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17 septembre 2022

EMF : Unbelievable


Acquis par correspondance chez Momox en avril 2022
Réf : 560-20 4098 2 -- Édité par Parlophone/EMI en Europe en 1990
Support : CD 12 cm
Titres : Unbelievable (Cin City sex mix) -- Unbelievable (E.M.F.) -- E.M.F. (Live at the Bilson)

Ce printemps, j'ai lu un article du Guardian sur la genèse d'Unvelievable, le premier single et plus grand tube d'E.M.F.. L'occasion en était la sortie 27 ans après le précédent de Go go sapiens, leur quatrième album, ce qui m'a permis d'apprendre que, comme Altered Images et comme beaucoup d'autres groupes des années 1980 et 1990, EMF est à nouveau actif.
En lisant l'article et en réécoutant la chanson, je me suis dit que j'avais sûrement fait preuve d'un peu de snobisme vis-à-vis d'Unbelievable à l'époque de sa sortie : la chanson avait beaucoup de succès (n°3 en Angleterre, n°1 aux États-Unis), donc c'était commercial et je ne m'y suis pas intéressé, alors que ce titre coche toutes les cases de la musique dans laquelle je baignais alors, que j'avais synthétisée dans un style unique, la hip-pop optimiste.
Bon, en revérifiant mes cahiers j'ai constaté que, même si je n'ai pas acheté le disque, j'ai programmé une fois EMF dans mon émission de radio Vivonzeureux! en attendant la mort, en avril 1991.
Avec plus de trente ans de retard, je me suis procuré le disque quand je l'ai trouvé pour pas trop cher en ligne. Et comme ce CD s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires, je suis évidemment tombé dessus quelques semaines plus tard à la ressourcerie à 50 centimes...!

EMF est s'est formé au sein d'une scène qui s'est développée dans la forêt d'Epsom en Angleterre, où l'on dansait et où on devait gober pas mal de pilules. Comme l'explique au Guardian le chanteur James Atkin (qui a songé un temps vivre de ses droits d'auteur mais qui s'est finalement reconverti en enseignant), c'est le guitariste Ian Dench qui avait musicalement le plus de talent dans le groupe. C'est lui qui a eu l'idée d'Unbelievable un jour en se baladant à vélo (Depuis, il a composé des titres notamment pour Beyoncé, Shakira, The Prodigy, Florence and the Machine,...).
Pour la production, on a fait appel à un certain Ralph Jezzard, qui venait de produire l'excellent rap/hip hop 20 seconds to comply de Silver Bullet. Et ils sont arrivés à très bon équilibre entre des éléments rock (principalement le riff de guitare et la ligne de basse) et des éléments hip hop (samples, scratches). Le chant lui sonne très pop.
Au bout du compte, on a l'un des meilleurs exemples du mélange indie-dance qui faisait fureur au début des années 1990. Les critiques rock leur préféraient des groupes comme The Happy Mondays ou The Farm, mais j'ai beau réfléchir, je ne trouve dans le répertoire de ces deux groupes aucun titre aussi bon qu'Unbelievable.
La version originale d'Unbelievable se suffit parfaitement à elle-même. Ce qui agréable et presque étonnant, c'est que, pour une fois, le remix Cin City qui ouvre ce CD réussit à allonger un peu la sauce sans délayer l'impact de la chanson, en mettant l'accent sur des sons électroniques.

Le groupe s'est bien amusé à faire jaser sur la signification des trois lettres de son nom. A l'origine, elles font référence à Epsom Mad Funkers, une expression utilisée dans un article du NME par le journaliste David Quantick pour désigner un groupe de fans de New Order. Mais ils ont toujours laissé dire quand certains supputaient qu'il fallait plutôt entendre Ecstasy Mother Fuckers. Et plus probablement, c'est eux-mêmes qui ont dû lancer l'expression, puisqu'ils l'utilisent sur la face B E.M.F. (Live at the Bilson), un titre qui marie bien lui aussi les ambiances rock et danse.

Plus de trente après, Unbelievable reste une bonne pépite pop, dont le refrain "You're unbelievable" reste en tête des heures après l'avoir écoutée. J'ai eu tort de la snober à sa sortie.




E.M.F., Unbelievable, en direct dans l'émission The word diffusée le 19 octobre 1990.

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