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17 novembre 2023
ICE : Bobo step
Acquis chez Récup'R à Dizy le 3 novembre 2023
Réf : EPC 4285 -- Édité par Epic en France en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Bobo step -/- Time will tell
Je crois que j'ai rarement eu besoin de me battre autant pour réussir à acheter un disque.
Ce jour-là, j'ai assez vite noté qu'il y avait eu un petit arrivage de nouveaux disques dans le rayon 45 tours de la ressourcerie. Et puis, à un moment, quand j'ai sorti un disque de sa pochette pour vérifier une information, j'ai vu que ce n'était pas le bon disque. Ça ne m'a pas perturbé outre mesure car je ne comptais pas l'acheter.
Et puis je suis tombé sur cette pochette de disque d'Ice. Un groupe relativement obscur, mais que je commence à connaître puisque ces américains installés en France au début des années 1970 se sont d'abord produits sous le nom de Bobby Boyd Congress. Après le retour de Bobby Boyd aux États-Unis, ils ont joué et enregistré sous divers noms, dont Lafayette Afro-Rock Band. En tant qu'Ice, ce sont eux qui jouent sur l'album Nino and Radiah de Nino Ferrer et Radiah (sauf sur le titre South).
Donc, Ice, ça m'intéresse ! Je m'empare de la pochette, je sors le disque et paf ! c'est un 45 tours de feu Toto Cutugno !! Pas de panique, je venais de voir passer une pochette de Toto. Je la retrouve, je sors le disque et bing ! c'est encore un autre disque. Je remets le disque de Toto dans sa pochette et je cherche la pochette du disque que j'ai en main. J'ai encore joué à ce petit jeu de piste pendant deux tours assez rapides, à rassembler un disque et sa pochette, avant de me retrouver avec d'un côté ma pochette d'Ice désormais vide et de l'autre un disque d'un certain J.J. Cramier, dont il me fallait retrouver la pochette pour espérer enfin dénicher le 45 tours d'Ice.
Sauf que la pochette de Cramier, je ne l'avais pas vue passer. Alors il a bien fallu que je passe en revue un par un tous les 45 tours du rayon, y compris la grande majorité dont je savais pertinemment qu'ils étaient là depuis des semaines, dans le seul but de trouver Ce jardin bizarre avec l'espoir que la pochette contiendrait Bobo step.
J'ai fait chou blanc. Je me suis retrouvé bien dépité avec ma pochette vide. J'allais lâcher l'affaire et repartir, mais ça me gavait vraiment d'abandonner. Alors j'ai fait une dernière tentative et, parmi les dix premiers disques de la première rangée, je suis tombé sur le Cramier (il faut dire que le nom de l'artiste est en bas de la pochette et pas très lisible). J'ai retenu mon souffle, en me demandant si j'allais encore avoir droit à un autre tour dans mon jeu de piste, mais non, le disque d'Ice était bien dans cette pochette !
Je me demande bien qui s'est amusé à faire ce beau mélange de disques et de pochettes, tous en bon état par ailleurs. On tombe de temps en temps dans les brocs sur des stands où ça arrive, mais rarement à ce point là...
Mais au bout du compte, est-ce que ça valait le coup de dépenser autant d'énergie et de temps (le jeu de piste a bien dû durer 20 minutes) pour le plaisir de ramener ce disque à la maison contre une obole de 10 centimes ? Eh bien oui, déjà parce que ce 45 tours hors album est assez rare et n'a été réédité qu'une fois, sur une compilation de 2016, et encore à moitié (seulement la face B). Ensuite parce que, je ne sais pas sur quel pont elle a été prise, mais la photo de pochette vaut le jus : les deux gars au premier plan étaient peut-être en compétition pour le record du monde du col de chemise pelle à tarte ! Et enfin parce que musicalement c'est réjouissant.
La face A est une reprise de l'unique single sorti sous le nom de Blue Bahamas. La version originale de Bobo step, qui a dû avoir un certain succès car il y en a eu trois reprises, dont une par Rafaella Carrà, donne un peu dans le caribéen, avec steel drum et tout. L'auteur de la chanson est Claude Morgan, dont j'ai justement acheté le premier EP de 1967 il y a quelques mois.
La version de Bobo step par Ice est assez fidèle, mais elle est sans surprise plus funky, prise sur un tempo beaucoup plus rapide, avec du synthé et des cuivres.
Pas mal, mais le disque vaut surtout pour sa face B, Time will tell, une chanson originale d'Arthur Grayson Young. Là, c'est carrément funk, sur un tempo rapide et très marqué, avec une basse bien lourde. Avec les chœurs et les cuivres, c'est bien simple, le tout m'a fait penser à un disque devenu un classique sorti quatre ans après celui-ci, Remain in light de Talking Heads. Je pense plus particulièrement à Crosseyed and painless.
En préparant ma chronique, j'ai fini par me rendre compte qu'il existe deux versions différentes de Time will tell (c'est trompeur car la plupart des vidéos sur YouTube utilisent la pochette du 45 tours français, même pour l'autre version).
Sur mon 45 tours, la chanson dure 3'40 et est produite par Ice.
L'autre version dure 4'40. Elle commence par un décompte, elle est plus lente, la flûte puis le trombone y jouent un rôle important, on entend plus une guitare funky et le chant est différent, avec moins de paroles et pas d'intervention parlée. Bref, ce n'est pas une version longue ou un mixage différent, il s'agit d'un autre enregistrement. La seule source possible que j'ai trouvée pour cette version, ce serait l'édition anglaise du single, où la durée indiquée est bien de 4'40, avec un crédit de production pour Pierre Jaubert, comme pour la face A.
Au final, je ne regrette évidemment pas l'énergie dépensée pour passer les différentes étapes du jeu de piste, puisqu'au bout du compte c'est bien un petit trésor que j'ai déniché !
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