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02 mars 2008
FOUR TOPS : It's the same old song
Acquis sur le vide-grenier d'Aigny le 27 mai 2007
Réf : 2 C006-91598 M -- Edité par Tamla Motown en France en 1971
Support : 45 tours 17 cm
Titres : It's the same old song -/- Everybody's talking
Hier matin, je lisais en buvant mon café un billet de Moistworks qui traite grosso modo de l'originalité et du plagiat en art, de l'inspiration et de la copie. Et là, patatras, voilà que je lis, preuve sonore à l'appui, qu'Under my thumb des Rolling Stones serait en partie pompé sur It's the same old song des Four Tops, sorti l'année précédente :
"Les Stones avaient directement repompé les Four Tops, et pas seulement ça, mais ils avaient repiqué une chanson qui était elle-même à propos de la répétition et de la reprise. (...) Pour venger ça, j'ai mis le titre des Four Tops sur une compile intitulée Avant coup" (jeu de mot sur Aftermath, Après-coup, titre de l'album sur lequel figure Under my thumb).
Malgré la misogynie de ses paroles, je considère comme Ben, l'auteur du billet de Moistworks, et comme beaucoup d'autres qu'Under my thumb est un classique du rock et l'une des meilleures chansons des Stones. Heureusement pour moi, cette chanson est tellement inscrite dans mon esprit depuis des années que la révélation de cet emprunt avéré (la ligne de basse de la chanson des Stones reprend quasiment note pour note le riff d'introduction de celle des Four Tops, ça ne m'était jamais venu à l'esprit) ne me gâchera pas l'écoute d'Under my thumb dans l'avenir.
De toutes façons, pour moi comme pour nombre de français de ma génération, It's the same old song est déjà très connoté pour une toute autre raison puisque ce succès des Four Tops de 1965 a été un tube en France en 1971 quand il a été repris par Claude François sous le titre C'est la même chanson. Cloclo avait déjà connu le succès avec un titre des Four Tops dès 1966 avec Reach out I'll be there, repris sous le titre J'attendrai, mais pour C'est la même chanson et pour plusieurs autres titres de son album de 1971, il est carrément allé enregistrer à Detroit avec des musiciens de Motown, ce qui explique, avec une traduction fidèle des paroles, que sa version se tienne bien et soit très fidèle aux arrangements originaux.
Voilà pourquoi, même trente ans après la mort de M. François (l'anniversaire de sa mort vient d'ailleurs, à un jour près, chaque année parasiter celui de ma naissance !), quand j'entends It's the same old song je pense à Claude et pas à Mick. Il faut dire que ce titre était sur toutes les radios et sur toutes les deux chaînes de la télé, comme on peut le constater ici, et surtout là avec un extrait typique des grandes heures de l'ORTF qui voit le playback démarrer et le rideau se lever sur Claude et ses Clodettes bien embêtés car ils n'ont pas de retour et sont bien en peine de commencer à danser !
Indépendamment de tout ce lourd contexte culturel, l'histoire de la création de It's the same old song suffirait à elle seule à garantir à cette chanson une place dans l'histoire de la musique. Car elle a été commandée en toute urgence par Berry Gordy, le patron de Motown, à son équipe pour contrer l'initiative de Columbia qui, suite au n°1 des Four Tops I can't help myself, avait opportunément décider de ressortir un vieux titre des Four Tops qu'ils avaient à leur catalogue pour profiter des retombées de ce succès. En 24 h, la Motown a donc composé, enregistré, mixé, et gravé ce titre pour l'envoyer aux radios ! Non seulement ça, mais sous couvert d'une histoire qui exprime un sentiment universel de nostalgie suscité par la musique (cette chanson qu'on écoutait ensemble ne m'évoque plus les mêmes sentiments depuis que tu m'as plaqué), Holland/Dozier/Holland ont poussé le vice jusqu'à reprendre des éléments de la mélodie et des progressions d'accord de I can't help myself pour prouver que, décidément, c'est bien toujours la même vieille chanson ! N'est-ce pas messieurs les Stones ?
Ce 45 tours, opportunément sorti en France en 1971 pour capitaliser sur le succès de Claude François parce que, si vous avez suivi, c'est bien toujours la même vieille chanson, je l'ai trouvé un jour de veine à quelques pas du stand où je venais d'acheter le Turtles et le Aphrodite's Child, en bon état et pour pas cher (merci Annick d'en avoir pris soin).
Sans le billet de Moistworks, je me serais sûrement contenté de signaler sa pochette à Vinyl Vidi Vici après l'avoir écouté, comme je l'avais fait initialement. Mais du coup le voici ressorti et exposé, avec sa face B, une reprise du Everybody's talkin' de Fred Neil sortie à l'origine sur l'album Still water de 1970. C'est un classique rendu célèbre dans sa version par Harry Nilsson grâce à la BO du film Midnight Cowboy, qui a été maintes fois repris. Cette version, comme les autres, je la trouve sympathique, mais sans plus.
Après Stax, Motown, c'est bien, bon connu mais bien, écoute leur "tea house in chinatown" une merveille.
RépondreSupprimerPatsoul