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13 mars 2010

SPARKLEHORSE : Rainmaker


Acquis probablement par correspondance chez Action Records en Angleterre vers 1998
Réf : CDCL 777 -- Edité par Parlophone en Angleterre en 1996
Support : CD 12 cm
Titres : Rainmaker -- Homecoming Queen (Live on KCRW) -- Gasoline horseys (Live on KCRW)

J'ai appris la mort de Mark Linkous dimanche soir. Sur le coup, l'annonce de son suicide ne m'a pas touché autant que pour Vic Chesnutt il y a quelques semaines à peine. Il faut dire que, la veille de sa mort, j'écoutais encore le dernier album de Vic Chesnutt en vue d'en parler ici alors que, après avoir beaucoup écouté Sparklehorse à la fin des années 1990 et au début des années 2000, j'avais lâché l'affaire depuis quelques temps. Depuis 2006 en fait, quand est sorti le très décevant album Dreamt for light years in the belly of a moutain où, après plusieurs années d'absence, justement, Mark Linkous revenait en faisant du sur place (la moitié de l'album datait du précédent disque). Le pompon, ça a été la Black session du 25 septembre 2006 (qui apparemment sera rediffusée en hommage après-demain, lundi 15 mars 2010), avec Paula Jean Brown (des Go-Go's et de Giant Sand) à la basse. L'énorme majorité des titres joués, et les plus intéressants, dataient des débuts du groupe, mais l'interprétation était de toute façon gâchée par un gros défaut de prononciation, un chuintement dans la voix, que Linkous n'avait pas auparavant il me semble.
A mon sens, Sparklehorse fait partie de ces groupes qui ont donné leur meilleur à leurs tous débuts, alors autant nous replonger dans cette période : avec ses 16 titres, Vivadixiesubmarinetransmissionplot avait largement de quoi nous rassasier et ce disque est certainement l'un des grands albums qui nous ont été livrés dans les années 1990.
Je ne me suis pas intéressé à ce disque immédiatement après sa sortie, tout simplement parce que le premier grand article que j'ai lu sur le groupe, dans le NME en 1996, insistait - déjà - sur ses anciens problèmes d'héroïne et sur la surdose de valium qui avait failli lui coûter la vie à Londres en 1995, et ce n'est pas le genre de thématique qui m'attire. J'ai quand même fini par raccrocher les wagons de Sparklehorse, vers 1997-1998 je crois, juste avant la sortie du deuxième album Good morning spider, et à partir de là j'ai acheté tout ce que j'ai pu trouver, dont les nombreux CD singles édités en Angleterre.
Celui-ci en est un, le 2e CD avec Rainmaker en face A (le premier était un double-digipack en mesure d'accueillir ce deuxième CD, vendu séparément).
On pourrait grossièrement diviser les titres de Vivadixiesubmarinetransmissionplot en deux groupes : les rapides et électriques d'un côté, les plus lents et plus acoustiques. Rainmaker fait partie du premier groupe, avec Hammering the cramps et Someday I will treat you good notamment (également sortis en single),et aussi Saturday et Ballad of a lost cold marble. Ce n'est pas ma préférée du lot, mais Rainmaker est efficace et je comprends que le label l'ait choisie pour l'éditer en single.
Ma préférence a quand même tendance à aller vers les chansons du deuxième groupe, dont on a ici deux des plus beaux exemples, enregistrées en live pour la radio américaine KCRW.
Sur l'album, Homecoming queen et Gasoline horseys ouvraient et fermaient respectivement le bal. Dans des notes manuscrites publiées sur son site, Mark Linkous expliquait notamment qu'il avait su très vite que Homecoming queen devrait être la première chanson de cet album. Ces deux chansons, que j'ai tendance à associer depuis qu'elles se sont retrouvées ensemble sur ce single et parce que, quelque part, elles mentionnent toutes les deux des chevaux, ont dû beaucoup compter sur lui : il les a beaucoup jouées sur scène et on trouve une autre version live de Gasoline horseys sur l'un des CD du single Sick of goodbyes (ou alternativement, aux Etats-Unis, sur le EP Distorted ghost). Ce sont même les (belles) paroles de la face B qui sont reproduites à l'intérieur de la pochette du single, pas celles de la face A : "The flowers of evil you left at my door, set them in a broken glass and tasted my own blood and charge forth with firey manes and bellys full of clocks". A l'écoute aujourd'hui, les instruments de bric et de broc et les bruitages qu'on entend sur les différentes versions de Gasoline horseys me semblent tout à fait anticiper La maison de mon rêve de CocoRosie.
Quelques semaines avant sa mort, Vic Chesnutt expliquait dans une interview qu'il était sûr qu'il y aurait un disque avec Sparklehorse dans le futur (on entendait déjà sa voix enregistrée sur un répondeur sur un titre de Good morning spider). On savait depuis Noël qu'il y avait au moins une raison imparable pour que ça ne se fasse jamais. Depuis le 6 mars, il y en a deux.
Par contre, il a été annoncé quelques jours avant la mort de Mark Linkous que Dark night of the soul, l'album qu'il a enregistré avec Danger Mouse, allait être sorti commercialement prochainement, après avoir été diffusé en ligne l'an dernier à la suite d'un conflit avec leur label.

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