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14 avril 2019
BERNARD LAVILLIERS : Traffic
Acquis sur le vide-grenier d'Issancourt et Rumel le 15 septembre 2018
Réf : 62679 -- Édité par Barclay en France en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Traffic -/- Sertaô
Il y a deux semaines, sur mon premier vide-grenier de village de l'année, j'ai acheté, pour 50 centimes et pour offrir à ma sœur, un double-CD de Bernard Lavilliers, Escale au Grand Rex. Je n'ai pas eu la curiosité de l'écouter, mais simplement d'avoir aperçu au dos du disque la mention du titre Traffic a fait que, pendant une semaine entière, je me suis retrouvé à chanter tout seul des paroles que je connais encore quasiment par cœur après presque 40 ans : "Lentement je vois cet univers-là glisser vers le froid, le compte à rebours dans l'air nucléaire, les derniers rebelles brûlent sous les lasers du manque d'amour. Que veux-tu que je sois dans cette société-là ? Un ange ou un cobra, un tueur ou un rat ? Où veux-tu que je vive dans la radioactive ? Comment veux-tu que je meure d'un bel accord mineur ? Je t'aime encore.".
Il faut dire que c'est avec l'album O Gringo, sur lequel on trouve Traffic, qu'a commencé et terminé ma période Lavilliers, et c'est en souvenir de cette période que j'ai fini par m'offrir ce 45 tours l'an dernier lors d'une virée dans les Ardennes, dans un village où j'avais également trouvé l'un des deux mini-33 tours compilés sur mon album des Ensembles Kante Facelli et Keita Fodeba.
Avec Higelin et Thiéfaine, Lavilliers faisait partie de ces artistes découverts en grandissant qui étaient non pas tout nouveaux, comme ceux de la New Wave, mais avec déjà un passé et des recommandations par des copains plus âgés, qui avaient certains de ses disques des années 1970.
Je n'ai jamais acheté O Gringo, mais c'est un disque que je connais bien et qui est arrivé au parfait moment pour moi. J'ai dû l'emprunter à un copain, cet album double avec un 33 tours et un maxi-tours, et je suis à peu près sûr que je me l'étais copié sur une cassette. Ce sont surtout les deux titres du maxi qui me plaisaient et qu'on passait dans nos soirées : Traffic et Stand the ghetto, le reggae enregistré à Kingston. Sur le 33 tours, j'ai été marqué par Est-ce ainsi que les hommes vivent ?, dont j'avais aussi appris les paroles par cœur. C'est avec cette version que j'ai découvert ce poème d'Aragon mis en musique par Léo Ferré et c'est toujours resté ma préférée.
C'est précisément au moment de la sortie d'O Gringo, le 28 février 1980, que j'ai eu l'occasion, pour ce qui était encore l'un de mes tous premiers concerts, d'aller à Reims avec des copains le voir dans l'encore toute neuve Maison des Sports, pas encore nommée Salle René Tys.
J'apprécie toujours autant d'écouter Traffic aujourd'hui. L'accroche avec quelques notes de synthé a un son qui n'a pas mal vieilli, il y a un gros son de basse, le saxo est bien dosé, le chant est excellent et l'ensemble est très énergique. J'ai du mal par contre à regarder certains passages télé que j'ai visionnés pour la première fois pour préparer cette chronique, surtout celui de 1980 avec le groupe et Lavilliers qui court dans tous les sens, et celui de 1984 à Champs Elysées avec les danseurs. Par contre, j'ai trouvé très réussie la version apaisée de Traffic de 2014, parue sur l'album Lavilliers acoustique, un disque produit et arrangé par Romain Humeau d'Eiffel.
En face B du 45 tours, on trouve Sertaô, un autre titre de l'album et une autre bonne chanson, avec une longue première partie parlée. Je n'avais jamais entendu parler du Sertão avant d'écouter cette chanson, et je me souviens que, dans les entretiens dans la presse, Lavilliers expliquait que c'était l'une des régions les plus pauvres du Brésil. A un moment dans la chanson on reconnaît des rythmes et des mélodies proches de ceux qui ont inspiré Fabulous Trobadors.
A peine passée la sortie d'O Gringo, il y avait suffisamment de nouveautés qui me passionnaient et drainaient mon porte-monnaie pour que je continue de suivre Lavilliers. Mais je me souviens quelques années plus tard d'être entré dans la cuisine chez ma grand-mère. Comme d'habitude, le transistor était réglé sur RTL et j'ai entendu une très belle chanson. C'était Idées noires, le duo de Lavilliers et Nicoletta. Il faudra que je pense à prendre le 45 tours, la prochaine fois que je le verrai à 50 centimes.
Bernard Lavilliers, Traffic, un playback minimal en avril 1980.
Bernard Lavilliers, Traffic, un playback plus agité avec le groupe, en 1980.
Bernard Lavilliers, Traffic, en direct dans l'émission Champs Elysées le 3 novembre 1984.
Bernard Lavilliers, Traffic, une version apaisée en public la salle Pleyel à Paris le 7 octobre 2016.
Tudieu ! Difficile de surjouer plus que lui...
RépondreSupprimerdécouvrir dans la même semaine notre dame en feu et BL dans le blog, il y a des semaines comme ça ou rien ne va. Disons que ma passion pour l'un et pour l'autre ne m'éloignera pas de ma faiblesse pour ce blog malgré ses petits péchés de jeunesse qui ne veulent pas passer.
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