter ce remix quasiment instrumental avant d'écouter la face A et de découvrir cette étonnante reprise new wave de la chanson de Trenet.
Le Grand Charles n'était pas vraiment au goût du jour à l'époque. Seule une autre reprise me revient en tête, et autant la reprise de Nationale 7 par Les Tueurs de la Lune de Miel était gaie et sautillante, autant celle-ci est dans un style de new wave à l'opposé, rythme lourd, sons synthétiques, ambiance noire... C'est un style musical que j'aime beaucoup, de toute façon, mais l'une des réussites de cette version c'est que les paroles, chantées au vocoder façon robot, sont dérangées assez finement. On est dans la nostalgie du futur, le souvenir devenant une "machine à songe". Il est question de fusées, de masques à oxygène et, contrairement aux paroles de Trenet, qui a écrit la chanson en 1942, la guerre est explicitement présente, avec les mois de cendre et les sirènes hurlantes, mentionnées dans les paroles et présentes au début et à la fin de la chanson. On est plus proche du Nagasaki mon amour de Polyphonic Size que de l'ambiance quasiment de fête foraine de l'arrangement de la version originale.
Je n'avais absolument jamais entendu parler de ce disque et j'ai eu la surprise de découvrir qu'il avait été réédité (ou réenregistré) en 1991, chez WMD, sûrement sans beaucoup plus de succès.
Laurent Stopnicki a sorti au moins quatre 45 tours sous son nom. Il a collaboré avec d'autres artistes, comme Julie Pietri. Plus de vingt ans après, il semble être loin de l'atmosphère tourmentée de Debbie Delay : avec son épouse Carole Serrat, il anime l'Agence du Zen, qui propose notamment des soirées et concerts "cool out".




La pochette de la réédition de 1991 éditée par WMD en maxi et CD single.
La faute d'orthographe sur "Que reste-t-il" n'a pas été corrigée pour autant...

7 commentaires:

  1. Hello Pol

    Je viens de tomber moi aussi sur cette petite merveille de "Cold Minimal Synth". Que ça n'ait pas eu de "succès" à l'époque ne m'étonne guère. Par contre il est bien étonnant, aujourd'hui, avec le net, que cette petite pépite minimaliste reste désespérément inconnue.
    Il reste des trésors...

    Steph de Nantes

    RépondreSupprimer
  2. Salut Steph,
    Oui, ça reste méconnu. Par contre, le disque lui-même n'est pas rare-rare car j'ai dû le revoir déjà une fois ou deux depuis cette chronique. Et toi tu l'as acheté !
    J'ai aussi trouvé un 45 tours de Stopnicki, mais il est moins bon que celui-ci...

    RépondreSupprimer
  3. Hello Pol

    En fait il existe un autre 45 tours qui date de 82:

    http://rateyourmusic.com/release/single/stopnicki/cliches__dessinez_men__des_cinemas____/

    Mais dans le genre, ce qu'il ne faut surtout pas rater, c'est la deuxième face de 45 tours de TELEX:

    http://rateyourmusic.com/release/single/telex/twist_a_saint_tropez___le_fond_de_lair_est_rouge/

    Bonne chine.

    Steph de Nantes

    RépondreSupprimer
  4. Steph,
    L'autre 45 tours de Stopnicki dont je parlais, c'est justement celui de 1982. Il y en a au moins une paire d'autres, avant et après cette date.
    Pour "Le fond de l'air est rouge" de Telex, nous sommes entièrement d'accord :
    http://vivonzeureux.blogspot.com/2009/08/telex-twist-saint-tropez.html.

    RépondreSupprimer
  5. Quelqu'un a mis un commentaire ici aujourd'hui demandant si je pouvais fournir un MP3 de cette chanson. La réponse est oui, je peux trouver le temps de faire ça la semaine prochaine, mais il faudrait me recontacter à vivonzeureu@wanadoo.fr car, je ne sais pas ce qui s'est passé mais le commentaire a disparu quand j'ai voulu le publier...!

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour,
    votre adresse mail semble comporter une erreur

    RépondreSupprimer
  7. Décidément...! Effectivement, il manquait le X : vivonzeureux@wanadoo.fr

    RépondreSupprimer